Ronny Thunér

Ronny Thunér est né en 1968, et c'est en 2005 qu'il a trouvé sa voie. Cela peut sembler grandiloquent, mais son enfance et sa prime jeunesse ont été un calvaire. Atteint d'une maladie neurologique que les médecins ont mis plus de trente ans à diagnostiquer, alors qu'il aurait pu rester interné à vie.

C'est alors qu'on commence enfin à le traiter, qu'il brise son unique pipe. Après avoir essayé de la réparer à l'aide d'un stylo à bille enfoncé dans la tige, et après avoir trouvé en remplacement une pipe "désespérante, il profite de l'accès à Internet mis à disposition des malades pour se renseigner un tant soit peu. Il commande deux kits, et se met aussitôt au travail.

Peine perdue, des failles apparaissent, les rendant infumables. Mais c'est le début de sa guérison.

Il contacte le Pipe Club de Suède, qui lui indique des fournisseurs, et le met en contact avec Tom Eltang et Soren Refjberg. Ronny commence à travailler sérieusement, avec le peu d'outils qu'il a à sa disposition.

Une solution serait d'avoir quelqu'un qui se porte garant pour lui - et c'est Bengt Carlson qui, ayant vu son travail, se propose. Le directeur du centre de traitement où est hébergé Ronny peut dès lors débloquer les fonds pour lui fournir le matériel dont il a besoin. Cela lui permet également de faire des voyages d'étude en Suède et au Danemark.

Il est ensuite reçu lors d'une soirée spéciale au Pipe Club de Suède, où les pipiers présents organisent un atelier d'une semaine où, chacun leur tour, ils viendront lui transmettre leurs connaissances. Outre Eltang, Refjberg, Carlson, ce sont aussi Love Geiger, Vollmer et Nillsson qui travailleront à ses côtés. Il n'oublie pas non plus Bo Nordh, qu'il a eu la chance de rencontrer à plusieurs reprises. Ronny est sorti du centre. Comme il le dit, la chance lui a souri, et peut-être fume-t-elle la pipe ?

En 2006, Ronny s'est installé dans une cabane en pleine forêt, il y monte son atelier, avec les machines et les outils que Bo Nordh lui a légué. Et c'est Tom Eltang, qui a veillé à ce que tout cela lui soit bien livré, qui vient lui montrer comment les utiliser. Ronny reconnaît avoir fait de grands progrès, mais est heureux de dire qu'il a encore beaucoup à apprendre. Cela fait partie pour lui de la beauté de ce métier, avoir eu la chance de rencontrer de véritables maîtres, et gardé le rêve de devenir l'un d'eux un jour.

Il n'a pas de système de classement, et commence à découvrir le travail de contraste des teintes. Il utilise de l'ébonite et du cumberland pour ses tuyaux, plus rarement l'acrylique, la corne et le bambou. Pour ses bagues, le buis, l'ivoire ou le bouleau.