Pease Quiet Nights

Pease Quiet Nights

C'est un joli broken flake, un peu épais, juste humide comme il faut. Nez... de latakia, avec une pointe saline, un peu de fruit, du chocolat aussi.

Premier essai dans une de mes Parker. Le tabac commence crémeux, plutôt sur le fruit (abricot ?). La fumée arrive après. C'est serré, pas follement expansif. Puis il se détend, tout finit par se fondre dans un ensemble assez onctueux : fruité, fumé, pointe salée. Et ça reste là-dessus, équilibré et ample. C'est bon. Le latakia est ferme, mais pas envahissant.

Deuxième essai dans mon autre Parker, une jolie bulldog courbe sablée blonde (Golden bark, ils disent). Le côté feu de bois vient plus vite, la pointe salée demeure, avec un fond fruité qui s'épanouit progressivement ; il y a presque une note d'agrume. C'est équilibré toujours, mais l'équilibre est différent. Un peu plus léger, un peu moins lourd, toujours onctueux, avec un fruité qui hésite entre l'abricot et la framboise (le virginie ?).

Troisième essai dans ma Poker PdG Hennen morta. Il me semble que le tabac y gagne en épaisseur, en netteté aussi. Un peu moins onctueux peut-être, un peu plus sombre aussi : plus de bois fumé, pointe salée moins présente. Il reste le fond fruité cependant, un peu plus en retrait. L'équilibre est différent, moins vif, davantage de saison, avec quelque chose comme une note d'humus, un peu pourrissante, un rien décadente. Je me demande si je ne le préfère pas comme ça.

Quatrième essai dans mon écume Jean Nicolas. L'écume arrondit ; elle écrase un peu aussi. Rond et fruité certes, fond fruité sans doute, mais sans la pointe salée qui donnait du relief. C'est moins vrai cependant sur la durée ; une certaine complexité s'installe, un peu goudronneuse, avec de l'amertume en fin de bouche.

Le petit fond qui restait a fini dans une L. Wood, qui a donné une synthèse amusante : un démarrage plutôt guilleret sur le fruit davantage que le fumé, avant de virer au sombre façon morta, puis de se fixer sur un équilibre plus proche de ce que j'ai ressenti avec les bruyères.

Au total c'est un tabac joliment équilibré, qui peut s'exprimer de façon variée, mais jamais vraiment différente. J'y reviendrai avec plaisir. (BrunoC)

Dès l’ouverture, l’odeur est là très agréable et très présente. Il est certain que nous ne sommes pas en présence d’un tabac 100 % Virginies blonds insipides. Tant mieux. Il est appétissant, j’aurais presque envie de croquer dedans. Immédiatement l’odeur me ramène à un mélange écossais que j’ai fumé durant le début de l’été passé. Un tabac très riche gustativement, mais un peu fort en nicotine pour moi.

D’aspect les brins très foncés (Latakia, Cavendish ?) Je ne suis pas capable de les identifier, ils sont d’une épaisseur moyenne, quelques brins plus clairs (Virginia certainement) sont présents en faible quantité. L’humidité me semble idéale. Tout me fait penser que nous sommes sur un tabac de caractère.

Pour déguster ce tabac, j’utilise une poker L.Roux, Cogolin remise à neuf par l’ami Jean-Luc, que je n’avais pas encore eu l’occasion d’étrenner. J’apprécie sa forme qui permet de la poser facilement et la légèreté de l’objet. Je la sélectionne aussi car elle n’est pas encore marquée par un type de tabac particulier.

Première dégustation, en extérieur, je remplis le bol aux 3/4. L’allumage se fait sans problème et durant toute ma dégustation je n’ai pas besoin de la rallumer. Ce qui me confirme que l’humidité est idéale.

Alors que l’odeur m’a fait imaginer un tabac fort en goût et en nicotine, à mon grand étonnement, le tabac n’est pas trop fort. Il est fin et agréable.
Mon fumage est plutôt linéaire. Seul bémol, sur le dernier tiers, je ressens une légère amertume qui me fait penser à certains cigares dominicains. Je vais rarement au bout de mes bols de tabacs, ici aussi je m’arrête un peu avant la fin.

Deuxième dégustation, le lendemain dans la même pipe, je retrouve les mêmes sensations.

Au cours des 10 derniers jours, suite à un léger mal de gorge j’ai préféré ne pas fumer. Je me suis fait un troisième bol ce jour, veille de la deadline pour rendre mon compte rendu. Pas d’amertume cette fois-ci. J’ai utilisé une autre pipe, une de chez Dirk Claessen, est-ce là l’explication ? Pas impossible.

Ce tabac est doux, agréable, plutôt léger. Je pense que beaucoup peuvent l’apprécier comme tabac de tous les jours. À titre personnel, il me manque un petit quelque chose qui ressort durant la dégustation, quelques bruns de Burley ou d’Oriental pour pimenter l’ensemble.

Coupe mixture / non aromatique / Mélange anglais / Virginia + Latakia ou Cavendish / Fait penser aux tabacs Peterson (ex Dunhill). (Ced77)

Rond. c’est le premier mot qui me vint lorsque je goûtais ce tabac. Une impression d’unité dans la saveur. Est-ce dû à un certain vieillissement ou la douceur des tabacs qui compose ces flakes ?
La touche de latakia est délicate, en second plan, s’accordant avec les autres tabacs. La rondeur de prime abord ne semble pas provenir d’un burley chocolaté, mais peut-être plus de virginia légers. Une petite touche épicée semble dénoter la présence d’orientaux, ou peut-être de perique.
Pour ce qui est du tabac en lui-même, les flakes se désagrègent convenablement, et le taux d’humidité permet un allumage rapide, ne nécessitant que de rare rallumages.
Pour fumer ce mélange, j’ai fais usage de 4 pipes.

Dans ma Lorenzo, qui me sert principalement pour des VaPer, le goût se dégage dans son unicité, sans trop de relief. Presque décevant car ne variant pas du début à la fin.
Dans une écume, les saveurs ressortent un poil plus, m’évoquant un Mixture 965, mais là encore, le tabac ne semble pas varier dans le temps.
Dans une morta, le latakia’ qui jusqu'à présent se faisait très discret, ressort, me faisant presque penser à un Black Mallory. Le tabac gagne en relief, et en épices sur la fin de bol.
Pour finir, j’ai fait usage de ma chacom reverse clabash favorite. De nouveau, si le fumage se fait sans encombre, les saveurs, elles, se font discrètes. Le manque d’aspérités déjà constaté avec les deux premières pipes revient.

Cela résume assez bien mon assertion de ce tabac, qui reste bien agréable à fumer et en bouche. La room note et le goût sont néanmoins trop légers pour que je considère ce tabac comme un anglais. De la douceur, soutenue par un zeste de latakia. Aimant les tabacs possédant un profil plus marqué, je dois avouer que ce dernier m’a laissé sur ma faim. (Mr. Flavius)

Aspect : brins bruns foncé à noirs avec quelques brins blonds, coupe moyenne
Nez : sous-bois d’automne… savant mélange de terre, bois, feuilles mortes, avec des frissons de cuir, noisette, cacao, pain d’épice, caramel…
Très bonne humidité, bourrage et allumage aisés
Fumage : À l’allumage, une fumée onctueuse nous emmène vers un terreux/boisé plutôt fort mais sans prendre la tête ni la langue ; puis les autres notes apparaissent discrètement : cuir, foin, noisettes cacao, caramel dans une agréable complexité, avec petit grain de sucre sur le bout de la langue… cette symphonie se poursuit tout au long du bol sans être lassante…
Testé dans différentes pipes, c’est dans les pots (une Morel Magma et une Ascorti) qu’il s’est le mieux exprimé ; j’ai voulu le goûter dans une terre Gtp Cutty mais l’expérience a tourné court…(mais ça sera l’objet d’un autre fil…)
Un tabac auquel je reviendrai dès que je saurai ce que c’est…
Peut-être un Virginia/Burley (?) (bloodyoldchris)

Ce qu’il y a de bien avec les sachets de tabac arrivant par courrier, c’est qu’on a la satisfaction de savoir que celui-ci a vécu un parcours du combattant, qu’il est un survivant dans un méandre postal où d’autres, hélas, se perdent. Pourtant, facile de retrouver une lettre. Suffit de renifler un peu. C’est peut-être cela qui a perdu le premier échantillon envoyé par Nightcap, échoué devant le nez non covidé d’un facteur un peu sourcilleux et sans doute adepte des effluves chimiquées de vaporettes industrielles. Honni soit-il, cet anonyme collabo des forces anti-gustatives qui minent le fondement d’un savoir-vivre à la française où tant de nations … Mais qu’est-ce que je suis en train d’écrire ! Bref, j’ai reçu une enveloppe et j’aime sentir les enveloppes qui sentent bon, et celle-là sentait bon.

Du moins, je sais que, pour moi, cela sentait bon car j’adore cette odeur de fumé, boisé, humus, cendre chaude, cuir mouillé avec des notes de poivre et citron. J’ai relevé aussi comme des notes de moutarde et pointe de vinaigre. Il y a de l’acide et du doux, pas de sucré.

Ce tabac mystère est un broken flake en grosse coupe de 2mm et longs brins de 2 ou 3 cm et plus. Belle couleur brun foncé, comme un chemin de forêt mouillé par une pluie d’automne au bord duquel perlent les jeunes pousses des chênes et les têtes de champignons. Cela ressemble à un ensemble de VA sombre, de Latakia (tendance syrienne ?), Burley et j’hésite sur le Perique à cause de la note piquante mais celle-ci n’apparaît pas vraiment au fumage.

Chose étrange, après quelques minutes, l’odeur d’humus disparaît. Reste une note de fond discrète de mousse sèche et de bois en décomposition hébergeant des xylophages.
Je fais l’essai dans une écume. J’aime bien ce matériau pour son côté neutre et sa coloration progressive qui l’ancre bien dans un processus temporel évolutif. Le bourrage se fait très confortablement après un malaxage au creux de la paume. Au premier coup de flamme, l’odeur de boisé revient très forte mais peu intense au final et devient une note de fond discrète. Le rallumage après tassement confirme la tendance d’un goût qui se stabilise et évolue peu.

L’essai est fait en intérieur, par 22/23°C. Les fenêtres sont grandes ouvertes car, en ce samedi 15 janvier, le soleil est vif et transforme vite mon intérieur en four derrière les grandes baies vitrées. Le goût est stable, je l’ai dit. On sent tout de même une petite pointe épicée derrière le latakia, et cela évolue bien sans très grande force avec des nuances intéressantes qui pointent vers l’agrume. Bien sûr, le milieu de pipe voit la force se renforcer et, en rétro-olfaction, la note fumée se mêle désormais à de l’amer léger.
Question nicotine, ce tabac est resté très gentil mais après fumage, on ressent le besoin de poser sa pipe et de s’aérer un peu.

Au final, un très bon goût pour une herbe qui laisse un bon souvenir agréable. Cela se laisse fumer tranquillement et profite aux rêvasseries des après-midi d’hiver. Ces dernières ont été renforcées sur fond musical de Abul Mogard, qui m’a aussi emmené aussi très loin de cette vallée de la Seine sur laquelle le soleil faisait resplendir son scintillement d’argent aveuglant. (Laurent M)

Le tabac se présente sous la forme de très beaux broken flakes. Le noir domine même si quelques reflets blonds se laissent deviner derrière le rideau anthracite. J’applique la méthode Frank et boute le feu à une prince dédiée aux mélanges anglais.
J’aurais pu laisser sécher quelques instants la pincée de tabac qui était humide. De même, les brins pressés et collants auraient mérité un tassement plus léger afin de permettre un allumage plus immédiat. Une fois ma pipe allumée, la coupe serrée a permis une combustion assez homogène néanmoins.
Les goûts sont vraiment très fumés dès l'allumage : barbecue, charbon de Belloc, whisky tourbé, réglisse. Ils me rappellent le premier Ardbeg 10 ans (single malt de l’île d’Islay) dégusté lors de sa sortie en l’an 2000. Les senteurs iodées (huile de sardine, maquereau) et fumées (de feu crépitant) réchauffent l’ambiance. On a envie de s’installer dans un fauteuil avec un bon bouquin pendant que le chat vous rejoint.
« Petits mousses effrayés par les senteurs de mazout ou d’huile de moteur, passez votre chemin ou bien sautez du bateau avant qu’il n'ait atteint le large, car la traversée s’annonce "goudronnée". Il va falloir aller au charbon pour alimenter la chaudière ».
Lors du premier rallumage, les virginias se frayent un chemin dans cette ambiance boucanée. Ils délivrent alors de douces notes de cake aux fruits mais la fumée charbonneuse les domine néanmoins. Est-ce donc cela une bombe à latakia ? Je crois pouvoir répondre par l’affirmative. Car même le HH Vintage Syrian que je fume régulièrement me semble moins fumé alors qu’il contient 40 % de latakia (il est vrai, syrien).
Pour être aussi fumé et rassasiant, le mélange s’appuie sans doute sur un tapis de virginias qui forment son ossature et lui fournissent force et texture veloutée. L’amertume (noble) qui vient équilibrer la dégustation tout au long du bol et lui apporter droiture et longueur, provient-elle des orientaux ? Je ne saurais répondre, n’ayant pas la lucidité de ce grand stratège qui savait aller vers l’Orient avec des idées simples. Mais, ce serait cohérent pour un mélange anglais.
La cendre qui se forme à la surface du foyer est d’un joli gris-blanc ce qui ne fait que confirmer mes impressions positives.
Pipe éteinte, une saveur de pâte d’amande (massepain) se dégage de la pipe lorsque je tire dessus. Ce goût se nuance même de chocolat.
De maritime, le mélange se fait plus terrien en fin de pipe (feu de camp) : des saveurs plus orientales d’olives libanaises, de roses séchées, d’herbes méditerranéennes (origan, laurier, thym) font leur apparition. L’amertume se confirme qui semble être le fil conducteur du mélange. La finale est puissante, presque wagnérienne, mais elle se montre réconfortante.
Un tabac clivant qui me plaît beaucoup par le voyage qu’il propose. Est-ce un balkan ou un anglais ? Par sa teneur en latakia j’oserais me prononcer pour la deuxième option.
Un excellent mélange, au style très affirmé, qui ne joue aucunement la carte de la séduction, ce qui à mes yeux fait toute sa valeur. Il laisse une bouche très fumée qui rend impossible un baiser à sa dulcinée. Le bol se termine sur le marc de café, la fève de cacao torréfiée. La finale dotée d’un petit flash nicotinique rappelle les zestes d’agrumes séchés sur le coin du fourneau.
Un tabac anglais sérieux, que j’imaginerais mieux avec une bière brune de type stout (ou imperial stout) qu’avec une pils. Ce tabac m’a fait remplir 6 pages manuscrites. Excusez-du peu. (Skiff)

Les brins de type "broken flake" sont bruns uniforme.
Une odeur de latakia, je sais qu'il y en a, domine. Je dirais bien l'odeur habituelle de feu de camp. Et sinon ? Goudron, thym et encens peut-être.
Les deux premières pipes m'ont donné une jouissance moyenne, la suivante aucune. Pour les trois dégustations, j'ai eu l'impression d'être dans une église lors d'une cérémonie. Je n'ai senti aucune évolution pendant que le tabac se consumait. Ce n'est pas un tabac pour moi et je le savais.
Je ne connais pas ce tabac. Je pense qu'il y a en plus du latakia, du virginie et des orientaux. (freedent94)

À l'ouverture de l'enveloppe, dont mon nom et adresse sont si mignonnements écrits, je découvre un échantillon généreux. Une belle odeur de lat s'en dégage, mais pas le lat feu de bois, plutôt une odeur de cuir et animal. Ça me fait penser à du Syrien.
Le mélange est plutôt brun et on décèle également du noir et du blond. La coupe en broken flakes est plaisante.

1er fumage : Morel

Pour le premier fumage, j'utilise une Petite Morel AA pomme de pain, pour sa contenance dite standard, mais également parce que c'est une fidèle alliée qui ne me déçoit jamais avec ce type de lat.
L'hygrométrie est bonne, le bourrage et l'allumage sont aisés.
Moi qui m'attendais à avoir directement un goût de latakia en bouche, je suis surpris. En effet, les Virginias prennent immédiatement le dessus et s'expriment sur des notes citronnées assez marquées avec une pointe de caramel. C'est donc un début sucré et fruité.
Quelques instants plus tard, il y a, à certains moments, des notes florales qui surgissent avec une petite note de cuir et de fumée en toile de fond. Le lat est plutôt discret et ne veut pas brusquer les va qui jouent les premiers rôles lors de ce premier tiers.
Je me dis, à ce moment du fumage, que je suis en présence d'un va/lat. Mais pas pour longtemps.
Reprenons, je suis au deuxième tiers, et là une vague de poivre déferle dans mes naseaux, pouaaahhh ça réveille. Ça devient épicé, ça gagne en force, le tout s'assombrit et devient boisé. Le cuir est plus présent alors que le citron du début a disparu.
Et ça continue de s'assombrir jusqu'à la fin qui est plus terreuse que boisée.
L'amertume à ce moment là est trop présente pour moi, mais revue oblige, je l'ai fumé jusqu'au bout.

2eme fumage : Eltang basic / revue croisée

Ce soir là, je sors ma Eltang Cutty et non la basic, pour passer une soirée avec du Stuliff match balkan sobranie. Et là, ma femme qui est non fumeuse, veut se joindre à moi. Elle avait déjà testé la pipe avec moi il y a fort longtemps, quand je m'essayais au Kentucky Bird. Elle a trouvé ça dégueulasse et elle n'avait pas tort. On commence à se partager le balkan et là, révélation "c'est super bon ça, rien à voir avec le truc dégueu de l'époque, tu peux me préparer une pipe avec ce genre de tabac?". Je lui réponds qu'on va faire mieux, une dégustation croisée d'un tabac dont je dois faire la revue. Elle qui me répond "t'as intérêt à ce qu'il soit aussi bon que le balkan et que tu ne m'arnaques pas". Gloups... Me voilà prévenu

Donc je sors la deuxième Eltang, la basic, la PDG 2020 achetée à l'ami Alexander. Vous connaissez tous ses proportions, une pipe au diamètre étroit qui peut rendre le fumage plus âcre.

Cette fois-ci, point de citron, on est directement dans les épices, le poivre. Les arômes sont plus concentrés et le tabac est également plus sucré et boisé.
Ça me plaît, c'est vraiment bon et ça plaît également à mon épouse. De mon côté je décèle des notes de cuir quand du sien, elle le décrit plus comme de la graisse d'agneau. D'ailleurs, elle a la sensation au niveau du palais, quand moi j'ai plus une sensation et un goût d'huile d'olive.
Le fumage se poursuit et la finale est grandiose, le tabac se transforme vers quelque chose de boisé et me fait furieusement penser au Blackwood de McClelland.
On a passé un très bon moment à déguster tabac, et ce fût une chouette soirée.

3eme fumage : Ferndown ***

Celle-ci c'était pour faire plaisir à Night. Quoi de mieux qu'une Ferndown pour un tabac Nightcapien ?
Cette pipe est une SBB spigot, tout ce qu'il aime, il fallait donc qu'elle s'y essaye.
Le fourneau étant plus large, le fumage fût plus doux, plus rond, plus sage, plus sucré / caramel au premier tiers.
Le deuxième tier est un peu poivré, mais rien à voir avec le poivre des deux premiers fumages, c'est plus gentillet.
Quant à la fin, tout comme avec la Eltang, j'ai retrouvé ce côté boisé du Blackwoods avec un parfum d'encens.

À la fin de ces différents fumages, je ne peux pas dire si c'est un VA/LAT, un VA/LAT/OR ou un VA/LAT/OR/PER tant les dégustations dans les différentes pipes étaient différentes.
Mais tout ce que je peux dire, c'est que mon fumage préféré a été dans la Eltang. On ne le dira jamais assez, mais la compagnie, le moment, l'humeur etc sont autant de paramètres qui nous font aimer un tabac. (SendoT)

La couleur trahit sans nulle doute la présence de latakia, mais sans être trop chargé. Au nez à n'en pas douter, c'est un mélange anglais comme je les aime, très équilibré, rond et suave. Je pense de suite aux fruits à l'alcool avec d'agréables relents de prune ou figue. Une sensation aussi chocolatée, mêlant une point d'acidité fort à propos pour apporter de l'harmonie. Et enfin des senteurs de viennoiserie fraîche - C'est miam et re-miam !

L'humidité me semble parfaite et aucun souci pour bourrer ces broken flakes. Le tout s'allume avec aise, et s'il m'a fallu relancer de la flamme de temps à autre, la combustion se déroule sans difficulté. J'ai remarqué qu'un bourrage plutôt pas trop serré lui permettait de mieux s'exprimer, et en tous les cas on en profite car c'est un tabac qui se consume lentement et à fumer lentement.

En bouche c'est très savoureux, très équilibré, avec une douceur soutenu par des VA de qualité qui ne sont pas masqués par la présence du latakia, jouant là un soutien de baryton sûr mais élégant (c'est-à-dire pas lourd). Mais n'y aurait-il aussi un peu de cavendish, avec cette rondeur agréablement sucrée ? Je ne décèle pas la présence d'orientaux ou je ne les sens pas, mais je n'ai jamais été fort pour les distinguer ceux-là, ils jouent souvent pour moi les espiègles intouchables avec leur nature plus de 'condiments'. C'est aussi boisé, toasté, chocolaté aussi, des goûts d'amande, surtout en fin de bol qui devient plus sombre et plus feu de camp, mais parfois aussi avec un peu d'amertume.

Enfin une très belle cendre, fine et grise, signe de tabacs de qualité à mon sens.

En point un peu plus négatif, j'avoue avoir eu un poil de déception par rapport au nez très prometteur et très alléchant ! Et puis un petit côté linéaire tout au long du bol qui aurait aurait mérité d'être un peu chahuté par quelque chose de moins sage...

Par moments, le tabac m'a rappelé le Lancer Slices ou le Low Country de Cooper, mais en plus sage, plus apaisé, plus doux, plus fondu. Fumé dans trois pipes différentes, une Savinelli Punto Oro que je dédie aux mélanges anglais, une Moonshine droite qui s'accommode des mêmes mélanges sans effarouchement, et enfin une petite Talbert que j'affectionne beaucoup pour l'avoir longtemps été fumée avec du Vintage Syrian (version originale) où dans celle-ci le tabac retrouvait un peu plus de peps, probablement "ghosté" par son congénère plus bobybuildé...

Donc une belle découverte, d'agréables moments, particulièrement en ces temps de froids secs comme on en eu dans le Sud-Ouest ces jours derniers, et j'ai hâte de découvrir ce que c'est pour cette dernière pipée promise ! (EtienneB)

Je me dis parfois que notre quête est vaine. C’est bien simple, on court après une étoile filante.

La semaine dernière le Crooner, un bidule aromatisé au Deer tongue avait le goût du Semois de Manil alors même qu’il n’a pas été stocké avec. Je dois dire que ce dernier sentait furieusement l’Onyx de Schürch tout en ayant une parenté évidente avec le Rajek #10, un gentil anglais plutôt confidentiel. Le Curly block lui ressemblait furieusement. D’ailleurs, je dois bien avouer que le JU52 de chez HU me faisait le même effet. Alors bon, bah dans ce contexte, ce tabac mystère ne faisait pas grand mystère. Il sentait, il fumait, il ambiançait un mélange boisé, un peu dur, métallique. Un équilibre s’installait entre le mauvais et le fadasse.

Alors merci Night pour ton échantillon. Ou plutôt, à le fumer comme il est arrivé, c’est plutôt merci, mais non merci. Bref, fumer c’est mal. Enfin c’est socialement mal. Mais c’est tellement bien quand c’est bien. Et là, c’était pas bien. Il faut dire que le coton-tige collé dans le nez à plusieurs reprises était formel. J’étais positif. Positivement asymptomatique. Mais positif et privé d’odorat. Enfin pas d’odorat complet, mais doté d’une rétro-olfaction degueu. Bref, incapable de bien fumer. Ou de fumer et que ce soit bien. Le temps est passé et les choses sont rentrées dans l’ordre. Ouf. Ça a été de mieux en mieux.

Pour en revenir sur le mystère, le nez dans le sachet, on perçoit de la fumée salée du latakia et une note sucrée. Quelque chose qui viendrait d’un joli Virginia, mais pas que. C’est bien simple, en fourrant mon tarin dans ces broken flakes, je pense à un genre de Navy flake. Du Latakia, du Virginia, le tout pressé et conservé avec un poil de rhum, qui laisserait l’empreinte de la canne. Un truc de marin. Je ne perçois pas les orientaux. Mais ils sont parfois coquins ceux-là.

C’est plus que bourrable, ça prend le feu mieux qu’un vieux canard lu et relu. Et c’est parti. Paf un feu de camps sur la mer du nord. Quelle joie de se remettre aux notes empyrées. Un bel équilibre avec une trame sucrée citronnée. Le tabac se livre facilement. Il ne faut toutefois pas le presser trop fort et trop accélérer la cadence, sans quoi l’amertume fine pourtant très élégante prend les devant et devient écrasante. C’est un tabac à fumer le soir posément. Pas un blend à s’envoyer vite fait. Il y a de l’harmonie dans ce tabac. Les brins ont dû patienter un peu.

En racheter me dirait bien… en espérant que mes sens ne me trahissent plus (trop). (sooafran)

Malgré la taille de l'échantillon, je n'ai pu en fumer que deux pipées, le temps et la patience nécessaires à ce type d'exercice me manquant ces derniers temps. Mes retours en seront d'autant succincts.

A l'ouverture du pochon, je découvre un broken flake un peu sec (probablement à cause des 3 semaines passées dans la BAL) composé d'un mélange distinct de différent tabacs. Au nez, je distingue clairement des notes de cuir fraichement tanné (si, si, je vous jure) et une certaine acidité/"vinaigreur", tout cela dans un ensemble assez sympathique et homogène. Le Latakia est là, le virginia aussi, il me semble, mais je ne saurais en dire plus.

En le fumant, je découvre un tabac marin, légèrement iodé, et agréable. Loin de mettre une claque, les différents arômes sont incorporés dans un mélange qui ne laisse la part belle à aucun. C'est sage et sympathique. Au fur et à mesure des différents rallumages sur les deux pipes que j'en ai fumé ces derniers jours, j'ai par intermittence déceler de légers arômes de poivre et encore de cuir, comme au nez à cru.

Bref, dans l'ensemble ce tabac est sympathique mais ne m'a pas impressionné. Je l'ai trouvé agréable mais n'irai pas courir après. Ne l'ayant fumé que dans une Eclesias relativement jeune, j'ai prévu de l'essayer dans 3 autres pipes afin de voir si ce tabac s'y exprime mieux. (abarray)

Bravo. Merci.

Erwin avait déjà chroniqué ce "tabac mystère" ; il l'avait décrit comme "une bombe à latakia ! (...) un broken flake très foncé au nez à la fois fumé et vineux." Surtout, il l'avait trouvé too much : un tabac "poids lourd" - "à chaque fois que j’ai essayé ce mélange, il a commencé à me fatiguer."

J'avais, de mon côté, convoqué Shakespeare, pour dire au contraire le plus grand bien de blend : "Si tu rêves de tabacs simples, de bonheurs familiaux, de traversins bien ronds où reposer ta joue d’enfant, dans le calme des nuits monogames, oublie ce mélange. (...) Mais si tu rêves de liaisons théâtrales, de drames et de suspens, de sensualités complexes, d’intrigues shakespeariennes mais orgiaques…" c'est un must.

Sur Tobacco Reviews, les avis aussi étaient très divergents. Certains le comparaient au Nightcap (Dunhill); d'autres au Penzance... Mais tous insistaient, comme je le faisais dans ma revue, sur la complexité de ce mélange.

Bref, le "tabac mystère" restait énigmatique, divers, compliqué.
D'où l'intérêt de le soumettre à vos papilles.
Ce qui a été fait.

Hélas, je l'ai déjà indiqué : ce que vous avez goûté n'est pas le même blen que celui que j'ai chroniqué. Celui que je vous ai bêtement soumis, pensant bien faire, venait d'une boite de 8oz, encavée près de 5 ans, que j'ai ouverte sans la goûter. Or ce tabac, avec l'âge, s'est totalement transformé.
Oh, certes, vous l'avez noté : il reste le Latakia, assez prononcé (je suis d'accord avec Skiff, sur ce point); la saveur vineuse un peu amère; des parfums sucrés, des agrumes, un peu de chocolat et de patisserie; du poivre (perique); du boisé; une bonne dose de myrrhe, qui rappelle l'église et l'encens ...
Mais le tout s'est fondu totalement; et là où ce blend était terriblement complexe, multiple, contrasté ... il n'y a plus, comme vous l'avez souligné pour la plupart, qu'un mélange plutôt harmonieux, chaleureux et paisible. Donc moins original. Et à mon goût : moins agréable.

J'ai racheté du neuf, en urgence, récemment - après vous avoir envoyé les échantillons - pour regoûter : et la différence est évidente.

Morale : en ce qui me concerne, je ne peux que vous donner un conseil : achetez ce tabac mystère frais, et fumez le au plus vite.
Là, vous sentirez s'entrelacer les Virginia (rouges - superbes), l'excellent Latakia (chypriote, mais qui sent un peu, comme le syrien, le cuir et la graisse d'agneau - oui, bonjour Mme & M. SendoT), les orientaux (Basma + Yenidje, légère amertume, odeur de sauvignon et d'encens); et une touche de Perique (poivre, prune). Le tout dans une sarabande fascinante et superbe.

Car oui, ce blend est bien un LA + VA + Or + Pe (comme le Nightcap, comme l'Artisan's blend). Mais à mon avis, meilleur encore que ces deux tabacs.
Surtout quand il est "jeune".

En tout cas, je le redis : un grand merci - et un grand bravo aux onze dégustateurs. C'était de belles revues !

PS. Ah, oui, j'oubliais. Vous voulez vraiment savoir ? Vous exigez le nom du tabac-mystère ? Bon d'accord. - Quiet Nights, de G.L. Pease. (Nightcap)