Peter Heinrichs Curly Blocks

Peter Heinrichs Curly Blocks

On avait pu voir des prises de vue postées par Barbibul. Un rouleau de tabac bien lisse et bien dense lui est parvenu. Didactique. On se met a bien mieux visualiser comment sont fait les médaillons et autres spun cut. Armé de je ne sais quoi et d’une planche à découper, l’ami s’est mis en quête de la parfaite rondelle et je dois dire que si j’avais du en faire de même, il n’est pas certain que le résultat eu été le même.

Le sachet arrive plein de ces rondelles et de quelques fragments au cours de notre dernier dîner. Curieux et avide de découvertes, je m’empresse d’emietter un peu de tabac qui se présente dans une humidité parfaite. J’empoigne une Claessen en Olivier, la seule pipe à Virginia apportée ce soir là, en me disant que commencer un tabac dans une Olivier, ce n’est peut être pas le mieux. Mais que voulez vous, la science s’efface derrière l’avidité.

Immédiatement, la narine me dit picoti picota... y’a bien du Perique là-dedans. On est sur le registre du poivré, du tabasco. Du relief picotant, pas de l’emporte gueule qui vous colle la baffe. Et ça, j’adore. En bouche, la fumée est ample s’élance dans le monde du fruit mûr. C’est rouge, c’est noir. Mais ça ne prononce aucun appel à la révolution. Une note vanillée s’échappe parfois du fourneau. Mais j’intuite un effet olivier plus qu’une qualité intrinsèque de l’herbe. L’olive vient polir, arrondir, cajoler le fruit qui compote. Deuxième tentative, la rondelle ira vivre une idylle dans une lovat de Morel. Ici point de douceur cajoleuse. Dorénavant, le curly block se fait franc. Les mêmes effluves densifiées, ragaillardies, comme joueuses et dynamiques. Ce tabac là est bon. Il est bien bien bon. Lady N vous donne la main pour une danse langoureuse. On est loin du pogo et de la gifle. La rondelle vous emporte dans de douces méditations fruitées épicées. La troisième danse fut Nuttensienne. La petite fleur de l’année 2018 pour y lover quelques brins. Une jolie terrasse et une bouteille d’un Roussillon bien fait, aérien et qui reste frais malgré les watts, malgré le Sud, malgré le soleil. La synthèse (pour nommer la quille) s’accorde bien avec le VA/PE. Rha ce qu’on est bien là. Comme il en reste, j’ai le droit à une quatrième danse. Ravi de reprendre une Olivier et de retrouver les impressions de la première fois.

Merci Barbibul pour cette jolie découverte. Ce curly block, que certains aficionados renomment d’un pseudonyme phallique et que pour la décence, je n’utiliserais pas, est un bien bon tabac. Je ne l’ai pas mis en parallèle avec un Deluxe navy roll ou avec un Escudo, n’en n’ayant pas sous la main d’ouvert. Je suis moins là pour la science que pour l’hédonisme. Moins pour le savoir que pour les émotions. Et je dois bien dire qu’elles sont au rendez-vous dans ce morceau de tabac pressé... (sooafran)

De prime abord, quand on voit la photo de ce gros morceau de corde de chez Peter Heinrichs, on se dit que le boulot est bien fait. C'est lisse, dense, uniforme. Couper cela en petites rondelles a dû être un peu sportif, Barbibul. Je te remercie donc de tes efforts car les petites rondelles que tu nous as données sont très régulières, jolies à regarder et les yeux se perdent dans les spires uniformes où l'on voit ce joli mélange burley/virginia, avec une couleur proche du RAL 8016, Pantone 1845 (on a les références qu'on peut).

C'est du tout bon au fond de la petite Graco. Déjà au bourrage, c'est d'une aisance terrible et le tabac laisse sur les doigts une odeur entêtante de Burley/Virginia/périque qui me plaît et qui m'a fait les plonger et replonger dans le paquet rien que pour avoir le plaisir de les sentir. A l'allumage, il y a cette petite note de goût poivré et piquant qui tient la mélodie entraînante jusqu'au bout et qui est le propre du VA/PER, mais adouci par le Burley. Le fumage révèle un tabac dynamique, un peu comme un gamin dans un square avec des jeux. Il bouge, reste éveillé, est dans son petit monde enchanté et tu prends plaisir à le voir, en l'espèce le fumer... le tabac, pas le gamin. Tonalités agréables typiques d'un VA/PER. Question nicotine, je n'ai ressenti aucun effet mais les vieux singes sont un peu blindés quant aux morsures des puces. Cela étant il est doux et ne donne pas de claque. J'ai fumé ma pipe à trois reprises et c'est peut-être aussi pour cela que je n'ai pas eu d'effets secondaires. J'aime bien reprendre des pipes froides, surtout en milieu de bol. On retrouve de la fraîcheur et un nouveau petit ressaut de goût et de saveurs. En fin de pipe, le gamin devient un peu plus mordant, normal, signe qu'il est temps de rentrer pour le bain et le goûter !

En résumé : un excellent tabac. (Laurent M)

En ce qui me concerne, je reste dans l'idée qu'il me faudra le tester de nouveau plus tard.

Première pipe décevante, assourdie, le perique est quasiment absent, et son côté épicé manque.

Deuxième pipe, alors là, pendant la moitié du fumage, tout l'inverse ! Le perique est présent, tout se mélange parfaitement, c'est très agréable. Et cela se perd en seconde moitié de fumage. Mais je crois que là, c'est dû à mon mauvais bourrage.

Comme il m'en reste encore un peu, j'essaierai de ne pas gâcher lors de ma prochaine tentative ! (GuillaumeFdP)

La rondelle de tabac découpée par Barbibul se présente superbement. Il s’agit d’un rouleau pressé puis refermenté en forme de "cigare" lisse et composé de couches de virginia, burley et de perique.
Ce tabac possède un taux d’humidité non négligeable, aussi un petit séchage d’une vingtaine de minutes ne peut lui nuire. Il importe d’incorporer dans le foyer de sa bouffarde, un peu de toutes les parties du « gâteau » si l’on veut profiter du spectacle dans sa totalité. Si l’on oublie une couche, le mélange risque d’être plus marqué par le burley, ou bien le perique. J’ai choisi de le hacher afin qu’il se révèle plus complet.
À cru, ce tabac s’exprime sur la menthe, une pointe de vernis, de châtaigne, de bogue de noix et de foin sucré. Ces flaveurs dominées néanmoins par la mélasse et la vanille m’évoquent un généreux sauçage dans le but d’amadouer l’acidité du mélange.
Démarrage en trombe, dès l’allumage, avec une vague de burley torréfié et de perique, ce dernier se faisant remarquer avec ses notes poivrées, de baies de goji et de piments sucrées/salées. Attaque aigre-douce sur le chutney à la figue, le clou de girofle, le laurier et la torréfaction. Assez rapidement, se dessine une belle harmonie entre les composants dans un ballet où dominent le sucre muscovado, des solos de cigares (et non pas de guitare), la note mentholée que j’attribue au perique et des virginias bien doux aux accents d’éclair au café.
La fumée s’étoffe à l’issue du premier tiers, elle se fait sombre avec un burley plus affirmé. Le perique est omniprésent. Les saveurs sont complexes : burley torréfié, perique très mentholé, douceur des virignias avec des accents de thym grillé. La nicotine se fait présente. La saveur est plus fumée que le Director’s Cut de HU tobacco. Elle est même piquante et, en cela, stimulante.
La combustion est tout de même chaotique, car le taux d’humidité et la coupe ne lui sont guère favorables. Sur quatre pipes, une seule m’a déçu, car la sucrosité me semblait quelque peu artificielle et le perique de qualité standard (tel un erstatz de perique). Mais, en y revenant, je me dis que je chipote et qu’on a là affaire à un tabac de qualité, très enjôleur (un peu trop à mon goût) mais qui ne manque pas de fond et ne pique à aucun moment la langue. C’est clairement un des bons virginia/perique que j’ai fumés. Évolutif, gourmand, il importe de prendre son temps pour apprécier ce tabac à sa juste valeur. Si on se prête à son jeu, il prodigue un beau voyage dans une confiserie aux accents aigre-doux.

Je viens de voir que la version que nous avons fumée a été fabriquée par Scandinavian tobacco group. D'après JimInks, qui a fumé les deux versions, le block est relativement différent de la première version avec une présence de burley plus marquée qui donne néanmoins un tabac plus doux orienté "all day smoke". Mon souvenir de fumage est proche de cet avis. (Skiff)

Si le nez ne m'inspire que des choses floues, et quelques arômes de foin et de tabac, c'est surtout en le fumant que j'y trouve mon compte. La première chose qui tape en bouche, c'est cette acidité claire et fraîche au début du fumage. Je suis sûr que les amateurs de blanc me comprennent sur ce coup là. C'est tout de même un peu déstabilisant quand on a l'habitude des tabacs un peu plus durs. D'ailleurs, en parlant d'habitude, je suis tout aussi surpris du périque. Bien qu'il soit impossible de nier son existence, j'ai tout de même l'impression qu'il est bien timide dans ce tabac. Tous mes fumage m'ont mené à penser que la fumée manquait de ce piquant si particulier, ce côté un peu corsé. Concernant le potentiel Burley, je n'en ai trouvé aucune trace. Les arômes sont très plaisants : biscuit, fruits rouge, sucre de canne, et aussi fruits secs. Je me répète : c'est plaisant, c'est doux mais c'est aussi un peu trop gentil à certains moments. Toutefois, il faut cependant noter que les saveurs sont suffisamment précises pour vous interpeller comme il se doit. J'ai aussi noté un très bon point : en tentant de brusquer un peu le fumage et le tabac, j'ai constaté qu'il ne montait pas tant que ça en température, que la fumée restait agréable et qu'il n'y avait pas d'excédent d'humidité.
De ce fait, c'est un tabac que j'estime assez intéressant et qui peut aussi se fumer en tapant dans une autre activité dans le même temps. C'est ce que je me dis quand je le fume entant que Va/Pe. N'empêche, ça peut manquer de franchise, et encore plus au fil du temps où les goûts s'éparpillent et disparaissent trop (surtout en fin de bol). Mais c'est pas mal quand même. Pas mal. (AlexanderVanPollakof)