Toni Blender

par Renzo

18/04/11

ou l'artisanat du tabac à pipe dans toute sa beauté

Lors de la mise à jour du 21 février 2011 nous avons tous eu la possibilité de découvrir le lien vers le site de Tabaco Sentimiento Nacional. Comme tout passionné de la chose pipière, j’ai jeté un coup d’œil à ce site argentin. Chez le fumeur de pipe, le coup d’œil se transforme souvent en commande. C’est ainsi que 4 mélanges argentins franchirent la mer pour venir s’échouer à la poste de Ménilmontant. S’en suivit un échange de mails avec Antonio Norberto Petti. Bien m’en a pris !

Antonio Norberto Petti, dit Toni Blender, est d’un contact extrêmement agréable et ses mélanges sont sans l’ombre d’un doute à classer parmi les tabacs qu’il faut avoir goûté au moins une fois !

Avec Tabaco Sentimiento Nacional nous sommes en présence d’un artisanat au sens le plus beau du terme, digne représentant de la démarche de qualité distinctif des grands professionnels. Nous parlons souvent des pipiers qui ont poussé leur métier au niveau de l’art. Toni Blender est dans la veine des grands pipiers, mais côté tabac. Il assure tout seul tout le boulot, du choix des tabacs, les différentes phases de transformation, l’assemblage et le service client. Tout cela dans ce qu’il appelle son " temple ". Antonio travaille du lundi au dimanche, sans jamais trouver le temps long ou avoir envie de vacances. C’est un homme de passion et de convictions, descendant d’une famille de napolitains émigrés en Argentine il y a deux générations.
Sa devise dit quelque chose sur l’homme : " El que trabaja todo el día en lo que no ama, es un eterno desocupado " (Celui qui travaille toute la journée et qui n’aime pas est un éternel sans-emploi).

Bonne nouvelle pour le monde de la pipe : il compte transmettre tous ses secrets et recettes à son jeune fils (5 ans) pour que d’autres générations de fumeurs puissent bénéficier de ses tabacs et de sa démarche de qualité.

J’ai voulu en savoir plus sur la démarche de Toni Blender. Antonio m’a alors conseillé de lire l’interview réalisée par Javier Vázquez de Prada, président de CAP Madrid (Club Amigos de la pipa de Madrid) en 2008. Je vous livre ci-dessous la traduction de cette interview. Ma traduction de l’espagnol est sans aucun doute à prendre avec une certaine précaution (!), mais je pense avoir respecté l’esprit et l’essentiel du sens, bien que les subtilités de l’espagnol m’échappent, hélas.

J’adresse ici un chaleureux remerciement à Javier Vázquez de Prada et à CAP Madrid pour nous autoriser à reproduire ici cette interview. Voici le lien direct pour les hispanophones d’entre vous :

Si vous notez des inexactitudes ou des points qui méritent d’être précisés je vous remercie de m’en faire part pour que je puisse corriger / compléter le texte.

Interview d’Antonio Norberto Petti

1. Comment et pourquoi avez-vous débuté dans l’élaboration de mélanges de tabacs ?

En 1986 mon travail d’alors m’a contraint de déménager dans la ville de Rio Gallegos, province de Santa Cruz, Argentine, à environ trois mille miles de distance de Buenos Aires, où je suis né, où j’ai grandi et où je vis actuellement.

J'ai vécu le désespoir du fumeur de pipe qui ne trouve pas le moindre mélange de tabac acceptable. Tous les tabacs vendus sur place étaient de mauvaise qualité et de surcroît proposés à des prix déraisonnables. Je ne souhaite à aucun fumeur de pipe de passer par ce genre d’expérience. A Buenos Aires il y avait un large choix de variétés et de marques internationales. Dans la province de Santa Cruz il n’y avait rien de fumable.

La motivation de se lancer dans cette aventure est née à ce moment de ma vie. Le but était et est toujours que personne ne vive cette même mésaventure, qu’un fumeur de pipe où qu’il soit, puisse commander le tabac à pipe qui lui convient.

2. Combien de temps vous a-t-il fallu pour créer vos mélanges ?

Comme il n’y a pas de formation ou de lieu pour apprendre à assembler des tabacs, j’ai commencé en faisant différents essais, en tâtonnant et en apprenant des erreurs commises. Cela a demandé des années pour parvenir à un résultat acceptable, mais pas optimal, vu la difficulté de se procurer des tabacs vierges et de bonne qualité. Il a fallu également investir beaucoup d’argent pour disposer d’adjuvants de bonne qualité comme du rhum, du chocolat, de la vanille naturelle ou encore des whiskys de marques internationalement reconnues utilisés dans les arts culinaires. Tous les composants utilisés pour mes mélanges sont entièrement comestibles.

Toni Blender

pour le séchage de tous mes tabacs je procède toujours de cette manière

Durant les trois premières années j’ai atteint de bons résultats sur le plan des arômes naturels, mais il me manquait toujours des tabacs de grande qualité. Il était en effet impossible d’obtenir des résultats entièrement satisfaisants en mélangeant des composants de qualité avec des tabacs médiocres. Ce fut alors mon principal objectif que de trouver des tabacs de qualité pour mes blends. Au fil des années j’ai visité différentes régions et recueilli beaucoup d’échantillons jusqu’à trouver des tabacs de la qualité souhaitée.

3. Quelle est l’origine des tabacs que vous utilisez ?

Des années de pérégrinations dans de nombreuses régions de mon pays ont été nécessaires pour découvrir que la province de Jujuy était consacrée à la culture, la récolte et le séchage de différents types de tabacs. Reconnus pour leurs qualités, goût et arômes, ces tabacs étaient exportés en totalité vers l’Europe et l’Asie depuis plus de trente ans. Je compris alors que la " Mecque " du tabac était juste là, dans mon propre pays. C’est dans cet endroit merveilleux que j’ai alors consacrée toute mon énergie pour obtenir le noble résultat recherché.

Toni Blender

élimination manuelle du " bois " afin d’obtenir un niveau d’humidité homogène

4. Quels tabacs utilisez-vous pour vos mélanges ?

Après avoir franche mille obstacles de toutes sortes, j'ai réussi à obtenir la permission d'acheter les tabacs produits à Jujuy. J’ai pris des échantillons de ces tabacs et découvert que leur incorporation dans mes mélanges donnait les résultats dont je rêvais depuis toujours. J’ai alors crée des mélangé à partir de ces tabacs naturels et de grande qualité. Le résultat ne pouvait qu’être un succès.

J’ai également pris en considération que les fumeurs de pipe comme moi-même étaient habitués depuis longtemps aux mélanges de marques internationales reconnues. J’ai été surpris en essayant les tabacs de Jujuy de la haute qualité de ces produits. La première surprise fut de constater que du début à la fin de la pipe, le fumée n’était ni agressive ni piquante, la combustion était lente et laissait des cendres grises. Le plus surprenant a été de constater qu’après trois fumages consécutifs dans la même pipe il n’y avait aucune trace d’humidité ou de substances collantes comme cela était le cas avec les tabacs importés, ce qui indique l’absence d’adjuvants chimiques. Depuis je n’ai plus fumé de mélanges importés. Mes pipes, mon palais, ma langue et mon entourage m’en savent gré.

Mon pays produit deux types de tabacs destinés à l’exportation, des Virginia et des Burley, avec différents degrés de fermentation et de vieillissement. Avec ces deux types de tabacs je peux créer une grande variété de mélanges, en suivant mon imagination. Le moindre changement donne un résultat différent. Cependant il y a des mélanges qui nécessitent des tabacs qui ne sont pas produits dans mon pays. Je me suis alors tourné vers un importateur. Je n’achète que les meilleurs tabacs : Latakia de Syrie, Oriental, Perique de Saint James Parish, que j’incorpore selon les besoins de chaque mélange.

Les soins spécifiques apportés à chaque mélange et le vieillissement sont des points fondamentaux. Chaque blend exige une attention particulière et beaucoup de travail que très peu savent apprécier, mais qui se reflètent dans la satisfaction de ceux qui fument mes mélanges.

une fois le tabac reçu, je le débarrasse soigneusement des impuretés de manière à obtenir un niveau d’humidité homogène avant de le transférer dans un récipient adapté au stockage

relevage des tamis, on observe la poussière résultant du séchage. Cela fait partie du contrôle qualité continu.

5. Quel est le mélange qui a eu le plus grand succès ?

Il est difficile de répondre à cette question parce que les fumeurs ont des préférences très variées. Je tiens des statistiques de vente depuis des années et je peux dire que les mélanges aromatiques sont les plus vendus, principalement les aromatiques au chocolat, vanille, café, des mélanges de type danois.

En deuxième viennent les mélanges de type anglais avec un haut pourcentage de tabacs naturels, Latakia de Syrie et Virginia. La demande de ce type de mélange augmente de jour en jour et finira probablement par occuper la première place.

Le plus surprenant est la demande croissante de mélanges personnels. J’ai crée un service de mélanges personnalisés en fonction des demandes des clients. Je tiens un registre dans lequel chaque mélange personnel est consigné de manière à pouvoir le reproduire pour les commandes futures. En réalité, ce sont les plus vendus car en matière de saveurs la seule limite est le ciel.

6. A quel marché s’adresse votre offre ?

Je m’adresse à tous les fumeurs du monde qui savent apprécier le travail artisanal et la production limitée. Je ne m’adresse pas aux magasins qui vendent déjà les grandes marques internationales et où nos produits ne pourraient que faire de l’ombre à ces tabacs. La plupart des points de vente sont mariés avec une marque ou un distributeur et exposent de nombreuses boites et pochettes colorées et décorées. Ces magasins n’oseraient pas mettre en vente mes tabacs simplement emballés dans des sachets plastiques transparents, sans aucune indication, mais qui laissent voir la qualité du tabac (absence d’impuretés, de " bois "). Mais si vous saviez ce qu’il y a derrière cet emballage simple, sans doute vous l’achèteriez.

Derrière chacun de mes mélanges il y a des années de travail manuel, beaucoup d’amour à chaque étape du processus avec toujours le même objectif final : la qualité du produit. Je fume la pipe depuis 36 ans. Cela fait 25 ans je ne fume que les tabacs naturels que je vends et je ne changerai pour rien au monde.

Je sélectionne les tabacs entrant dans un mélange et les mélange à la main de manière à ne pas briser les brins. Ce procédé demande des heures et de la délicatesse pour ne pas abîmer les tabacs. Après avoir obtenu un mélange homogène le tabac est ensaché et mis à vieillir le temps nécessaire à obtenir le résultat recherché. Enfin, le tabac est emballé en sachets de 50 grammes.

7. Quel est le secret d’un bon mélange ?

Tout ce que vous devez faire pour obtenir un bon mélange est :
- prendre des tabacs de première qualité
- savoir les mélanger
- respecter les temps de macération (fermentation)
- tout ce que vous incorporez doit être de haute qualité et comestible
- avoir un amour inconditionnel du tabac
- ne jamais se contenter d’une réussite mais rechercher constamment l’amélioration
- être un fumeur de pipe, bien sur

8. Quel est le rôle des " petits agitateurs " face aux grandes marques ?

En réalité je suis le seul blender en Argentine qui se consacre exclusivement à l’élaboration de mélanges artisanaux et aux demandes particulières de chaque client, fournissant un produit personnalisé, face aux grandes marques qui ont une réputation dont personne ne doute et qui continuent à produire des mélanges industriels par tonnes que le monde va consommer toute une vie durant.

Sentimiento Nacional continuera à produire des mélanges avec des méthodes artisanales, mélange manuel, tabacs de qualité débarrassés des impuretés, poussières et bois. Emballage manuel, 50 grammes par 50 grammes, après avoir vieilli le tabac le temps nécessaire.

Nos clients savent ce qu’ils attendent et cela en vaut la peine quand un sourire sur leur visage reflète la satisfaction venant d’une saveur qui les satisfait totalement. Nos clients connaissent notre motivation : apporter de la joie à tous les amis fumeurs de pipe du monde, sans frontières.

En fait, nous méritons tous cet espace de paix dont nous avons besoin pour nous encourager et retourner à ce monde agité qui est le nôtre, mais avec des forces nouvelles qui nous aideront à faire face.

travail manuel de mélange des tabacs

Après cette interview, passons aux dégustations des 4 premiers mélanges commandés à Antonio.

En préalable à mes commentaires, qui sont comme toujours une vision entièrement subjective, je tiens à souligner une nouvelle fois l’importance de l’adéquation entre pipe et tabac. C’est un sujet que nous avons souvent commenté sur FdP et qui est loin d’être épuisé. J’ai fumé ces quatre mélanges avec des pipes différentes et noté des écarts parfois spectaculaires. J’ai apporté le plus grand soin lors du fumage, en consignant mes sensations au fur et à mesure par écrit de manière à pouvoir comparer. Ces essai comparatifs m’ont définitivement convaincu de la nécessité d’accorder pipe et tabac, cet accord ne pouvant se faire, du moins c’est mon expérience, que de manière empirique.

Ainsi le Soberanía de las islas m’a paru particulièrement agressif et présentant peu d’arômes intéressants aux premiers essais, pour dévoiler une palette très intéressante lorsque je l’ai fumé dans une pipe qui arrive à en restituer les subtilités.

L’expérience la plus spectaculaire m’a été réservée par la Mezcla Oriental. Les premiers fumages avaient révélé un tabac doux et agréable, sans toutefois me convaincre. Fumé dans une Roland Schwarz ce même mélange fut un véritable festival, révélant des notes d’une légèreté quasi florale, réellement passionnant.

Soberanía de las Islas

Composition : Virginia de différentes origines, Burley, Orientaux et Latakia Syrien.

Ce mélange contient une variété de tabac cultivé dans la forêt amazonienne brésilienne, utilisé de longue date par les indiens d’Amérique Latine pour des rituels religieux. Ce tabac est préparé selon un procédé particulier avec un vieillissement de 3 ans minimum. Le goût de ce tabac est décrit par Antonio PETTI comme particulièrement robuste et un peu agressif, viril. Il est utilisé comme condiment, à la manière du Perique.

Ce mélange m’a donné du mal. Les premières tentatives m’ont dérouté par une fumée assez agressive que je n’arrivais pas à maitriser. J’ai fait plusieurs tentatives, dans différentes pipes et discuté par mail de ce tabac avec Antonio Petti pour comprendre ce qui pouvait provoquer ces sensations. Finalement c’est avec une pipe de Valery Ryzhenko (je vous en parlerai plus tard de celle-là) et plus encore dans une Roland Schwarz que j’ai pu avoir des sensations plus équilibrées, intéressantes même.

Fumé dans une Valery Ryzhenko.
Fumage : douceur discrète. D’entrée de jeu on perçoit le côté légèrement piquant du " Burley condiment ". Le Latakia est perceptible par sa touche fumée mais ses arômes profonds ne se révèlent pas tout de suite. Le Burley un peu sec domine, accompagné d’une discrète douceur distillée par les Virginia. C’est un tabac viril, dynamique. Un tabac pour ceux qui aiment une fumée racée.

Fumé dans une Roland Schwarz freehand
Fumage : dans cette pipe l’attaque douce reste bien perceptible, le " Burley condiment " est moins piquant, mais l’ensemble reste sec, sans être désagréable. Le Latakia syrien s’exprime plus, sans toutefois développer toute sa complexité. Une plus grande fraicheur sur la langue, une petite note amère franchement intéressante.
Le dernier tiers du bol est un condensé des deux-tiers précédents, intense, vraiment viril, avec une incursion dans le territoire du Laphroaig " straight from the cask "… avis aux amateurs.

Le fumage du Soberanía de las Islas me laisse un sentiment mitigé. Captivé par le dynamisme surprenant de ce tabac, son côté provoquant, déroutant. Frustré par sa sécheresse, le sentiment qu’il manque quelque chose, mais quoi ? Quoi qu’il en soit, une expérience qui vaut assurément le coup d’être tentée pour les amateurs de sensations fortes !

Mezcla Libertador

Composition : Virginia et Burley argentins, Latakia Syrien, orientaux et Périque.

Fumé dans une Lovat de David Enrique.
Fumage : douceur de fond, persistante, agréable sans être ennuyeuse ou écœurante. Latakia très doux en arrière-plan. Le Périque apporte une note fruitée et donne de la vivacité à l’ensemble. En cours de fumage les perceptions évoluent, le Périque donne un peu plus de piquant, sans agressivité aucune. Les arômes du Latakia ressortent avec plus de netteté, en particulier une touche d’encens légèrement résiné bien perceptible durant la rétro-olfaction ; très intéressant. Sur la fin du bol les arômes sont plus sombres, denses, avec toujours une pointe de douceur nettement perceptible sur la langue et le Latakia " dans le nez " un peu plus fumé mais toujours une pointe résinée bien présente. De temps à autres une touche de caramel venue de je ne sais où vient agréablement surprendre le nez.
L’ensemble donne un fumage très satisfaisant du début à la fin, sans déceptions, sans agressivité bien que plus corsé sur la fin (normal quoi). Pipe terminée, les impressions positives se confirment, jusqu’au bout !

Le Libertador est très clairement un tabac de belle qualité, équilibré, franchement bon du début à la fin. A 13$ au départ de l’Argentine et pour le plaisir de commercer avec " Toni-Blender ", ce tabac vaut assurément le détour !

Seul regret : le tabac est livré sous sachet plastique transparent. Pas de problème pour une consommation immédiate ou dans l’année, mais en boite métallique scellée ce serait sans le moindre doute un tabac à encaver réservant de fort belles surprises. Je serai curieux de voir ce que deviennent les arômes du Latakia et le " caramel surprise " dans 4-5 années !!

Note : renseignement pris auprès d’Antonio, s’il ne fait pas de version " boite " car cela implique des investissements supplémentaires. Il ne souhaite par ailleurs pas plomber les frais de port à la charge du client. Position tout à fait défendable.

Mezcla del Rey

Composition : Virginia et Burley argentins, Latakia syrien, orientaux et une " touche magique " du blender. Secret de fabrication qu’Antonio ne veut pas dévoiler. Qui pourrait lui en vouloir ?

Fumé dans la PdG 2010, Poker de Hermann Hennen.
Fumage : tout en rondeur, en douceur, avec une nette domination des Virginia et Burley, le tout harmonisé et arrondi par le Latakia syrien. Ce tabac se caractérise par une grande cohérence que rien en semble pouvoir troubler. Cela ne signifie nullement un fumage ennuyeux, mais un effet d’ensemble des plus agréables, du bonheur d’un bout à l’autre du bol avec le Latakia syrien qui dispense son velours tout du long, accompagnant des Virginia et Burley manifestement de grande qualité. De temps à autres des notes de noix de coco viennent ajouter une diversion très agréable au tableau.

Mezcla Oriental

Composition : Virginia et Burley, une touche de Latakia Syrien.

Fumé dans une freehand Roland Schwarz avec " beaucoup de bois ".
Fumage : douceur et légèreté ! Des arômes frais, gouleyants même, se manifestent tout au long du bol. On a par moments l’impression de humer la feuille de tabac en cours de séchage. J’ai perçu des arômes qui m’ont rappelée mon enfance, lorsque j’allais dans le grenier de ma nounou Paulina où séchaient les feuilles de tabac (je crois que c’était du Burley destiné aux cigarillos Toscani) enfilées sur des cordes de chanvre.

Le Latakia reste discret tout en ajoutant de l’ampleur à l’ensemble. C’est une expérience de fumage étonnante, arômes chlorophylliens, fleurs et feuilles, rafraichissants.

Fumé dans une autre Roland Schwarz, une Freehand Dublin avec un foyer assez haut : même légèreté et encore plus de douceur. Un fumage qui donne l’impression de boire un coup, une sensation désaltérante. Le Latakia ajoute de l’ampleur au tableau et joue pleinement le rôle de " catalyseur aromatique " sans imposer de dominante fumée. Des notes de fruits secs, de noix de coco et de cuir se font jour et forment un ensemble complexe.

Des 4 mélanges d’Antonio Norberto Petti, c’est sans nul doute celui qui m’a le plus surpris, positivement surpris, me faisant découvrir des sensations que ne n’avais perçues avec aucun autre tabac jusqu’à présent. Il n’y a que le nom qui soit un peu déroutant. Je ne m’attendais pas du tout à cette gamme aromatique en commandant ce tabac. La surprise n’est est que plus heureuse et agréable.

En conclusion je ne peux que vous recommander de vous faire votre propre idée en passant une commande à Antonio Petti – Toni Blender. Il assure un service absolument impeccable. Paiement par Paypal, livraison dans une enveloppe discrète. Frais de port raisonnables et le contact avec Antonio est extrêmement agréable. C’est un artisan qui mérite à être connu et reconnu.

Si vous commandez chez Toni-Blender, passez-lui le bonjour de ma part. C’est juste pour qu’il se rende compte que les FdP, ce n’est pas qu’une vue de l’esprit. Rassurez-vous, je ne touche pas un kopek sur ses ventes ;-))

Pour terminer, une petite surprise, un porte-pipe qui sort complètement de ce que nous sommes habitués à voir. Mais jugez-en par vous-même :

Porte-pipe tableau ou Porte-pipe patchwork… ?