Chacom n°4

chacom

Visuellement, un beau flake avec tous ses bruns dorés, souples, un peu gras sous les doigts. Le malaxage est aisé. D'habitude, je suis assez brutal avec les flakes, que j'enfourne tels quels sans précaution. En l'espèce, je déroge à cette règle et prends quelques instants pour tout émietter et laisser tomber les brins de la plaque dans une Castello Sea Rock Briar qui ne connaît que les V/A.

L'allumage est aisé et immédiatement, le piquant périque me saute aux narines. Cela ne dure pas. La combustion est aisée, le goût est discret sur toute la première moitié du bol. Discret mais point désagréable en rétro-olfaction. Bien que dotée d'une paroi d'un bon demi-centimètre, la pipe chauffe mais c'est ma faute. La fumée est chaude mais pas irritante. Je laisse retomber sa température sans pour autant la laisser s'éteindre. La fumée est plus fraîche, plus douce. Tout au long de la pipe, le goût est stable, voire monolithique. Il ne développe pas de saveurs supplémentaires associées. Si le goût reste dans l'ensemble très agréable, on n'a pas la sensation de surprise ou de plénitude qui vient lorsque, au beau milieu d'une pipée, surgit ce sentiment de dilatation du temps associé à d'autres tabacs qui fait que l'on voudrait que la pipe ne s'arrête jamais, et qu'on laisse partir à regret.

La fin du bol est identique au début avec une petite prise de force sympathique. La constance du goût est un atout indéniable de ce tabac même si on peut le regretter mais, en un sens, c'est rassurant pour le fumeur. La fin du bol ne développe aucune saveur âcre. Pas de jus de pipe, une belle cendre gris-blanc.

La force est notée 4 par Chacom, sur une échelle de 5. pourtant, la notion de force reste très relative et personnelle. Sans doute fait-elle référence au périque mais à vrai dire, je ne trouve pas ce tabac fort. La nicotine ne m'est jamais montée à la tête et comme je suis en ce moment sur une boite de Tumblin'dice, la différence est notoire.

Ce tabac est une agréable découverte. Il ne me fait certes pas sauter au plafond en me disant que j'ai découvert le "tabac" qu'il me manquait pour le restant de mes jours mais on peut le confier à ses chères pipes sans que l'on ait l'impression de sacrifier leur honneur. (Laurent M)

De beaux flakes. J'ai l'habitude d'émietter ces derniers et donc je ne déroge pas à la tradition. Les brins en sont un peu longs mais ne gênent pas pour autant le bourrage. A noter que j'ai trouvé les brins un peu gras et donc qu'un léger séchage m'a semblé nécessaire pour améliorer la combustion.
Le test a été réalisé dans une boule écume.
Une fois le bourrage réalisé, l'allumage s'effectue sans problème particulier. La combustion sera parfois un peu ralentie par le caractère un peu gras des flakes mais sera cependant possible sans difficulté majeure.
J'ai été particulièrement surpris par la légèreté de la première partie du bol. Je crois bien n'avoir jamais ressenti une telle impression , quasiment de vide. Pas de caractère, pas de saveur évidente. On pourrait dire décevant, on dira plutôt surprenant.
Heureusement les choses changent en 2ème partie. Le périque montre le bout de son nez, imposant progressivement son caractère poivré. Mais là encore cela se fait de façon très douce, progressive et ma foi pas désagréable du tout.
Enfin les virginia vont accuper le devant de la scène à la fin du bol. Peu de caractère sucré, plutôt une impression de pain toasté. Le tout reste assez monolithique.
Aucune agression en bouche, un taux de nicotine tout à fait acceptable.
En résumé un tabac que je qualifierais de léger, sans complexité aucune, agréable mais ne laissant pas d'impression bien marquante. Il peut entrer dans une rotation, si on ne veut pas trop se casser la tête, contrairement à certains virginia qui peuvent atteindre des sommets de complexité... (tabadoc)

Tout d'abord, me souvenant encore de ce débitant, il y a quelques années, qui m'avait expliqué qu'il n'y a pas de flake en France parce que "c'est trop compliqué", je pense que lancer de nouveaux mélanges, dont un flake, me semble assez courageux. Les personnes qui se chargent de distribuer ces mélanges vont devoir expliquer que non, ça n'est pas compliqué, ni dangereux, que ça ne mord pas.

Alors, voilà, je profite d'une Nuttens qui s'entend bien avec les VA/PER, et je me lance. Tout d'abord, première impression, non pas au nez, mais au toucher : c'est humide juste comme il faut, et surtout, ça se bourre très bien et très facilement. Rien à voir avec d’autres flakes épais comme des planches à pain. C'est très, très appréciable.

Allumage facile. Et fumage aisé, et si j'ai dû procéder à un ou deux rallumages, c'est parce que j'étais en session de nettoyage de pipe, d'où ma distraction. De ce côté-là, c'est un sans faute.

Bon, ensuite le goût : c'est doux. Très doux.
Parfait pour certains, trop pour d'autres.

Je sens à peine le perique, même s'il est présent, il est discret comme la violette. Je me souviens de l'un d'entre nous à qui j'avais proposé de se bourrer une pipe de Three Nuns, il y a des années aussi - comme le temps passe - et qui l'avait allumée au moment du départ. Un gentil compagnon avait proposé de le déposer. Mais la voiture ne disposant pas de sac à vomi, il avait terminé à pieds.

S'il avait fumé de ce numéro 4, il n'aurait pas été malade.

Autre chose qui fait qu'il plaira à certains, mais laissera des regrets à d'autres : son aspect monolithique. Aucune évolution en ce qui me concerne en cours de fumage.

On se prend à espérer que ces mélanges trouvent leur public, et on attend le numéro 4bis, voire le 8 ou le 12.

Pour résumer, je ne courrai pas après, mais je le conseillerai fortement à des débutants qui voudraient s'essayer au flake. De par sa facilité de bourrage et de fumage, il peut remplacer le Capstan.

Alors, bien sûr, il y a le prix : 22 euros. Mais ce sont les tarifs habituels, pour l'instant. Marianne ne donne plus le sein à ses enfants, comme sur le tableau de Daumier, mais elle leur fait les poches. C'est ainsi. Mieux vaut donner cet argent pour du tabac que pour des trucs sirupeux à la cerise ou à la mangue. (GuillaumeFdP)

Avant de devenir abstinent pour cause de gorge en feu, d’aphonie complète et autres désagréments en tous genres, j’ai pu prendre le temps de fumer deux fois à quelques jours d’intervalle les deux flakes envoyés par notre ami Guillaume. Les deux fois, dans ma petite Claessen au fourneau étroit et haut qui marche pas mal avec les flakes de Va ou VaPe. J’avais prévu de changer d’outil par conscience professionnelle. Mais que voulez-vous, au moment où je choisi la pipe à emporter avec moi, j’ai parfois des moments de faiblesse. Et là, rien à faire de l’idée de comparaison. C’est celle-ci qui me faisait envie à nouveau. Point barre.

Le flake arrive découpé de manière particulièrement rigoureuse. Il ressemble en cela au Old Dark Fired. Question forme uniquement. La couleur est toute différente et l’odeur n’en parlons pas. Le VaPe est discret, sage et appliqué. D’ailleurs ces mots le qualifieront dans ce qui suit.

Je le plie dans un sens, puis dans l’autre, le malaxe deux secondes, l’installe au cœur de la pipe, retasse. Tout cela se passe avec une facilité déconcertante. À la suite, il s’allume bien et reste allumé sans avoir besoin de se battre. Il fait ce qu’on lui demande le number four.

Un peu de foin, un peu de fruits secs, un peu de mâche. Un peu de relief en mode Perique. Mais rien de tellement marqué, je crois. C’est pas mal du tout. Ça n’evolue pas au cours de la pipe, mais c’est assez bon. Côté nicotine, rien de spécial à dire, mais cela ne doit pas être très très fort. Ça fait plaisir. Ce qui m’a marqué particulièrement les deux fois, c’est la capacité de ce tabac à laisser un chouette goût en bouche dans la demi heure qui suit la fin de la pipe. C’est pas toujours le cas...

Bref. Un tabac docile, qui fait ce qu’on lui demande et donne gentiment du plaisir. Que demande le peuple? (sooafran)

Lors d’une première dégustation dans une pipe dédiée aux virginia/perique (surtout au Director’s cut de Hu Tobacco), ce tabac m’est apparu un peu sage avec de très bons arômes mais qui ne m’ont pas évoqué le perique. Je crois que le caractère riche et épicé du Director’s cut avait tellement imprégné ma billiard, que ce pauvre Chacom ne parvenait pas à montrer le bout de son nez. Je l’ai donc dégusté à nouveau dans une petite Ropp qui réussit bien aux virginias. Bizarrement, cette deuxième pipée -pourtant moins flatteuse-, m’a permis de mieux décortiquer ce mélange et de voir ce qu’il avait dans les tripes. Contre toute attente, le perique s’y est fait sentir au point de dominer voire de perturber ma dégustation lors de l’allumage. Moi qui cherchais le perique, j’étais servi.
Pour synthétiser mes impressions, je dirais qu’il s’agit d’un tabac humide (gorgé de sucres et d’apprêts) mais qui se manipule et s’effrite aisément. C’est un vrai plaisir de le manier et ses parfums à froid évoquent les sucreries (la vanille, le caramel, le sucre brun).
La fumée dévoile au premier tiers de la châtaigne grillée, une bonne dose de sucre roux, du foin et de la torréfaction (café). L’acidité des virginias est perceptible ainsi que des notes lactées qui évoquent la croûte de fromages (munster, reblochon). Sont-ce des relents de perique ?
Tout cela a tendance à chauffer la lipe, sans doute à cause du sucre que ce tabac renferme. Si l’on se donne la peine de fumer plus doucement, de telle sorte que la pipe « ronronne », elle dévoile des arômes plus complexes de pain perdu à la vanille, de menthe, de café au lait, de piment doux et quelques accents automnaux de noisettes sèches et d’amandes. A la fin du deuxième tiers, on perçoit des saveurs fumées de jambon et de zestes d’orange.
N’en jetez plus la cour est pleine, certains de mes camarades vont trouver qu’il s’agit d’un véritable inventaire indigne de notre cher Prévert et que ce tabac, assez peu complexe pour un Va/perique, n’a pas de quoi fouetter un chat. Mais, c’est que le bougre est gorgé de sucres, qu’il se consume aisément et offre une dégustation moelleuse voire doucereuse agrémentée de quelques notes salines. Il gagne en intensité et en intérêt sur la fin de la pipe. Mais, la vérité est au fond du bol... malgré ces généreux commentaires, je n’éprouve pas le besoin de rallumer une troisième pipe pour confirmer mes dires. Ce tabac me chauffe trop les muqueuses et ne soutient pas la comparaison avec mon cher Director’s cut, c'est cruel mais c'est ainsi. (Skiff)

chacom