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C’est la Régie qui forme ainsi le goût du fumeur à son insu. Elle est
aidée dans cette tâche par ses laboratoires et ses experts. Des procédés
chimiques permettent de mesurer la teneur en nicotine : ainsi les
Gauloises bleues contiennent environ 2 % de nicotine et les Gauloises
vertes seulement 0,8 %. Mais l’expert est aussi un artiste très spécial
qui peut déguster le tabac. Il apprécie le goût qui peut être « droit »,
« plein », « commun », « âcre » et l’arôme qui peut être « fin »,
« léger », « franc », « commun », etc. Il faut bien entendu de nombreux
essais avant d’attribuer à un tabac la cote de dégustation.
Evolution de la production des tabacs à fumer
(en tonnes) |
Années |
Cigares |
Scaferlatis |
Cigarettes |
1872 |
3.232 |
16.000 |
40 |
1913 |
2.758 |
32.000 |
4.000 |
1939 |
348 |
36.000 |
21.000 |
1950 |
424 |
20.000 |
31.000 |
1951 |
422 |
21.000 |
35.000 |
LE CHIQUER ET LE PRISER
Ces modes de consommation sont longtemps restés en vogue dans toutes
les classes de la société et dans toutes les régions de France. Ils
n’ont jamais été considérés comme particulièrement élégants : dès
la fin du XVIIe siècle, Antoine de Courtin, les réprouvait dans son
Nouveau Traité de la civilité qui se pratique en France parmi les
honnestes gens (1675).
Vers 1835, toutes les manufactures de France travaillaient pour les
priseurs et les chiqueurs ; une seule, celle de Morlaix suffit
aujourd’hui à pourvoir à leurs besoins. Les chiqueurs sont actuellement
peu nombreux on chique le plus souvent lorsqu’on ne peut pas fumer, dans
les usines ou sur certains navires où les incendies sont à craindre.
Certains tabacs à chiquer sont une mixture très complexe ; ainsi les
rôles consommés par les plus raffinés comportent les substances
suivantes : tabac de Kentucky, extraits de campèche et de réglisse,
casse, tamarin, gomme, noix de Galle, sucre candi, raisin, miel, sulfate
de fer. En 1951, la consommation des tabacs à mâcher s’est élevée à 610
tonnes.
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