Corde Minas Gerais

Corde Minas Gerais

Une tranche de boudin noir. En fait, c’est un morceau de rope mal pressé, parce qu’il tombe en trois morceaux. Durs comme fer. Même au nakiri japonais, il est quasi impossible de couper de fines tranches. Je finis donc par hacher du mieux que je peux mes trois morceaux de rondelle. Le résultat final devrait garantir une combustion sans problèmes. Devrait. Il s’avérera qu’il n’en est rien.

Nez à l’ouverture de l’emballage en papier aluminium : déroutant. Je suis sans repères. Je me concentre et je découvre de l’oxo, de l’ail noir et des cèpes séchés. Quand le tabac est haché, incontestablement de la tapenade d’olives noires. Bon dieu, quels tabacs peuvent bien sentir de la sorte ?

Allumage. Mémorable. Une vague de viande brûlée, puis une attaque en règle poivrée. Picotements dans la gorge et le nez. J’éternue. A plusieurs reprises. Putain, ne serait-ce pas de la poudre à canon plutôt que du tabac ? Courageux, je continue. En me battant avec cette saloperie qui s’éteint tout le temps. Le poivre disparaît. La fumée est dense et riche, mais quelle lourdeur ! Après quelques minutes, j’ai chaud et froid en même temps, la tête légère et la chair de poule. Je dois abandonner. Je me mets à transpirer. Des sueurs froides. C’est clairement l’overdose. Par ailleurs, mon pif qui était assez bouché, se met à couler. Je dois me moucher à plusieurs reprises.

Après cinq minutes, je reprends ma pipe. Par devoir d’obligation et la peur au ventre. Ca va un peu mieux et je dois admettre que si ce rope n’était pas si ridiculement fort, j’apprécierais sa fumée veloutée et son goût sombre de concentré de viande boisé, d’autant plus que désormais la combustion ne me pose plus de problèmes. Mais voilà que ça recommence. Je ne me sens pas dans mon assiette et mon nez se remet à couler. Pour finir, je me mets à tousser. Non, je regrette, mais je ne peux pas continuer. Le taux de nicotine va finir par me tuer.

Résultat du match : Corde Minas Gerain 1 - Ogre 0. (rhodog)

Tout d'abord, je dois avouer que la description d'Erwin m'a foutu les jetons. Je me voyais déjà transformé en chien errant la nuit dans mes alpages, un remake de l'herbe du diable et la petite fumée (une très vieille et lointaine lecture). La boulette emballée dans l'alu ne m'a pas trop rassuré.

J'ai sorti une bonne lame pour venir à bout de cette corde brésilienne bien plus robuste que la ficelle de son cousin le string.

Me suis aussi rappelé que, selon mes expériences, l'écume adoucit les tabacs les plus viriles. J'ai donc pris une ancienne écume pour faire le voyage.

L'odeur a cru est très intéressante. Quelque chose d'animal mais aussi de cacaoté. J'ai déjà senti ça mais où ?
En essayant de déplier cette corde à la main, je trouve des feuilles bien plates à la structure uniforme. Tiens, ça me fait penser à la sous-cape de certains cigares, à base de tabac reconstitué.
Bizarre, je dois me tromper. Et pourtant je reconnais finalement cette odeur. C'est celle que je sentais quand j'enlevais cette sous-cape et que je la faisais brûler (mes tests de jeunesse).
Est-ce donc possible? Cette corde serait-elle composée de "déchets" de cigares brésiliens, avec des feuilles standards mais aussi recomposées ?
Une sorte de lointain cousin de "mes" Cimette suisses, déchets de cigares de type toscans ?

A fumer
Faut rallumer souvent, c'est un fait.
Il y a un goût qui ressemble un peu à certains cigares brésiliens mais l'arôme n'est, étonnamment pas trop corsé.
Par contre, mais par contre, diable que ça pique le fond de la gorge !
Heureusement que j'ai une bouteille d'eau plate à côté. Je suis obligé d'en prendre une gorgée chaque 3-4 bouffées.

J'ai regardé ma montre: tenu 8 minutes et fumé environ 40 bouffées (j'ai pas vraiment compté). J'arrête là.
Ne suis pas terrassé et n'ai pas senti les symptômes décrits par Erwin (Est-ce l'écume qui m'a vaillamment protégé ?) mais ça pique trop la gorge et ça n'est pas vraiment plaisant.

En conclusion, je dirai que c'est un tabac qui me fait penser à "mes" Cimette en plus brusque. Peut-être qu'il pourrait être utilisé comme condiment. Quelques rognures dans le plus faiblard des tabacs suffirait à le rendre apte au service.
Reste cette histoire de tabac reconstitué qui me turlupine. Vous voyez ce que je veux dire? Si oui, pouvez-vous vous prononcer sur ce point ? (Gilles Suisse)

Pour être compact, ça l'est vraiment, donc préparation du matériel adéquat et résultat.

Une fois ce travail effectuer, quelle pipe choisir ? Je me décide pour une vieille Dunhill Shell Briar Gr.4.

L'allumage se passe bien et c'est parti. A la lecture du CR d'Erwin j'étais sur mes gardes, et avouons le, je n'en menai pas large.
Le début est très fort comme certains cigares du Nicaragua, c'est fortement poivré mais pas désagréable. Je suis vautré dans mon fauteuil et à mi-bol j'ai une vrai sensation d'un shoot nicotinique, je me sens un peu transpirant et je fais une pause qui sera la bienvenue car en bouche j'ai des arômes de réglisse, surprenant, mais c'est agréable, il y a autre chose mais je n'arrive pas à le définir. Le fait d'avoir stoppé amène ces arômes et j'en profite.
Je me décide pour un petit verre de soda, histoire d'avoir un peu de sucre pour remonter en selle 1/2h plus tard.
Redémarrage et c'est reparti un peu plus fort mais dans le registre empyreumatique, viande fumée limite brûlée, mais je n'ai plus cette sensation de nicotine. Quelques rallumages en cours de route, surtout en fin de bol, mais rien de rédhibitoire, la préparation joue pour beaucoup, je pense, pour le confort de fumage.
La fin sera forte mais très supportable et j'avoue que j'ai bien aimé. Je ne dis pas non plus que je fumerai ce tabac tous les jours, mais de temps en temps, oui, c'est une belle expérience des tabacs du bout du monde. (Chicos)

WOUUFFF!!! ça décoiffe... (et comme je n'ai plus beaucoup de cheveux, ça fait un mal de chien :lol: ) côté nicotine, mon palpitant est à genoux pour demander pardon ! ...

Blagues à part, c'est intéressant: débité à la Mac Gyver (rien ne résiste au couteau suisse) j'ai noté des arômes de Viandox et de pain d’épice(?) C'est vrai que c'est compact, avec plusieurs couches (comme les doubichoux)

Pour le fumage, j'ai effrontément "pompé" sur Gilles et opté pour bonne vieille écume qui en a déjà vu d'autres. L'allumage n'est pas évident et la combustion laborieuse (allumettivore en diable) C'est vrai que c'est assez agressif pour la gorge et piquant à la rétro-olfaction. Les goûts sont divers-z'et variés: viande, épices, fruits (trop) mûres, cuir... Je verrais plus ce tabac comme "épice" dans un mélange qu'à fumer tel quel.

Effets secondaires... pour l'instant, je suis à l'entrée de ma chambre et j'attend que mon lit passe pour sauter dessus en marche. (bloodyoldchris)

A mon tour maintenant d'essayer d'évaluer ce tabac.
Je dois dire que c'est une vraie galère pour le découper correctement et de le garder allumé. Le test s'est fait dans une corn cob vierge.

Je crois peut-être avoir un palais peu développé, car la seule chose que j'ai pu sentir c'est la fumée envahissante, un peu de poivre et surtout beaucoup de nicotine et un picotement fort au niveau de la gorge.

Après quelques minuites, j'ai eu quelques symptômes similaires à ceux souffert par Erwin.
Je commence à trembler, à avoir la tête qui tourne, je transpire. J'arrête, les symptomes continuent pendant quelques minutes.
Mon chat généralement tolère la fumée, mais ça ! Elle râle, elle miaule, et puis elle se barre.

Je recommence 20 minutes plus tard, je sens que mes sens vont défaillir... J'ai le vertige, j'ouvre les fenêtres et je sors ma tête pour respirer.
J'ai l'impression d'avoir reçu un coup de poing en pleine figure.

J'arrête... je bois beaucoup d'eau, et je fais une sieste de 2 heures (JayBee)