Jack Howell

Jack Howell est clarinettiste, mais considérant que la musique est une chose éphémère, il a voulu travailler à quelque chose qui reste : les pipes. Et c'est une vocation, puisqu'il a sculpté sa première pipe, en maïs, à l'âge de dix ans ! Cela le changeait de ses travaux habituels réalisés à l'aide de son canif, à savoir la production de copeaux et de quelques tâches de sang, mais son père a vite mis le hola, considérant que fumer la pipe n'était pas la meilleure occupation d'un enfant. Ce n'est que plus tard que Jack saura que son père avait fumé la pipe, mais s'était arrêté à sa naissance, ne voulant pas lui donner cet exemple. Comme quoi !

Il a commencé avec un kit vendu en magasin, a suivi les conseils de Mark Tinsky, rencontre Paolo Becker à Rome, mais c'est surtout à Chicago, lors du Pipe-Show de 2003, qu'il apprend le plus. Il admire le travail des maîtres danois, autant pour la beauté de leurs formes que pour leur précision technique. Eltang et Kent Rasmussen sont les premiers noms qui lui viennent à l'esprit, avec Becker et Heeschen. Ces deux derniers l'ont sans doute plus influencé encore par leur générosité et leur vision de la vie.

Etabli à Pittsburgh, quand il n'est pas en tournée, Jack, qui avoue en plaisantant fumer ses pipes pour vérifier la qualité de son travail, a une préférence pour les mélanges au virginie, et virginie-perique, notamment en flakes ou en plugs, comme les C&D Briar Fox, Stokkebye's Luxury Navy Flake, Gawith & Hoggarth Croft's London Pressed, Tavern Tobacco's Laurel Flake et le Rusty Hinge Flake.

Sa bruyère est la plupart du temps italienne, parfois grecque. Il laisse les bloc reposer au minimum un an, jamais moins.

Ses tuyaux sont en ébonite, sa matière préférée, bien qu'il ait à ses débuts utilisée l'acrylique, qu'il n'apprécie pas, mais que ses premiers clients lui réclamaient. S'il lui arrive d'orner ses tiges, c'est sans vouloir en faire une habitude ou une marque distinctive. Et s'il n'a pas non plus de finition préférée, il redoute néanmoins la rustication, pour l'effort qu'elle demande - il est certain que pour un musicien, ça n'est pas l'idéal !

Il a produit une soixantaine de pipes en 2004, pense passer à la centaine cette année. Il précise que toutes ces pipes acceptent les chenillettes avec facilité, et que son travail reste un mélange de dessin et de sculpture.