Curieux personnage que Walt Cannoy : voilà un surdoué, capable de s'en tenir à des formes strictes comme de laisser place à l'imagination la plus débridée !
Certains, qui auront vu ses pipes "démentielles", croiront qu'il suffit d'en faire autant : c'est oublier que chaque pipe de Cannoy est techniquement parfaite.
C'est en 1999 que Walt Cannoy vend sa première pipe, après deux ans d'apprentissage. S'il n'a pas vraiment suivi de formation, il a pris ce qui pouvait lui être utile à droite et à gauche. Il a été influencé par le travail de deux pipiers : Souers et Micoli, non pas tant pour leur travail, mais pour lui avoir montré qu'il n'y a pas de limite à l'inspiration, à la liberté du dessin, et que sortir des sentiers battus des formes classiques et des simples freehands était tout à fait possible.
Ce fumeur d'Ashton Celebrated Sovereign, de Blackwood's flake de mcClelland, de Christmas cheer, ou d'Edward's burley n°51 - dans une maïs ! a ses favorites : les Don Carlos de Bruto Sordini, les Viprati, les Peterson, mais n'oublie pas le grand respect qu'il éprouve pour le travail de Rolando Negoita, Jody Davis, Maurizio Tombari, Michael Parks, Trever Talbert, Tsuge, Teddy Knudsen, et tant d'autres !
Travailleur acharné, Walt, qui passe le plus clair de son temps dans son atelier, utilise plusieurs bruyères, chacune convenant mieux pour tel travail : la bruyère du Maroc pour des sablages fins, la bruyère italienne qu'il a sélectionnée chez Mimmo pour ses straightgrains, et la bruyère grecque. Bruyères qu'il conservera sans laps de temps précis, mais qu'il traite suivant un procédé dont il est l'inventeur, et qui satisfait sa clientèle.
S'il a utilisé par le passé de l'acrylique pour ses tuyaux, il emploie maintenant l'ébonite allemand et le cumberland, à moins d'une demande spéciale, tuyau en acrylique ou en corne. Pour décorer ses pipes, l'éventail est large : ivoire, corne, bagues argent ou or, acrylique, bois exotiques, et plus souvent du bambou.
Même palette pour ses finitions : de la lisse à la sablée, en passant par la rustiquée, l'ouvragée, la sculptée, etc... et les nombreuses possibilités offertes par les mélanges de ces disciplines. Et voir la réaction de ses visiteurs est toujours un plaisir. Un de ses modèles les plus difficiles à faire, mais aussi le plus populaire, qui combine un haut du fourneau lisse, et le reste sablée ou guilloché, est le "wax drip". Walt utilise des matériels qui vont de la scie à bande jusqu'à la Dremel, et produit ainsi une centaine de pipes par an.
Pour en connaître les prix, c'est simple : les moins chers à partir de 100 dollars, sont marqués du chiffre 1, jusqu'au 7, pour les modèles à 900 dollars et plus. Pour les finitions, C pour les lisses, A pour guillochée, J pour sablée, et M pour les finitions mélangées.
Pour Walt, chaque pipe est unique. Il aime à travailler sur un modèle de A à Z, afin d'accorder le plus d'attention possible au travail. S'il aime à se laisser aller à l'inspiration, il pense néanmoins que le côté technique, ce qui va faire qu'une pipe se fume bien, est primordial et doit prendre le pas sur la fantaisie. En outre, il n'a jamais facturé un travail de réparation pour une de ses pipes.
Walt Cannoy a malheureusement disparu de la circulation, et c'est regrettable.
Novembre 2012 : Walt Cannoy refait surface, et ouvre un nouveau site.
Il va y proposer ses pipes avec une nouvelle finition, la suede blast. Puis, sur le modèle des Ligne Bretagne de Talbert, les Cardinal House.
Il s'essaie également aux pipes en écume de mer, mais aussi aux Works auf Fiction, aussi bien qu'aux blagues à tabac.
Sa dernière finition ? la Lava Rock.