Imperial Tabac Besson

Ce tabac faisant partie de mes rotations, je me retrouve un peu “juge et partie” …
J’ai donc essayé de repartir de zéro et de l’analyser aussi impartialement que possible …
À l’ouverture du sachet, une coupe moyenne, mêlant des brins blonds et bruns (aa) avec quelques fils noirs ; au nez, de belles effluves de terre, de cuir, de fumé, un peu de sucré et une pointe d’épices (Orientaux ?)
L’humidité est parfaite, le bourrage facile (ne pas trop le tasser) l’allumage aisé et la combustion régulière.
Au fumage, ce tabac s’exprime un peu à la manière d’un concerto de Vivaldi… un beau chorus bien équilibré, avec de-ci de-là des soli : les Orientaux (discrets) répondant aux Virginia qui introduisent à leur tour de belles notes de Latakia … et retour au chorus avec juste ce qu’il faut de complexité pour un faire un mélange attachant…
Attention ! c’est un tabac à fumer tranquillement, ne pas le “brusquer” … une taf trop “appuyée” et la langue va nous rappeler à l’ordre ;) … (bloodyoldchris)

Les bruns de tabacs ne sont pas très longs mais ils sont plutôt larges, plus larges que les coupes habituelles dites "mixture" pour des tabacs anglais. Visuellement, les couleurs sont multiples avec une nette prédominance de marron foncé. A noter qu'on ne trouve pas le jaune lumineux qu'on trouve souvent dans les mixtures. L'aspect général est assez terne, ou, pour utiliser un adjectif plus joli, assez automnal.

Le nez est introverti: une légère pointe d'encens, mais surtout une odeur bien particulière et agréable qui provient du virginie brun. Ca ressemble à une cassonade (caramel brûlé).
Attention, ça n'a absolument pas l'odeur d'un aro, mais ça semble vraiment être intimement lié aux VA. Moi, je trouve cette odeur subtile et très intéressante.
Et le latakia dans tout ça? Y a du cuir, c'est sûr, mais pas de feu de cheminée.

Et à fumer ?

C'est très différent d'un mélange anglais classique car je le trouve dépourvu du feu de cheminée et même de l'odeur d'encens (même s'il y a quelques traces discrètes).
Non, ce que je sens avant tout, c'est un virginie bien mûr, crémeux même, avec de la mâche.
Il peut sembler léger car il n'y a pas cette odeur typique des mélanges anglais mais vu cette "mâche" des VA, il n'est pas fluet du tout.
Et, même si le latakia n'est pas imposant, il est bien là quand même, via des notes de cuir qui jouent à cache-cache.

Conclusion: à mon sens, pas très éloignée de celle de mon ami bloodyoldchris.
+++: son originalité dans un monde où les mixtures anglaises se ressemblent souvent beaucoup
++: ses virginies bien mûres
neutre: les VA qui prédominent avec du latakia en condiment (notes de cuir)
--: son manque d'évolution en cours de fumage

Mot de la fin :
Pas assez fumé pour les après-repas, assez oriental pour les méditations, je privilégierais cet excellent tabac pour les après-midis d'automne, pour accompagner un travail intellectuel (je pense aux étudiants qui doivent potasser leurs cours ou préparer un mémoire) ou alors, tout simplement, pour bouquiner tranquillement, une tasse de thé à portée de main.

En cours de fumage, remarquant qu'il se composait essentiellement de VA-lat mais sans présence claire d'orientaux, je n'ai pu m'empêcher de penser à un autre tabac très proche par le type d'ingrédients mais très différent de part les sensations, le Kong Frederik IX.

Si le VA et le latakia se manifestent en alternance dans ces deux mélanges et qu'ils ne sont pas fondus mais jouent un peu à cache-cache entre eux, leur niveau d'implication est juste inversée.
Autant l'empereur joue sur la douceur au travers de virginies opulents agrémentés de notes de cuir, autant le roi se manifeste par des notes goudronnées et fumées, pour lesquelles les virginies jouent le rôle de porteur de saveur.
Bref, l'idée de base est très proche, mais le résultat est très différent. Ca saute surtout aux yeux (et au nez) si vous humez en alternance les deux mélanges et que vous bourrez deux pipes, en fumant le 1er tiers de l'une, en passant ensuite par le 1er tiers de l'autre, puis en reprenant la 1ère pour le 2ème tiers etc. vous me suivez ? Si on voulait les comparer à deux whiskies, on pourrait dire que les deux sont des Islay: cousins mais très différents: Laphroaig pour le roi, Bunnahabhain pour l'empereur. ( Gilles Suisse)

Tout d'abord l'aspect, c'est un tabac plutôt foncé, de coupe assez irrégulière et à l'hygrométrie plutôt élevée. Au nez, il offre de belles effluves, plutôt fruits que fleurs, soutenus par une délicate touche de bois de cèdre, bref, le nez engageant d'un "bon tabac". Allumage facile et bonne combustion, malgré l'état de l''humidité. C'est un tabac que se révèle assez costaud dès le début du fumage et si on insiste, il attaque un peu les muqueuses, il faut le découvrir à petites bouffées, lui donner du temps pour s'apercevoir que ce n'est pas un tabac aux saveurs très subtiles. On retrouve le bois de cèdre et un arôme de torréfaction, de brûlé. Virginie, c'est sûr, mais après c'est difficile de dire quels tabacs composent ce mélange, orientaux, c'est probables, latakia, c'est sûr, mais léger, je penche pour un peu de Cavendish, car ce n'est pas un aro, mais des saveurs pourraient révéler un petit soutien du goût, goût qui n'est pas très net, en fait. Il se révèle bien meilleur dans la 2ème partie du bol, il est plus complexe, mais, car il y a un mais, je n'apprécie pas une certaine astringence en bouche et il ne laisse pas un bon goût après la fin de la pipe. Moi, j'aime les tabacs qui laissent de bonnes saveurs en bouche après avoir fini de fumer et de bonnes effluves dans ma barbe, ce qui n'était pas le cas. (Jean-Luc Rochat)

Après un joli brunch, j'ai bourré ma Jean Waille de ce tabac suisse et suis parti faire un tour. A l'ouverture du sachet, je constate que les brins sont encore un peu humides. Ils sont plus larges que les habituelles mixture (skiff ou squadron), mais bien plus secs. Surtout, il y a dans le sachet des feuilles qui n'ont pas été aussi bien coupées que les autres, et qui supposent d'être légèrement effritées pour s'accorder aux autres. Le bourrage se passe bien. Je décidé, ayant lu les précédents avis d'opter pour un bourrage assez léger. Cela tombe bien, le temps n'est pas des meilleurs et je ne compte pas sortir une heure et demie.

Le mélange s'allume bien. Il n'aura pas besoin d'être rallumé. Il se fume bien et confortablement. Ce dernier mot qualifie d'ailleurs assez justement ce mélange. Il est confortable. Il est rond. Il ne fait pas dans l'esbroufe. Pour moi, c'est un anglais qui se respecte. Du sucre de virginie, de la fumée latakiée. Policé, très policé, le mélange vous cajole. Ce n'est ni le plus complexe, ni le plus déroutant, mais comme all day smoke, comme tabac de discussion quand on a bien envie d'anglais, il est là. Comme un bon vieux complice... Je pourrais en acheter le jour où je traverserai la frontière... (sooafran)

A moi de me prêter au jeu en essayant de ne pas faire de redites avec ce qui a été écrit avant. J’en ai aussi fumé un bol ce dimanche.
Le tabac était bien humide dans le sachet lorsque je l’ai ouvert. Je suis content de voir qu’il a bien supporté le voyage. C’est un tabac que je fume régulièrement car je le trouve plaisant. A l’odeur il est plutôt doux et sucré avec des notes de cuir, il me donne chaque fois envie d’y plonger ma pipe. Le tabac est un mélange de brins foncé et clair, il est facile à manipuler. Comme mentionné dans les autres commentaires, il ne faut pas le fumer trop vite. Il se laisse savourer et est parfait pour un après-midi de détente. L’agrume du Virginia ressort mais sans trop en faire. Le Latakia pourrait être plus soutenu, il est très (trop) discret. En contre partie ce tabac est agréable pour mon entourage, ce qui n’est pas pour me déplaire. Imperial n’est pas le premier mot qui me vient en tête quand je déguste ce mélange, mais j’apprécie le côté « artisanal » du mélange. (pives)

Pour moi ce tabac est un vieil ami. Pas un de ma rotation régulière, mais un qui revient de temps à autre au fils des ans.

Je ne dirai rien su son aspect qui a déjà été amplement décrit plus haut.

Au nez j'y décèle trois couches successives d'odeurs, la première sautant au nez, la dernière n'apparaissant qu'après un moment d'humage inquisiteur. La première couche sur la douceur et le sucre se caractérise par la cassonade et des odeurs de boulangerie. Elle est si présente qu'on pourrait presque oublier d'aller voir plus loin. La seconde n'est pourtant pas si difficile à sentir, juste en retrait, il s'agit de senteur de sous-bois, les feuilles mortes et le bolet me viennent à l'esprit. Puis en allant chercher dans les recoins de mon bulbe olfactif, j'y découvre le fumet du cuir et celui d'un feu froid, celui qu'on perçoit dans l'âtre le lendemain d'une flambée.

À fumer, ce tabac est agréable, doux et consistant. La douceur (5% de Cavendish) pourrait rebuter certains puristes anglophiles, mais personnellement elle me charme. Il ne s'agit pas d'un blend sucré à outrance, mais d'une légère douceur flatteuse.
Malgré la relativement faible présence du Latakia (15% si mes souvenirs sont bons) ce mélange est assez complexe.
À l'allumage on perçoit immédiatement la douceur et les arômes boulanger, accompagné de feuilles mortes et de cuir. Il apparait assez rapidement une saveur saline, que je trouve personnellement très agréable et qui ajoute à l'intérêt du mélange.
Il n'y a pas une grosse évolution en cours de fumage, si ce n'est l'apparition d'un côté légèrement poivré. Le fumé du Latakia apparaît de-ci de-là, mais reste toujours discret.

Au final, je trouve que c'est un blend sympathique, réconfortant et suffisamment complexe pour qu'on ne s'ennuie pas. Pas dans mon top 10, mais pas loin. (François C)

Moi qui suis amateur d’anglais, voici comment je décrirais ce mélange : Un parfum à cru essentiellement miellé et fumé/résineux. Mais aussi plus "chimique", qui rappelle le pressing.
Fumé en extérieur après un léger séchage, il délivre une fumée légèrement âcre mais surtout chaude, qui rappelle le foin d’un cigare (la partie la moins agréable d’une d’une vitole allumée).
Les saveurs font songer à une tarte aux noisettes, à du pain d’épices avec des notes miellées, mais aussi une amertume marquée (noix verte et cigarillo). La bouche se trouve nappée d’une saveur de caramel brûlé / fumé qui n’est guère engageante et vous stoppe net dans votre élan. Ce tabac n’avait-il pas assez séché ? Peut-être, mais j’ai eu l’occasion de le fumer deux fois à plusieurs semaines d’intervalle et le phénomène s’est reproduit. Je pense que le fabricant a eu la main un peu lourde sur les additifs. Ce tabac en devient collant et brûlant au palais.
Fumé à toutes petites bouffées (mais aussi au calme, en intérieur), l’ensemble paraît certes plus harmonieux mais cela ne change pas beaucoup. Le début du deuxième tiers se montre plus complexe sur le café au lait et le xérès amontillado sec (noix et noisettes grillées). Mais, bien vite ces saveurs sont balayées par une fumée brûlante aux accents caramélisés.
Ce que j’avais cru comprendre ou percevoir des mélanges anglais, c’est que le latakia, riche en saveur, donnait de la douceur au mélange (un peu comme la tourbe dans un whisky qui généralement atténue la sensation d'alcool). Or, ici cela ne semble pas être le cas, virginie, orientaux et cavendish jouent une partition plus stridente qui rappelle surtout la cendre froide. Le latakia se contentant d’apporter sa note fumée. Un tabac décevant qui manque un peu de franchise, il dissimule son côté acerbe derrière un parfum à froid somme toute attirant.
Je fume peu mais lorsque j’allume une pipe, j’ai l’espoir que cela sera une partie de plaisir. Là, je me suis un peu forcé. (Skiff)