Chansons

Au Nord des Iles Shetland

Johnny Halliday


Je laisserai ma barbe et mes cheveux
Pousser comme ça peux comme ça veux
J'vivrai nu comme un ver à soie
Et je mangerai avec doigts
Au nord des îles de Shetland
Dans une maison sur Mainland
Ah oui
Mais j'oublierai

Et dans une pipe en écume de mer
Je fumerai du tabac amer
Et je me perdrai dans les brumes
Comme un marin dans la bière brune
Au nord des îles de Shetland
Dans une maison sur Mainland
Hum
Mais j'oublierai

Et comme les rats quittent le bateau
Il faut parfois se foutre à l'eau
Et sur mon radeau de fumée
Quand les planètes j'irai sombrer
Au nord des îles de Shetland
Dans une maison sur Mainland
Mais j'oublierai

Hum
Comme un homme un homme à la mer
De vague en vague je perdrai terre
Comme un chagrin de larme en larme
Je me noierai je perdrai l'âme
Au nord des îles de Shetland
Dans une maison sur Mainland
Mais je t'oublierai

Mais je t'oublierai
Mais je t'oublierai



Adieux de La Tulipe

chanson grivoise par l'abbé Mangenot


Tiens, serre ma pipe,
Garde mon briquet,
Et si La Tulipe
Fais le noir trajet,

Que tu sois la seule
Dans le régiment
Qu'ait le brûle-gueule
De son cher amant



Ma Pipe

Paroles et Musique: B.Michel, Luther, Dixon
© 19.. - Disque Vogue


Ma pipe ma pipe ma pipe ma pipe
Qu'est-ce que t'as fait ?
Ma pipe, où est ma pipe ?
Nom de nom !
C'est toujours la même histoire
J'mets ma pipe dans mon tiroir
Et quand je rentre le soir
Y a plus d'pipe dans mon tiroir
Tu le fais exprès pour m'empêcher
Pour m'empêcher de fumer

{Parlé:}
Alors déjà plus de pinard, plus d'télé
Et maintenant plus d'pipe
Y a plus qu'à m'foutre à l'eau alors !

Mais gare à toi... si... demain soir
Je n'trouve pas ma pipe dans l'tiroir
Je mettrai dans l'whisky que tu bois
Je mettrai, oui, de la mort-aux-rats
De la mort-aux-rats
Donne-moi ma pipe, je veux ma pipe
Crée nom d'une pipe !
Donne-moi ma pipe, donne la moi
Baby, ou j'te fais, Baby, une grosse tête
Attention, poupée dit
Car je vais compter jusqu'à sept
Après ça mignonne
J'allumerai une bonne... cigarette
Après ça mignonne !
J'allumerai une bonne... cigarette
Après ça mignonne !
J'allumerai une bonne... cigarette



Auprès de mon arbre

Georges Brassens, 1955


J'ai plaqué mon chêne
Comme un saligaud
Mon copain le chêne
Mon alter ego
On était du même bois
Un peu rustique un peu brut
Dont on fait n'importe quoi
Sauf naturell'ment les flûtes
J'ai maint'nant des frênes
Des arbres de judée
Tous de bonne graine
De haute futaie
Mais toi, tu manque à l'appel
Ma vieille branche de campagne
Mon seul arbre de Noël
Mon mât de cocagne

Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner d' mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux

Je suis un pauvr' type
J'aurais plus de joie
J'ai jeté ma pipe
Ma vieill' pipe en bois
Qu'avait fumé sans s' fâcher
Sans jamais m'brûlé la lippe
L'tabac d'la vache enragée
Dans sa bonn' vieill' têt' de pipe
J'ai des pip's d'écume
Ornées de fleurons
De ces pip's qu'on fume
En levant le front
Mais j'retrouv'rai plus ma foi
Dans mon c½ur ni sur ma lippe
Le goût d'ma vieill' pipe en bois
Sacré nom d'un' pipe

Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner d' mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux

Le surnom d'infâme
Me va comme un gant
D'avecques ma femme
J'ai foutu le camp
Parc' que depuis tant d'années
C'était pas un' sinécure
De lui voir tout l'temps le nez
Au milieu de la figure
Je bas la campagne
Pour dénicher la
Nouvelle compagne
Valant celles-là
Qui, bien sûr, laissait beaucoup
Trop de pierr's dans les lentilles
Mais se pendait à mon cou
Quand j'perdais mes billes

Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner d' mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux

J'avais un' mansarde
Pour tout logement
Avec des lézardes
Sur le firmament
Je l'savais par c½ur depuis
Et pour un baiser la course
J'emmenais mes bell's de nuits
Faire un tour sur la grande ourse
J'habit' plus d' mansarde
Il peut désormais
Tomber des hall'bardes
Je m'en bats l'½il mais
Mais si quelqu'un monte aux cieux
Moins que moi j'y paie des prunes
Y a cent sept ans qui dit mieux,
Qu' j'ai pas vu la lune

Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
M'éloigner d' mon arbre
Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J'aurais jamais dû
Le quitter des yeux