Test Schwarz

par Laurent N alias Kalabash

26/12/04

Les délais : Trouvée sur le site de l’artisan, la pipe a été commandée après un échange de messages pour obtenir quelques renseignements sur la pipe elle-même et le paiement (montant et modalités). Je note au passage la promptitude et la courtoisie dont fait preuve Roland dans ses messages.
Le paiement s’est effectué avec Paypal, Roland avait donc le paiement dés le soir même. La pipe, envoyée par courrier recommandé le lendemain, est arrivée à la maison quatre jours ouvrables après la commande.

Arrivée : L’emballage est composé d’un carton de bonne dimension, du bourrage de papier journal et la pipe, dans sa pochette, est enroulée dans du papier bulle… Après déballage, la pipe n’a visiblement pas souffert du voyage…Que du bon !

L’esthétique : Il s’agit d’une calabash, modèle que j’affectionne tout particulièrement, et dont la forme générale m’a séduit aux premiers coups d’œil sur le site de Roland : elle est rustiquée, noire, et son tuyau est en cumberland (sans filtre). Je la trouve légère (donnée pour 43 gr) et bien équilibrée, mes doigts trouvent tout de suite leur place.

Je pense que ce modèle de pipe est difficile à faire même si je n’ai jamais tenté de faire une pipe. En effet, elle est tout en arrondi : le dessus du fourneau, sa forme générale, l’évasement de ses bords, le bas du fourneau qui se prolonge par la tige… Non, sans machine à commande numérique, ça ne doit pas être facile à réaliser et d’ailleurs j’en vois très peu sur les sites des artisans pipiers.

Le rusticage est fin, constitué de légères entailles dans la bruyère, ce qui doit représenter un travail considérable au vu de la surface à traiter. Il y a cependant par endroit des trous dans la bruyère que le rusticage ne parvient pas à dissimuler. La plupart de ces défauts ne me gêne pas mais il y en a deux qui gâchent l’esthétique de la pipe : l’un d’eux ruine l’arrondi du dessus du fourneau et un autre sur l’extérieur du fourneau, sur la face qui est justement sous mes yeux quand j’ai la pipe en bouche…

L’intérieur du fourneau est vierge : il ne possède pas de couche de préculottage. Ses parois sont lisses au toucher, il n’y a pas de trace d’outils. A quelques millimètres du fond du fourneau débouche le trou permettant le passage de l’air, il est de bonne dimension (donné pour 4mm).

Le tuyau comme je l’écrivais un peu plus haut est en cumberland, un peu mate voire terne par rapport à ceux que je possède déjà. Sa forme est adaptée à la ligne générale de la pipe, et plus particulièrement à celle de la tige qu’elle termine harmonieusement : il est large au départ de la tige et il s’affine jusqu’au bec. Bien que ce soit une pipe allemande, elle n’est prévue pour accueillir un filtre 9 mm et c’est tant mieux.

Ce tuyau se termine par un tenon en téflon dont l’avant à une forme incurvée pour éviter les turbulences.

Il est fin de profil mais large quand on le voit du dessus, aussi il tient bien en bouche et son contact est agréable. En aspirant, l’air vient amplement et sans gêne ce qui promet de belles et bonnes bouffées.

Le passage d’une chenillette par le tuyau et la tige se fait sans difficulté malgré la forme courbe de l’ensemble. Seul le passage dans le fourneau est freiné, une brève manipulation de la chenillette est nécessaire pour qu’elle débouche dans le fourneau.

Le démontage du tuyau se fait sans difficulté, il n’est ni trop dur, ni trop facile mais gratte un peu. D’ailleurs, le tenon porte déjà quelques traces de griffures, signes que l’intérieur de la tige n’est pas tout à fait lisse.

Enfin, le marquage figure sous la tige "ROLAND 1 HANDMADE". Le "1" correspond bien évidemment au groupe 1 de Roland, celui des pipes rustiquées.

Les premiers essais : J’ai voulu commencer à fumer cette nouvelle pipe avec du virginia. Mon préféré de Fribourg & Treyer, le Vintage, a donc été choisi pour ces débuts. Le bourrage se fait sans difficulté et les premières bouffées sont douces, un peu âpres, mais il n’y a pas d’amertume ou de mauvais goût. Les bouffées se succèdent, le fourneau chauffe un peu aussi j’espace mes aspirations : il s’agit sans doute d’une faute du fumeur, pris par l’effervescence de cet essai. La cadence se ralentit donc et la fin du fourneau se fume sans anicroche. Que du plaisir !

Conclusion : Elancée, fine et légère, cette calabash me plait beaucoup. Quelques défauts dans la bruyère gâchent un peu l’harmonie générale des formes de cette pipe mais ils s’oublient quand on a la pipe en bouche et que les premières bouffées nous parviennent. Je ne regrette pas ce premier achat d’une pipe de Roland, et je pense qu’il y en aura d’autres.

Réponse de Roland Schwarz : "…Il y a environ 2 semaines, j'ai acheté une nouvelle machine pour le polissage. Je connaissais ce problème de tuyaux un peu ternes : ma vieille machine de polissage tournait trop vite et la cire devenait trop chaude et les tachait mais les prochains tuyaux brilleront comme ils le doivent. Je garderai à l’esprit toutes les choses que vous avez écrites pour que mes pipes soient de mieux en mieux..."