Germain's - Esoterica "And So To bed"

esoterica and so to bed

En très résumé, je note dans la description
- la présence de Maryland, ce qui est très rare ou très rarement mentionné
- la précision de l'origine géographique des orientaux, ce qui est aussi rare.
Le tabac est effectivement coupé fin. La couleur est variée (jusqu'au noir) mais avec une large majorité de teintes claires-fauves.
Pipe utilisée: Cooke large billiard
Boisson: Glenmorangie Quinta Ruban
Musique: Suites de Bach

Bien que le nom me fasse penser à un tabac costaud du genre Nightcap, il s'agit d'un tabac très doux et facile à fumer à mon avis.
Il m'a tout de suite fait penser au Painters Hill: http://www.4noggins.com/4-noggins-painter-hills.aspx
Il s'agit d'un bon balkan, avec allant bien plus sur les orientaux que sur les latakias. L'acidité des orientaux est gommée par le topping/aromatisation du tabac, car ajout de goût, il y en a, j'en suis sûr. Encore une fois, je le trouve proche du Painters Hill.

C'est un tabac très plaisant pour celui qui cherche la délicatesse et le velouté. Par contre, il décevra les amoureux de tabacs "entiers".
Il me donne le sentiment de péter dans du velours, ou comme le disait un fameux fumeur de Gitanes, le silence du moteur (de sa Rolls) couvre le bruit de la radio....zen, vieille english avec charentaises....
Par contre, le véritable chalenge de tout amateur de dégustation sera de définir l'odeur particulière du topping.
Moi, j'en suis bien incapable.
Si je dois faire un effort surhumain, je dirai que ça me rappelle certains bonbons pour la toux ou tisanes médicamenteuses, avec un poil de menthe sauvage. Spécial, mais pas désagréable.

Ma conclusion:
1) Un grand merci à EtienneB pour m'avoir permis de tester ce tabac qui sort des sentiers battus.
2) Le nom me semble pas trop approprié. J'aurai plutôt appelé: Souvenirs estompés de Crimée (souvenirs d'une famille princière des balkans vivant depuis 2 générations dans leur hôtel particulier à Londres)
3) Tabac à fumer au calme, tranquillement, propice à la rêverie (voir point 2). Ce sont plus les rêves qu'il permet de faire que ses pures qualités intrinsèques qui me charment.
4) Ca reste la conclusion d'un seul essai. A ce stade, je pense que c'est un tabac que je fumerai pas souvent, à espaces éloignés, mais qu'il me manquerait de ne pas en avoir sous la main pour les rares soirées où il serait indispensable. (Gilles Suisse)

Couleur entre blond et brun, odeur douce entre aromatique et latakia, bourrage facile et combustion normale, aromes de latakia léger avec des notes orientales, ce qui lui donne une douceur, agrémentée de la présence de latakia, qui lui donne du corps. Force moyenne, odeur neutre pour l'entourage. Fumé dans des pipes de bruyère, écume et terre il reste égal à lui-même; peut-être un peu d'acidité dans la pipe en terre.
Un anglais léger et agréable. (bloodyoldchris)

Entre blond et brun, odeur douce très agréable. Bourrage et combustion normals, arôme entre neutre et aromatique. De force moyenne, odeur neutre pour l'entourage. Les brins sont assez longs et bien beaux, toutefois le tabac étant assez humide, il ne faut pas trop tasser pour ne pas boucher la pipe.
Sinon, c'est un tabac agréable au nez mais pas mémorable en bouche. (Jonathan)

Une fois l'échantillon arrivé à bon port, je me suis donc empressé de sortir les rames pour voguer sur les brins fins de ce shag cut.
Une mer calme, dominée par le fauve et le brun clair avec de-ci de-là des notes plus foncées laissant deviner le latakia. Les embruns ont cependant rendu le mélange un tantinet trop humide, il me semble donc judicieux d'aérer l'ensemble avant consommation. Au nez, difficile de trouver une comparaison précise qui pourrait aiguiller vos sens. S'il faut me jeter à l'eau, je dirais : un doux mélange de brioche, de cerise et de melon… drôle de voyage qui s'annonce là. L'équipage y trouvera également de la vanille, de l'amande, une pointe boisée (pin, santal) et des flashs d'agrumes. Avec une telle coupe, le bourrage est exemplaire mais l'allumage un peu compliqué… j'ai dû jouer du briquet un petit moment avant que l'embarcation ne se laisse glisser.

Inutile de sortir les voiles à ce moment du voyage, tant les eaux sont calmes. Une véritable mer d'huile. Aucun vent à l'horizon. Et c'est donc dans une atmosphère feutrée que les premières notes florale de jasmin et animale de bacon font leur apparition. C'est léger, tout en nuance, l'embarcation avance tranquillement. Au loin, des notes épicées de poivre, de gingembre et de clous de girofle nous promettent de mettre le cap vers l'Orient.

Seulement voilà, même en plein milieu du périple le mélange n'a toujours pas décollé. L'ensemble reste stable et laisse apparaître quelques notes de café et de caramel. Le voyage n'est pas désagréable mais, pour le voyageur impatient, l'ennui pourrait vite faire son apparition.

Le dernier tiers révèle alors une puissance insoupçonnée et la mer, autrefois calme, commence à gonfler. Au loin, l'écume orientale laisse échapper des effluves épicées, augmente la force du mélange en gingembre et poivre. L'équipage aguerrit se laisse flotter avec aisance au travers de ces nouvelles effluves. Content d'avoir patienté pour obtenir un tel final, le voyage contemplatif se termine.

Pour conclure, et au bout des trois dégustations que m'a permis l'échantillon envoyé par Etienne, je ne recommanderais pas ce tabac au fumeur impatient, recherchant la puissance dans chaque bouffée inhalée. Par contre, le "And so to bled" est capable de combler aisément le fumeur attentif, grâce à la douce contemplation olfactive qu'il propose. Un véritable haïku.

Puissance : 1/4
Room note : 3/4
Note : 3,5/4 (rijks)

Lors de la réception, mon premier réflexe est de mettre le nez dans le sachet. Et là surprise! Le nez est excellent sur des notes de pain d'épice au girofle et à l'écorce d'orange amère avec des relents de cuir et de moka; très gourmand.
Mais surtout ce qui me surprend c'est que j'ai l'impression de connaître ce tabac, alors que je suis certain de ne l'avoir jamais croisé avant. Un petit tour dans ma mémoire me permet de rapidement situer l'histoire, c'est un tabac de chez Germain... et je connais l'Exotique et le In Between. Ce ne sont certes pas les même tabac, mais je suis sur d'y reconnaître un nez de famille, comme on reconnait par exemple un nez des Lakeland ou un Va de McClelland.

J'aime beaucoup cette coupe fine et longue, même si à mon avis elle demande pas mal d'attention au bourrage, on a vite fait de trop tasser. Ce piège évité la combustion est très régulière.

Au fumage, c'est un tabac en finesse et légèreté, mais pas sans complexité. Je pense que le rôle principal est joué par les orientaux.
En plus des odeurs décrites au nez, je lui trouve des aspects résineux et salin. Je trouve que ça se marie très bien avec le côté fruité/épicé. C'est élégant.
A mon avis le goût est quand même un peu léger et très peu évolutif.

C'est pour moi un tabac, très agréable, pas une bombe gourmande, mais un moment de calme raffiné,... juste avant d'aller au lit pourquoi pas (François C)

A l'ouverture du sachet se dégageait une odeur légèrement médicamenteuse, quelque chose me faisant penser à l'eucalyptus dans sa version pharmacienne. Mais cela n'est décelable qu'en arrière plan, derrière cette note discrète et "raffinée" de latakia. Pour le reste, il me rappelle l'EMP de Dunhill.

Raffinement, c'est d'ailleurs le registre dans lequel joue ce mélange, sur presque tous les critères.

Le tabac est trés agréable à regarder, du fauve, du cuir, du café, quelques touches de noir. Une coupe surprenante, tout en longueur, je ne me rappelle pas avoir fumé un autre tabac coupé ainsi, à part le Shipper's peut-être, à vérifier.

L'hygrométrie est assez élevée ! Combinée avec cette coupe fine et longue inhabituelle, le présage d'une combustion compliquée. Il aurait peut-être fallu le faire sécher un peu, mais je ne l'ai fait pour aucun de mes trois essais.
Résultat : il m'a fallu rallumer à plusieurs reprises. Un point négatif pour moi à ce stade, que je n'incombe pas au tabac, mais au fumeur...

La dégustation se fait en 3 tiers. Les 10 premières minutes sont trés douces, je m'inquiète un peu lors de mon premier essai. J'avais peur d'avoir affaire à un tabac "insipide". C'est pourtant trés agréable, la fumée est douce, les orientaux pointent le bout de leur nez, mais j'ai l'impression d'avoir bourrée une pipe munie d'un filtre 9 mm...

Le deuxième acte est nettement plus chaleureux, plus ennivrant, plus sensuel. J'ai l'impression de me ballader dans une épicerie indienne, Curry de Madras, Tandoori, Massala, Poivre, Curcuma, Girofle, Poivre et une note sucrée, ronde, trés présente à chaque bouffée, mais que je n'arrive pas à cerner. Du gingembre confit, peut-être bien ?
Toutes ces saveurs sont distillées dans du coton, nulle agressivité. Une image me vient, celle d'une boisson indienne, le Chai (Tchaï). Un mélange de thé et d'épices (cardamone, girofle...) infusé dans du lait sucré.

Le troisième tiers déboule assez tardivement avec une force insoupçonnable jusque là ! Le latakia prend ses quartiers, apportant avec lui, de l'encens et du poivre. Ce final est dénué de sucre. On a quitté le marché aux épices pour entrer dans une église Orthodoxe, en pleine célébration d'un mariage. (je n'y ai jamais participé, mais je me suis laissé dire que l'encens y était omniprésent).

Il reste au fond du foyer de fines cendres blanches, preuve d'une bonne combustion, malgré mes 3 ou 4 rallumages.

J'ai fumé ce tabac dans mes pipes à latakia, mais il doit mériter une pipe dédiée.
Ce mélange vient de me réconcilier avec les orientaux que je boude depuis quelques mois. (ChrisHarps)

Tout d'abord un grand merci à Etienne pour sa générosité, qui m'a permis de gouter ce tabac.
N'ayant sans doute pas l'expérience et le talents des précédent gouteurs je n'aurais rien de plus à rajouter que les précédente revues. Si ce n'est que j'ai également apprécier sa douceur, sa note épicée et poivrée.
Après réception j'ai mis le tabac dans une boite en fer ce qui lui a permis de sécher légèrement. J'ai pu faire cinq bols parfait avec un bourrage facile et une combustion parfaite. (6L20)

Je ne vais pas m'étendre sur la couleur du mélange car je trouve que la couleur, comme la robe d'un vin, ne donne que peux (pas?) d'indication quand à la qualité d'un mélange. En l'occurrence ici, mis à part un taux de brins noirs, qui doit être le latakia, d'environ 10-15%, pas grand chose à dire. La coupe quand à elle est assez singulière car constituée de brins fins d'une longueur inhabituelle.

Premier essai dans une Stanwell qui aime bien les mélanges avec un faible pourcentage de latakia. Comme l'hygrométrie du tabac me paraissait excessive au sortir de la pochette, je laisse la quantité voulue à l'air libre avant de bourrer ma pipe. Allumage. Une légère note de camphre en plus des notes empyreumatiques discrètes du latakia qui, effectivement, ne joue pas les premiers violons. Je suis partager entre dire que c'est un tabac subtil ou franchement insipide.

Deuxième essai dans une Enrique qui a déjà fait parlé d'elle en ces lieux et qui aime les mélanges chargés en latakia, la Zulu Phasme. Cette fois je ne laisse pas sécher le tabac et il me semble que se fût une bonne idée. Le mélange se montre plus aromatique cette fois et je dois dire que, bien qu'il n'arrive pas à la cheville des mélanges à base de latakia que je fume habituellement , j'ai passé cette fois un bon moment avec se "And so To Bed". (Gaëtan Rochat)

Dès les premières bouffées, je ressens un ensemble au goût assez discret que j’ai du mal à définir. Les notes fumées d’un latakia sont peu perceptibles, laissant la place à un monde plus épicé. En fermant les yeux et en laissant un peu travailler l’imagination, on pourrait se retrouver face à un plat indien. Quelques herbes aromatiques apparaissent aussi par moment, comme du thym. Rien de tapageurs dans ces notes, mais elles y sont, en douceur.

On a donc de quoi assaisonner, mais qu’assaisonne-t-on ? La trame de fond est relativement neutre, peu prononcée et donc très difficile à définir à mes yeux. Au cours de ma première pipe, des notes de tomates cuites au four m’arrivaient en bouche, un peu à la façon d’un virginia rouge de chez Mc Clellands, mais de manière bien plus fine, plus atténuée aussi. Oui mais voilà, après avoir consulté mes souvenirs, cette pipe avait rencontrée du Drama Reserve il y a quelques temps ! J’ai recherché ce goût dans d’autres pipes, sans pouvoir le retrouver à cette intensité. Dommage, ça donnait à l’ensemble un petit côté Bloody Mary, tabasco inclus !

Du coup, l’ensemble a un bel équilibre, mais j’ai du mal à isoler des notes fortes. Pas déplaisant, mais pas marquant non plus. Aux épices s’ajoute avec le temps un petit côté braisé/cendré/terreux rappelant vaguement une cuisine au feu de bois. Ces deux aspects gagnent en force lorsqu’on s’approche du fond du foyer, sans rendre le tabac tellement plus passionnant.

En fait, j’ai trouvé le And so to bed si discret qu’il en était difficile de rester concentrer dessus. Je rejoins certains camarades sur cet avis : il accompagnerait bien une rêverie (je m’y suis moi-même laissé piéger), mais il ne faut pas se concentrer exclusivement sur sa dégustation à mon avis. (Damien)

J.F. Germain & Son