Cornell & Diehl - Pirate Kake

Pirate Kake

Du foncé, du noir, du Latakia.
A l'ouverture du zip, ça sent bizarre, ça sent la merde de cheval... ou plutôt, disons, l'écurie.
Mes p'tites femmes veulent sentir...grimaces,suivies d'un "Oh ! Quelle horreur !"
Du gâteau encore pressé, émiettage facile, bourrage simpliste, doigts noir.
Je laisse ma pipe s'aérer,le tabac prendre sa place dans le fourneau.
Le soir venu,dans une tranquillité toute relative,j'allume ma Jumping Ball de david Enrique, une allumette pour le rituel, un tassage puis un rallumage au briquet en plastoc du Baron Bich et c'est parti pour une fumée opulante de sa majesté Latakia.
Honnêtement, je ne sens que le La, exit le Bu, le Turkish et encore plus le Ca.
Certains diront, des notes de cuir, de sous-bois l'automne venu, patati-patata. Que nenni.
Du Latakia à fond de balle durant 40 minutes.
Je laisse filer ma pipe. J'ouvre la fenêtre. Purée, un peu d'air.
5 minutes plus tard, je rallume. C'est un chouïa plus costaud mais vraiment pas de kick nicotinique.
Un quart d'heure plus tard, je ne suis pas loin du bouchon d'humidité, je laisse filer.
J'ai rudement et chaleureusement bien aimé.

Deuxième tentative, dans une vieille Billiard made in London.
Même rituel, mais une fumée plus âcre du à une moins bonne bruyère, évidemment.

Troisième pipée, dans une Danish lisse de Kark Erik,
bon cette fois, franchement pas déçu du voyage en Latakie étant donné que cette pipe marche vraiment fort avec cette herbe. Par contre, je suis trés enthousiaste par la combustion exemplaire de ce mélange et par le fait que les pipes ne chauffent pas outre mesure.
Un super mélange pour qui appréçie le Latakia, pourtant gustativement et pour faire une petite comparaison, je le trouve moins fort que les Samuel Gawith Balkan flake & Commenwealth. (dadi)

Je le fume dans une écume que j'ai dédiée à ces mélanges (surtout du 965 de Dunhill et Westminster de GLP), cette précision pouvant compter.

Étant donnés l'odeur et l'aspect, je m'attendais à quelque chose d'assez fort, mais plutôt ragoûtant quand même. L'odeur du latakia me plaît, il faut bien le reconnaître ; mon entourage l'a accueilli comme "une odeur de brûlé", ou du moins un produit assez peu avenant, du style fromage corse. Faut avouer qu'il dégage quelque chose, ce cake, et en plus, il salit les doigts. Rien de rebutant en ce qui me concerne, ça ne le rend que plus authentique.

Venons-en au fumage. Au niveau des détails pratiques, je ne sais si c'est lié à ma façon de l'effriter et le bourrer, mais je dois dire que j'ai un peu de mal à maintenir les braises, et je le rallume très fréquemment. Je me demande si une fois un peu plus sec, ce serait pas mieux, même s'il me semble très bien en l'état.

Quant au goût lui-même, je le dis sans détour et avec le recul de quelques bols : il me plaît. Il me plaît même beaucoup et je crois qu'il va faire un petit bout de chemin avec moi ce Pirate Kake. Il n'est pas vraiment fort en fait, je le trouve même très agréable et finalement doux dans sa continuité. Le qualificatif qui me vient, je ne sais s'il est vraiment adéquat étant peu habitué à poser des mots sur mes impressions gustatives, est onctueux. Il ne me fatigue pas et son odeur flotte dans ma bouche pour mon plus grand plaisir. Ce n'est pas le plus subtil que j'ai fumé, mais il me convient justement dans son unité, son honnêteté, et son identité. Quand je prévois de m'en faire une pipe, j'ai l'impression de m'accorder une friandise. J'ai eu cette impression dès la première pipe, et elle se maintient (je dois en être à mon 7e ou 8e bol). J'attends bien entendu de voir ce qu'il donnera dans une autre, une bruyère cette fois (vraisemblablement une billiard DE), pour compléter mes impressions.

PS: en y pensant, je suis très curieux de savoir ce qu'il donne dans une pipe en morta, s'il y en a dans l'assistance ! (Arne)

A mon tour de vous donner mes impressions, qui ont commence par celle de ma postiere en fait: "T'as un truc qui sent bizarre dans ton enveloppe..."
Il est clair donc que ce melange est odorant. Plus encore a l'ouverture du sachet zippe. Moi qui me delecte en ce moment de 965 et d'EMP, on est en terrain connu dirons-nous.
Emietage/bourrage et allumage sont d'une grande facilite. Premier bol dans ma Piazzolla dediee aux melanges latakies. Waouh, ce qui me surprend le plus est la douceur de ce tabac qui tranche franchement par rapport a l'odeur qu'il degage. La fumee est epaisse et onctueuse, son odeur ne derange pas trop ma compagne ( elle l'a meme prefere au 965...).
Je n'ai pas senti de nette evolution au cours du fumage, juste un petit renforcement passe la moitie du bol. Mais franchement, j'ai aime ce moment. La pipe ne chauffe pas, la fumee est agreable en bouche et le gout reste present un moment.
Deuxieme bol dans ma Vuillard. Un peu plus longue et fine que la precedente pipe (13 cms, c'est ma plus longue pour l'instant...), la fumee est plus douce, les gouts plus subtils, je n'arrive pas encore a qualifier ce que cela me rappelle, l'ancien, les bois exotiques ou les souks aux epices de certains endroits que j'ai deja visite, mais ce tabac me fait voyager, c'est certain. La encore je ne note pas de renforcement net en cours de fumage.
Ma conclusion actuelle apres 3 bols est plutot positive, vous l'aurez compris. Certes, il faut aimer le latakia. Certes, pour ma part, c'est plutot un tabac de l'apres-midi et du soir. Mais il fait partie de ce que j'ai goute de mieux depuis que vous me faites decouvrir des melanges au travers du forum. Par contre, il marque bien les pipes. (jackalternat)

Je ne suis pas un grand fumeur de Latakia. À dire vrai, je ne le connais qu'à travers une boîte de Old Dublin ( qui ne m'a pas laissé de bons souvenirs) et le Bob's chocolate flake qui est un de mes petits préférés. C'est dans la Lamy qui lui est dédiée que j'ai fumé ce gâteau de pirate.
Comme je l'ai lu plus haut, à l'arrivée de l'enveloppe, la gente féminine de la maisonnée poussa de hauts cris... :D Effectivement, ça sent fort la fumée et quelque chose rappelant le lapsang souchong. Le tabac est assez sec, se bourre aisément et s'allume de même.
Je m'attendais à quelque chose de puissant et d'agressif et là, surprise, la fumée est smoky (je cherche un adjectif équivalent en français...) bien sûr, mais aussi douce, crémeuse, légère et caressante avec le palais et la langue.
Du coup, on y retourne et on insiste mais la pipe ne chauffe pas, la fumée ne se fait pas plus acre. Les arômes du latakia dominent très largement : le cuir, le bois mais aussi quelque chose de métallique et de camphré (là encore ça rappelle le lapsang...).
Je n'aurais su dire que le Pirate Kake contient autre chose que du latakia si je ne l'avais pas lu ici.
J'aime les tabac constant et celui-ci en est un : point de durcissement ou d'agressivité dans la deuxième moitié du bol.
Comme cela a déjà été dit, c'est un tabac du soir sans aucun doute, de ces friandises que l'on fume tranquillement après un bon repas avec le café ou le digestif.
Je ne suis pas un grand fumeur de Latakia, mais je pourrais bien devenir un fumeur régulier de Pirate Kake. (harry james)

Couleur presque noire, odeur entre douce et terreuse, caractéristique du Latakia "tempérée" par la présence du Burley et du Cavendish. Bourrage et combustion faciles, odeur arômatique si on aime le latakia. Goût entre fort et terreux, typique du latakia mais sans agresser la langue. Fort au fumage, odeur neutre pour l'entourage.
Je n'en ferai pas mon Latakia quotidien mais j'y reviendrai volontiers.
Une expérience intéressante, qui célèbre en fanfare ma redécouverte du Latakia...
Si j'ai coché "neutre" pour l'entourage, c'est que cela dépend de l'entourage ... (bloodyoldchris)

Le Pirate Kake est sombre, à l’oeil comme au nez. L’enveloppe a commencé avant même son ouverture à alerter ma famille qui, intriguée, a voulu en savoir plus. Les remarques relevées parlent de goudron, vieux pneu, Crésyl.. Au moins j’ai eu la paix pendant les essais.
Au premier essai, j’ai eu besoin de plusieurs rallumages. Une fois parti ça ne bouge plus trop. Pour les deux suivants, j’ai pris soin de bourrer la pipe assez tôt pour que le tabac ait le temps de sécher un peu ; c’est nettement mieux.
Impressions assez paradoxales : une odeur lourde, mais à fumer c'est tout différent, pas léger certes, mais plutôt onctueux, davantage dans la vieille BBB, un peu moins dans la Hennen morta où une pointe d’acidité ressort, plus rond dans l’écume Baki.
Il est en revanche assez peu évolutif me semble-t-il.
Hormis (ou en plus de ?) sa capacité à faire s'éloigner les membres de ma famille, il ne manque pas de qualités : plutôt monolithique, ne faisant certes pas dans la finesse, il possède une certaine onctuosité (que le morta assèche un peu) qui, associée à sa robustesse, en fait un bon tabac d'hiver (la température s’est très opportunément rafraîchie ces derniers jours) et de soirée.
Je suis agréablement surpris; j'y reviendrai.. (BrunoC)

Au décollage de l'enveloppe kraft des murmures inquiets se sont élevés dans la maison !
A l'ouverture du zap zap : envol général ; chacun vaque à des occupations extérieures.
J’aime ces moments de découverte solitaire.

Deux Dunhill billiard à petit fourneau dédiées aux mélanges anglais sont utilisées (à 48 heures d’intervalle).

Sachet ouvert – l’herbe presque noire se présente en morceaux faciles à émietter - la matière est « grasse » ; doigts noirs, qu’importe;
bourrage facile - allumage sans encombre. Il sera renouvelé deux fois en fin de bol au premier fumage.

Fumée dense et onctueuse. La combustion exprime un tabac de lenteur.Goût d’encens, de cuir , de noisette (?).
Evidemment le latakia prend la main d’emblée, sans exagération semble-t-il. Je crois reconnaitre épisodiquement la présence d’orientaux.
C’est puissant mais souple, équilibré à mon goût, alors que j’attendais un coup de masse.

Pas d’amertume, pas de morsure. J’ai cependant été prié d’« aller fumer ailleurs » par mes proches ! c’est un signe !
Le mélange n’est pas fort en nicotine et, sans être ennuyeux, n’a pas la complexité d’un Commonwealth ou d’un Margate (amha).
Un aimable compagnon du soir dont j’aurai plaisir à renouveler la consommation. (jcmarant)

L'odeur du tabac à la réception de l'enveloppe est tout à fait renversante. Je n'imaginais pas qu'un tabac sans aromatisation puisse être à ce point odorant. Le courrier de mes voisins en a sûrement profité un peu :lol: .
Mon échantillon, contrairement à ce que j'ai pu lire, était prêt à l'emploi, pas d'éffritage nécessaire. Hygrométrie parfaite pour un bourrage aisé et une combustion correcte. 1 ou 2 rallumages nécessaires.
A l'allumage, c'est exceptionnellement rond et doux...envoûtant :) Je m'y attendais un peu...
Là où j'ai le plus de mal, c'est pour décrire l'évolution au fumage. Il y a une évolution, mais elle se fait sur le registre du latakia, c'est subtil et vraiment agréable, c'est de plus en plus épicé et perd en rondeur pour devenir plus "oriental", un peu comme un balkan, mais en trés soutenu, même si je sais qu'il n'en contient pas, de l'oriental et qu'un balkan ne contient que trés peu de latakia. Désolé pour mon incapacité à imager mon ressenti, je bloque.
Pour la room-note, j'ai demandé à mon labrador et il me semble qu'il n'y voit pas d'inconvénient...désolé mais ma maison est non fumeur. Il va sans dire que ça sent pas bon pour tout le monde...
Je suis trés heureux d'avoir découvert ce tabac et je ne crois pas me tromper en vous disant qu'il va devenir un de mes tabacs de référence, un incontournable. J'ai beaucoup apprécié sa compagnie et sa douceur. Une friandise au latakia. (ChrisHarps)

Un petit rhume m'a fait retarder le 3ème bol que je voulais fumer avant de donner mon avis...mais finalement un bol aurait suffit

Un tabac sans arôme...tiens...alors comment ca ce fait que ca pu le crottin de cheval. On va quand même pas me faire croire que c'est l'odeur naturel du tabac.
Il a bien fallu qu'à un moment un type un peut ouf ce dise: "tiens...et si je fabriquais un topping qui pu le crottin!". Ou alors c'était la vengeance d'un employé qui venais de ce faire lourder. Ou encore un mari excédé par sa femme qui c'est fabriqué un repousse femelle. En tout cas il fallait oser le faire, et quand je lis les différents commentaires, apparemment c'est bien quand ca pu. Je ne partage pas vraiment cet enthousiasme, surtout que là ca sent l'artifesse.

Le tabac ce présente sous la forme d'un cube plutôt compact, ca me fait penser à une boule (enfin un cube) de terre sèche. niveau présentation, ca ne donne pas non plus très envie. Surtout que lorsque j'entreprend d'émietter le petit bloc de terre...pardon de tabac...bein je m'en fous plein les doigts! Pas que le tabac colle, non il vous teinte littéralement les doigts d'un noir bien noir. C'est un peu comme après avoir fait du jardinage, on a les mains taché de la terre fraichement retournée. Et pour les rats des villes qui me lisent, c'est un peut comme après avoir démonté le vario de la 103 SPX de Maurice. En plus cette saleté ne part pas avec un coup de sopalin, il faut de l'eau et frotter. et surtout, ne faites pas la même erreur que moi la 1ère fois, qui ai léché mes doigts...beurk! immonde!!!
Encore une fois ca sent la vengeance ou la farce de 1ère Avril, le gars qui a fait ce tabac c'est dit: "après l'odeur, je leur pourri les doigts, vont pas en revenir!".

Pour bourrer ca pipe c'est pas facile non plus. décidément, il commence à me plaire ce tabac. Soit j'effrite pas assez et y'a des paquets infumable, soit j'effrite trop et je me retrouve avec de la poussière. Bon ca me soule alors je bourre n'importe comment ma vieille anglaise et l'allume.

Point positif, l'hygrométrie du tabac est bonne donc le foyer s'embrase sans aucune difficulté...enfin !

Vu l'odeur et la teinte on s'attend à un tabac de bonhomme, de rustre, de pirate quoi...et au lieu de ca les première tafs me font plutôt penser à un petit pimousse, un marin d'eau douce qui n'aurait ni sabre à la ceinture et encore moins de cache œil ou autre chapeau tricorne accompagné sur un bord d'un oiseau exotique. On vogue sur un 4.20 en pleine Méditerranée un jour sans vent. je tente la rétro olfaction...rien...nada...niet...que dalle dans le buffet. Le pirate est vieux et fatigué et son navire ressemble au bateau fantôme. En insistant un peut, en tenant le cap, peut être tomberais-je sur un navire espagnol rempli à ras bord d'or et de bijoux...et peut être même que la fille du commandant...hum hum !

Mais rien ne se passe...le pavillon noire est définitivement en berne. lasser je rentre au port, noyer mon chagrin dans une bonne blague à tabac rempli de bon Presbyterian, que j'ai gagné au poker à Sir William P.Solomon lors de ma dernière escapade à Cubana. (tatuaje)

Dans son emballage zippé m’attend sagement le krumble de ce Pirate Kake. Le patron a déjà commencé le travail car ce dernier est partiellement effrité mais un gros morceau laisse deviner ce qu’avait été jadis ce gâteau. Des bruns foncés à très foncés, voire noirs, se détachent facilement du mélange, laissant présager un taux d’humidité correct.

Une fois dézippé, mon appareillage olfactif me met en garde face à cette effluve de réglisse. Ce n’est pas que du Latakia ce blend. Ayant déjà pu apprécier une telle frénésie dans le « Fusilier’s ration », je ne peux douter que le Cavendish est également à la noce. Les épices envahissent mon salon dans une danse de Saint Guy et me projette immédiatement à l’intérieur d’un séchoir oriental au milieu duquel crépite un feu de bois. En note de fond, résine, encens et encre.

Je bourre la veille et très facilement le bol d’une Billiard qui a l’habitude de recevoir des mélanges intenses mais qui est au repos depuis un petit moment. Le lendemain, avec un estomac bien rempli, je dégaine la flamme et allume le mélange. Une première bouffée, la réglisse s’échappe du foyer dans une fumée bien blanche et épaisse. Je tasse et rallume, les épices s’invitent à la fête. Une troisième fois et c’est parti pour une frénésie des sens. Pour asseoir le mélange, un humus léger et agréable enrobe une saveur de cuir et de bois. Au fur et à mesure du fumage, je découvre des notes de plus en plus subtiles, mélangeant agréablement la cannelle et la menthe. Mon palais me dit que ce mélange est plutôt âpre tendant vers l’acide, avec une excellente longueur en bouche. Avec le dernier tiers, l’ensemble devient plus salé avec des notes de bacon et de lard fumé.

En effet, le Pirate Kake est un tabac pour les Latakia lovers mais ce n’est pas une surprise. Ce qui en est une, c’est cette gamme étendue de saveurs que l’on peut y déceler derrière une certaine forme de lourdeur. Peut-être un peu trop fort à mon goût, je lui préférerais un Latakia plus subtil et moins ostentatoire comme le « Three oaks » de Mc Clelland. En somme, une bonne surprise à déguster, telle une friandise, de temps en temps. (rijks)

A réception de l'enveloppe, quelle belle odeur se dégageait déjà du courrier : mélange de cuir, de cheval, d'écurie - moi qui vient de la campagne, c'est parfait ! Femme et enfant ont ouvert des grands yeux interrogateurs et ont plutôt bien apprécié cet subtil parfum "à froid" du tabac. C'est bon signe ! L'ouverture de l'enveloppe, une quantité fort généreuse fournie pour plusieurs bols, le toucher est agréable, l'hygrométrie me semble idéale, les bruns se détachent aisément mais sont encore reliés. Couleur brune, chocolat, tirant sur le noir et ocre par endroits. Les doigts restent imbibés, ce qui n'est pas pour le déplaire, moi qui suis fan de latakia.

Le premier bol se fait dans ma Talbert dédiée latakia qui fait merveille avec le HH vintage syrian. Allumage aisé, quoiqu'une humidité encore manifeste m'oblige à rebouter le feu à quelques reprises. Et là on s'étire, on s'étend, on ferme les yeux, et on se laisse aller... Une belle fumée, généreuse, onctueuse et suprêmement douce, qui ne vous sature pas les nasaux. La combustion se fait sans problème ensuite, le tabac reste fidèle tout au long du bol, en perdant un peu de ses hauteurs latakiennes du début... Deuxième me semble un peu plus décevant, peut-être est-ce côté un peu linéaire sans histoire, mais fort plaisant au demeurant. Moi qui ne suis pas fort en distinction de parfums de ci de là, je n'irai pas plus loin, mais j'avoue un peu de déception par rapport au HH VS et me dit qu'il doit y avoir mieux que ça, que ce 'pirate' a encore quelques piécettes cachées par là... Côté langue, nicotine, rien à redire du tout moi qui suis un peu femmelette sur ces côtés là !

Le deuxième bol se fait dans la Hennen morta PdG pour laquelle je n'avais pas encore vraiment réussi à trouver son âme sœur tabatesque. Dormant un peu dans son tiroir, elle s'est vite réveillée aux relents charmeurs, virils, poilus, du 'pirate' qui s'était un peu asséché entre temps. Et là merveille ! C'est du bonheur, la fumée devient velours, tout en suavité, légèreté mais aussi rondeur. L'encens, le chocolat même, les sous-bois, du feu de camp léger, parfois des notes mentholées, me viennent en tête et je me laisse porté à la barre de ce pirate au grand cœur. Pas de lourdeur, pas de saturation à tout niveau. La deuxième moitié qui m'avait un peu déçue la première fois redore son blason, en tendant sur le salé, idée d'encens plus fumé, bouffées plus sèches, parfois légèrement désagréables même si on y va un peu fort, mais on s'y fait. Latakia tout du long, mais orientaux je n'ai pas tant trouvé que ça.

Le troisième bol confirme les ressentis et m'accompagne présentement où je vous écrit. Vraiment une très belle découverte pour moi ! Certes il n'a pas cette complexité et cette évolution que l'on peut trouver ailleurs, mais le galion tient la barre sans chavirer et file droit sur l'horizon sans décevoir, et c'est très plaisant pour le soir tranquille où l'on se vide la tête de sa journée. Ce tabac à n'en pas douter invite au dépaysement, il est d'une facilité absolue et fera le bonheur des latakiaphiles. J'y reviendrai, c'est sûr ! (EtienneB)

Comme les autres, j'ai reçu une belle enveloppe au contenu trahi par ses effluves. La pochette ouverte, je découvre une bombe de latakia à vous rincer les naseaux ! Ça promet beaucoup !

A l'allumage, je suis surpris. C'est du latakia, incontestablement, mais bien plus civilisé, bien moins intense que ce à quoi je m'attendais. Les goûts de fumé se manifestent tout en douceur, sans agressivité, et avec même un côté un peu sucré (que je ressentais pour d'autres latakias seulement dans ma Baki en écume). Je crois déceler très brièvement des notes terreuses, elles aussi très douces, et un petit côté Lapsang Souchong, mais rien de secouant comme on pourrait l'imaginer en sentant le tabac !

Pour faire un parallèle avec le monde du whisky, ça me rappelle la surprise que j'ai eu récemment en goûtant l'Octomore. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est le whisky affichant la plus forte concentration de phénol, et donc censé être le plus tourbé du marché. De passage dans un pub d'Edimbourg qui le proposait, je me devais de l'essayer ! Au nez, cette force fumée se retrouvait, mais j'étais surpris d'une relativement faible intensité du parfum en bouche, de ne pas me prendre la claque attendue. La tourbe, omniprésente, se déclinait sous ses nombreuses variations, mais tout en civilité. Ce Pirate Kake me pousse à la comparaison. Mais je m'égare...

Au fil des bouffées, la douceur sucrée disparaît pour laisser place à une fumée plus sombre, des notes cendrées voire charbonneuses, sur lesquelles s'ajoutent quelques touches de poivre. Ça se corse un peu, modérément. Rien d'agressif non plus. Pour le fumage dans la pipe en morta de Flavio (dont j'ai fait l'acquisition récemment, encore merci Ulysse), j'ai ressenti ces sensations-là dès l'allumage. Pas de léger sucré, comme sur les premières bouffées des deux bruyères et de l'écume utilisées autrement. Je dois rajouter pour être complet que la pipe d'écume a apporté un petit supplément de douceur, me semblant néanmoins moins significatif que pour le HH Syrian Vintage.

Passé le premier tiers du fourneau, un parfum nouveau apparaît. Très discrètement d'abord, puis s'affirme un peu plus, sans pour autant chasser la trame de fond de parfums noirs, fumés. Je qualifierais ce parfum d'amertume végétale pour être général. Dans le détail, il m'a parfois rappelé l'amertume de certains apéritif (à base de gentiane il me semble), parfois ce mélange savoureux d'anis, de fenouil, de badiane et de plante d'absinthe qu'on ressent dans une fée verte, parfois encore un mentholé rafraîchissant. Bref, du vert, du frais, du désaltérant !

Néanmoins, chaque pipe a fini par me barber un peu. La « trame de fond », charmante quand on la découvre, devient vite lourde, peu complexe, voire ennuyeuse. Et puis il me semble que l'association des aspects gustatifs « noirs » et « verts » ne me convient pas tout à fait : les premiers appellent des remontant d'hiver (café, whisky...) quand les autres réclament plutôt des rafraîchissements estivaux, mon palais ne s'y retrouve pas. Je me sens plus à l'aise avec les saveurs de mélanges comme le Westminster (que je découvre en ce moment) qu'avec le Pirate Kake. J'ai l'impression qu'il lui manque certaines notes qui pourraient équilibrer le tout, qu'il a un spectre trop limité pour reprendre l'analogie des couleurs.

Une dernière chose : il m'a semblé que ce tabac salissait bien plus les pipes que ses confrères, pas vous ? (Damien)

Cornell & Diehl