Article paru sur le site Smokingpipes, et traduit avec leur aimable autorisation. Vous pourrez trouver la version originale ici :
La première fois que j'ai fumé du Beacon, je l'ai détesté. Le Beacon est un mélange McClelland qui est devenu un favori il y a de nombreuses années et qui représentait la majeure partie de mon budget de fumeur, mais cela n'a pas commencé ainsi. À l'époque, je passais des mélanges anglais aux virginias parce que ma femme n'aimait pas l'odeur du latakia. Je voulais fumer à l'intérieur parfois, et elle était d'accord avec les virginias, mais mes papilles n'étaient pas encore acclimatées et mon latakia fumé me manquait. J'ai fumé la moitié d'une pipe de Beacon et je l'ai laissé s'éteindre parce qu'il était rance, astringent, et qu'il fumait chaud, mais je savais qu'un demi-fourneau était un test insuffisant et j'y suis retourné plus tard pour lui donner sa chance. J'ai attendu un peu et j'ai réessayé. Je l'ai détesté encore plus.
J'ai jeté cette première boîte de Beacon directement à la poubelle après un seul fumage, et je l'ai fait avec satisfaction et un sentiment de vengeance assouvi. Rien ne pouvait racheter ce mélange. Je me souviens de l'image de la boîte tombant de mes doigts déçus dans la poubelle à côté de mon bureau. Bon débarras, ai-je pensé. Nous ne ferons plus jamais affaire. Je l'ai rayé de ma liste.
Il a fallu attendre deux ou trois ans avant que je n'y revienne, reculant presque lorsque je l'ai tiré à l'aveuglette du fond d'une étagère. J'avais acheté deux boîtes (une pour fumer et l'autre pour la conserver, ce qui était ma règle à l'époque) et j'ai décidé de lui donner un autre essai, en m'attendant à jeter cette boîte également, ce qui serait bien. Je ne voulais pas que cette unique boîte de mauvais tabac prenne de la place sur mes étagères.
Mais lorsque je l'ai allumé, j'ai été surpris. C'était génial. Comment cela a-t-il pu se produire ? J'étais devenu un passionné de virginie dans les années qui ont suivi et je ne me souciais plus guère des mélanges anglais, mais malgré tout, ce n'était pas le même tabac que celui que j'avais jeté à la poubelle. J'ai supposé que mes goûts avaient évolué et que j'étais maintenant capable d'apprécier ce tabac, alors j'en ai acheté d'autres.
J'ai ouvert une boîte fraîche, j'ai séché quelques flocons, je les ai frottés, j'ai rempli un bol et j'ai mis mon briquet, anticipant une autre bonne fumée.
J'ai été déçu. Ce n'était pas aussi mauvais que la première fois que je l'ai fumé, mais ce n'était pas quelque chose que je voulais fumer davantage. Ces boîtes sont restées sur mon étagère jusqu'à ce que je trouve le courage de réessayer le Beacon environ trois ans plus tard.
C'était sublime. J'ai décidé que l'univers se jouait de moi et j'ai déposé une plainte via la méditation, mais rien n'en est sorti et personne n'a été sanctionné, pour autant que je sache.
(Dans le temps qu'il vous a fallu pour lire jusqu'ici, vous avez probablement déterminé que le vieillissement du tabac était ce qui faisait la différence, mais il m'a fallu des années pour le comprendre. J'ai acheté beaucoup de Beacon après cela, mais je ne les ai jamais fumés avant qu'ils aient au moins deux ans, de préférence trois à cinq ans, et c'est ma règle générale pour les virginies depuis).
Les améliorations qui viennent avec le vieillissement sont si profondes que je ne fume même pas un virginia avant qu'il n'ait correctement vieilli. Je me réjouis actuellement de quelques boîtes de Carolina Red Flake avec du perique, que j'ai achetées en mars 2020, et que j'ai l'intention de commencer à fumer dès qu'elles auront atteint trois ans. J'attends de grandes choses de ce tabac. Je suis sûr qu'il est excellent en ce moment, mais je préfère attendre qu'il atteigne son meilleur caractère potentiel. Le simple vieillissement des boites peut multiplier de façon spectaculaire les qualités de fumage d'un tabac.
Acquérir du tabac et le laisser vieillir pendant des années est l'un des aspects les plus gratifiants de la pipe, car il nous donne l'occasion d'apprécier comment les profils de saveur de nos mélanges préférés s'améliorent avec le temps. L'achat de tabac avec l'intention de le laisser vieillir est un phénomène quelque peu nouveau, généralement peu apprécié jusqu'à il y a quelques décennies, bien qu'il y ait eu des groupes d'enthousiastes qui l’ont compris et tiré profit de ce concept.
Pendant de nombreuses décennies, peu de fabricants ou de blenders se souciaient de ce qu'il advenait de leurs mélanges après leur mise en boîte, principalement parce qu'ils étaient créés pour être consommés immédiatement. À l'époque moderne, de nombreux mélanges sont connus pour vieillir merveilleusement bien, en particulier ceux qui contiennent une teneur en sucre naturellement élevée. Certains fabricants créent même des mélanges spécialement conçus pour une conservation à long terme, comme le Cornell and Diehl's Cellar Series, bien qu'ils puissent être dégustés à tout âge.
Il faut de la patience et de la retenue, mais la récompense d'investir dans des mélanges et d'attendre pour les déguster peut être spectaculaire. Les mélanges que nous trouvons moyens peuvent être considérablement améliorés avec l'âge et devenir notre nouvelle fumée quotidienne, tandis que les mélanges qui ont d'abord épouvanté nos palais peuvent trouver une seconde chance après un certain temps. Et pour les mélanges que nous aimons, leurs saveurs peuvent être élevées à de plus hauts sommets et créer des expériences de fumage mémorables. Avec le temps et l'expérimentation, nous déterminons nos favoris et choisissons plus facilement les mélanges à conserver et à faire vieillir.
La plupart des avantages de la construction d'une cave à tabac sont très pratiques, à commencer par le goût. La plupart des tabacs, en particulier ceux qui contiennent une part importante de virginias, acquièrent une douceur et une complexité accrues avec quelques années de vieillissement en boîte. Aucun vieillissement ne transformera un mauvais tabac en un bon, mais il existe des mélanges qui ne sont pas très bons lorsqu'ils sont jeunes et qui sont sublimes lorsqu'ils prennent de l’âge.
Au-delà du goût, de nombreux mélanges se consument aussi mieux et plus proprement avec l'âge que lorsqu'ils sont fraîchement mis en boîte. Cela s'explique par le fait que les amidons se transforment en sucres et que les arômes se marient pour une expérience de fumage plus douce. Il y a aussi la satisfaction et le confort d'avoir une cave à tabac bien garnie, garantissant que nous ne nous retrouverons jamais sans une boîte à portée de main. De fait, nous aurons toujours de nombreux choix de tabacs bien vieillis, ce qui donne une grande tranquillité d'esprit.
Il faut également tenir compte du coût du tabac, qui est moins élevé aujourd'hui qu'il ne le sera demain. Plus nous achetons maintenant, plus nous économisons plus tard. De plus, c'est une excellente assurance contre l'abandon d'un tabac préféré - comme mon Beacon. Lorsque nous trouvons un mélange qui nous ravit, nous devrions en acquérir autant que possible. Le temps est un concept étrange, et probablement la source de la gravité elle-même, mais il peut être maîtrisé par les fumeurs de pipe avertis. Il suffit d'attendre, et il est remarquable de constater à quelle vitesse le temps passe. Je me souviens avoir regardé une première étagère contenant une douzaine de boîtes de tabac et avoir pensé qu'il s'agissait d'un trésor, mais aujourd'hui, je deviens anxieux lorsque mon stock tombe en dessous de quelques dizaines de boîtes d'un mélange favori. Aujourd'hui, je m'inquiète lorsque mon stock descend en dessous de quelques dizaines de boîtes d'un mélange préféré. Je m'inquiète lorsque mon stock de tabacs préférés n'est pas aussi bien fourni que celui d'un buraliste raisonnablement actif.
Parce que je conserve le tabac depuis des décennies, je dispose d'une formidable réserve de mélanges bien vieillis et abandonnés. Certains sont issus de différentes générations de production dans différents pays, et la différence est perceptible. Il est bon d'avoir quelques originaux à des fins de comparaison.
Lorsque le tabac vieillit, il subit un processus de fermentation, exposant le tabac à plusieurs modifications chimiques et organiques qui contribuent à décomposer les amidons et les glucides complexes de la feuille en sucres plus simples. Ces changements sont en grande partie dus à des organismes microscopiques et à leur capacité à consommer la cellulose (amidon) et à créer deux sous-produits importants : le sucre et le dioxyde de carbone.
Ces micro-organismes sont naturellement présents et inévitables, et le tabac y est constamment exposé depuis la récolte jusqu'à son conditionnement final. Si vous avez déjà vu une vieille boîte de tabac scellée avec un couvercle pop-top et observé comment le couvercle est légèrement gonflé, c'est le résultat des micro-organismes qui font leur travail : transformer la cellulose en sucre et en dioxyde de carbone. Lorsque le dioxyde de carbone augmente, la pression d'air interne augmente également, ce qui fait que le couvercle se gonfle ou que la boîte se dilate. Au fil du temps, ces micro-organismes continuent à convertir les amidons dans la boîte, bien qu'à un rythme beaucoup plus lent, mais le tabac peut continuer à s'améliorer pendant des décennies.
Pendant que nos sympathiques micro-organismes transforment les amidons et les glucides en sucres, d'autres réactions se produisent également. Par exemple, les feuilles de tabac possèdent de minuscules structures ressemblant à des poils qui produisent des terpènes, composés responsables de l'arôme. Parmi les différents terpènes, on trouve le menthol et le pin. Les terpènes produisent des duvatrienediols, qui sont les composés responsables de la saveur et de l'arôme uniques du tabac. Ce que nous reconnaissons comme du tabac lorsque nous humons l'air est identifiable en partie grâce à la décomposition des duvatrienediols. Cette dégradation donne plus de saveur et plus d'arôme, et elle se poursuit année après année.
De plus, lorsque les protéines telles que les acides aminés se décomposent, elles laissent des acides gras à chaîne courte, qui sont également des composés aromatiques importants. Ces acides gras produisent des composés cétoniques qui interagissent davantage et produisent la réaction de Maillard - un processus si important pour la conservation en cave que je suis surpris que personne n'ait encore donné son nom à une forme de pipe. Il s'agit d'une réaction chimique qui produit un composé que l'on trouve dans les aliments et qui en rehausse le goût. Elle produit également de la pyrazine, qui est associée à des arômes tels que le pop-corn. La pyrazine est ce à quoi les êtres humains sont physiologiquement sensibilisés pour percevoir les odeurs et les saveurs, et il suffit de quantités infimes pour avoir un effet profond.
La nicotine, les acides aminés et les polymères organiques appelés lignine réagissent tous avec les sucres et les autres composés d'un tabac vieillissant, catalysant d'autres réactions de Maillard et renforçant encore la saveur. Le vieillissement d'un tabac ne fait qu'augmenter la quantité de sucres présents, mais il peut aussi élever et améliorer les composés aromatiques du tabac lui-même.
L'impact de ces processus et réactions sur un mélange qui vieillit dépend du type de tabac. Le processus de vieillissement qui nous intéresse est fondamentalement une extension du processus de séchage. Les feuilles des plantes accumulent des niveaux élevés d'amidon pour stocker les hydrates de carbone au cours de leur vie. Lorsque les feuilles commencent à mourir, ces amidons commencent à se convertir en sucres.
Le burley est suspendu dans des granges pour vieillir et mourir lentement pendant des mois, au cours desquels les amidons se transforment en sucres, et les sucres se transforment finalement en dioxyde de carbone et sont libérés dans l'air. La teneur finale en sucre du burley est faible parce que le processus de séchage fait passer les amidons par le stade du sucre et les transforme directement en CO2 sans ajouter de sucre supplémentaire à la feuille.
Pour les virginias, qui sont séchés à la flamme, le processus chimique est différent. Nous n'aimerions pas les virginias provenant directement du champ car ils sont riches en amidon. Une feuille riche en amidon serait âcre et très dure à fumer. Lors du flue-curing, la température dans la grange est élevée rapidement, ce qui accélère la transformation de l'amidon en sucre et assèche le tabac, stoppant ainsi l'activité enzymatique qui transformerait ensuite les sucres en CO2. Sans cette respiration, la teneur en sucre est stabilisée. Le flue-curing réduit les amidons et augmente les sucres, dans le but de stabiliser la feuille à une teneur en sucre élevée. Par conséquent, les tabacs qui contiennent un certain niveau de Virginie montreront le changement le plus spectaculaire lors du vieillissement et bénéficieront le plus d'une fermentation à long terme.
La plupart des gens pensent que les aromatiques ne s'améliorent pas particulièrement avec l'âge, bien que les saveurs puissent se marier et devenir plus douces si le tabac de base a une bonne teneur en sucre. Le composant principal est généralement le cavendish noir, dans lequel les virginias et/ou le burley sont chauffés à la vapeur et imprégnés d'arômes, de sorte que le cavendish noir est plus un procédé qu'un type de tabac.
Les mélanges anglais et balkaniques vieillissent mieux que les aromatiques. Ces mélanges contiennent des feuilles orientales ou turques, y compris du latakia, mais ils sont assez stables après traitement et vous ne devez pas vous attendre à de grandes améliorations. Ce sont les virginias et le perique qui s'améliorent le plus au cours du processus de vieillissement. Une règle de base à retenir est que plus la teneur en sucre de la feuille est élevée, mieux elle vieillira. La teneur en sucre des tabacs Burley n'est en moyenne que de 0,2 %, tandis que celle des tabacs turcs est d'environ 12 %, et celle des Virginias séchés à la flamme peut atteindre 22 % ou plus.
Malgré ces explications approfondies et cette complexité apparente, il n'est pas nécessaire de compliquer à l'excès cette pratique. C'est intuitif et amusant une fois que nous commençons à regarder notre inventaire grandir, et l'entretien est presque inexistant. Il est réconfortant d'ajouter des tabacs, en faisant tourner les vieilles boîtes vers l'avant sur les étagères et en plaçant les nouvelles boîtes derrière pour commencer leur voyage de vieillissement.
On ne peut pas faire vieillir des tabacs que l'on n'a pas, il est donc nécessaire d'acheter plus que ce que l'on fume. Pendant longtemps, chaque fois que j'achetais un tabac, j'achetais deux boîtes, une pour fumer et une pour la cave. Avec le temps, j'ai commencé à acheter entre cinq et dix boîtes et à en fumer une, ce qui m'a permis d'agrandir ma cave. Certains trouvent qu'il est utile d'établir des directives, comme remplacer chaque boîte fumée par deux autres, mais tant qu'il y a plus de tabac qui entre que de tabac qui sort, nos caves s'agrandissent.
Il est évident qu'il faut donner la priorité aux tabacs que nous aimons particulièrement, mais sachez que ce que nous aimons aujourd'hui ne sera peut-être pas la même préférence demain. Et lorsqu'un tabac a bien vieilli, c'est différent. Vous pouvez vivre une expérience similaire à celle que j'ai vécue avec le Beacon et vous surprendre à aimer un tabac lorsqu'il a vieilli, alors que vous ne l'aimiez pas lorsqu'il était frais. L'inverse peut également se produire, mais avec une fréquence moindre. Cela signifie qu'il faut expérimenter davantage et constamment, ouvrir des boîtes de conserve à différents âges et les goûter pour trouver le profil de saveur optimal. Tout cela, cependant, est la partie amusante de la mise en cave.
Certaines boîtes comportent un tampon ou un autocollant indiquant la date de fabrication, mais pour celles qui n'en comportent pas, il est important de les étiqueter avec la date. J'utilise la date d'achat, bien que les boîtes puissent déjà avoir de l'âge selon l'endroit où elles ont été achetées. Il m'est arrivé de trouver des boîtes potentiellement vieilles de trois ou quatre ans dans des magasins de pipes. À moins qu'elles ne soient déjà datées, c'est un temps qui ne peut pas être pris en compte, donc la date d'achat est la première date garantie que j'utilise.
Nous ne réalisons l'importance d'inscrire les dates sur les boîtes de conserve que des années plus tard, lorsque nous n'avons aucune idée de leur âge. Nous pouvons penser que nous n'oublierons pas, mais lorsque notre cave contient des centaines de boîtes, nous constatons que notre mémoire est insuffisante. J'ai plusieurs boîtes qui ont entre 10 et 20 ans, mais comme j'étais trop paresseux pour écrire les dates sur les boîtes au moment de l'achat, je ne peux pas faire une estimation plus précise. La datation des mélanges en vrac est tout aussi essentielle que celle des boîtes de conserve.
Les boîtes de conserve scellées en usine doivent uniquement être conservées dans un endroit frais et sec, à l'abri de la lumière directe. Certains datent l'étiquette inférieure de leurs boîtes de conserve et les placent dans de grands récipients de stockage en plastique de type Tupperware pour les garder organisés et en sécurité.
Le tabac en vrac ne doit pas être conservé dans les sacs en plastique généralement fournis, car ces sacs ne sont pas étanches à l'air. Les mélanges en vrac doivent être placés dans un bocal Mason ou un autre récipient hermétique et datés. Un paquet de bocaux Mason sort de l'usine prêt à être utilisé dès sa sortie de la boîte. Il n'est pas nécessaire de stériliser des bocaux tout neufs.
Lorsque vous utilisez un bocal, remplissez-le sans serrer et laissez un peu d'espace au sommet avant de le sceller, tout en vous assurant qu'il n'y a pas de débris autour du bord qui pourraient compromettre l'étanchéité. Étant donné que le tabac flake est traité sous pression et qu'il en résulte un merveilleux mélange de saveurs, on pourrait penser qu'il serait judicieux de faire vieillir ce tabac sous pression également. Cependant, mon expérience personnelle m'a amené à conclure différemment et je préfère un emballage modérément lâche. Un emballage lâche et un espace ouvert près du sommet du pot permettent à l'air d'être présent, ce qui permet au tabac de continuer à fermenter et aux saveurs des composants de se marier davantage.
L'exposition à l'air est bénéfique pour le tabac, mais comme pour tout, cela dépend du degré d'exposition. Le tabac scellé sous vide vieillit et fermente, mais à un rythme plus lent, et subit moins de changements que le tabac exposé à l'air, que ce soit dans la boîte d'origine ou dans un autre contenant. Cela s'explique principalement par le fait que les organismes microscopiques qui transforment le tabac ont besoin d'air pour survivre et poursuivre le processus de fermentation, ce qui, au final, en renforce la saveur.
Il y a des années, lorsque je travaillais au magazine Pipes and tobaccos, nous avons mené une expérience consistant à conserver un mélange de Virginie pendant trois ans dans un bocal sous vide et dans un bocal sans vide. Le consensus de nos critiques de tabac après les avoir fumés était que le tabac non scellé sous vide avait vieilli plus profondément. Il est donc conseillé d'expérimenter les bocaux sous vide avant de consacrer des décennies à la conservation du tabac. Ils sont probablement les meilleurs pour les tabacs que nous avons l'intention de conserver pendant plus de 20 ans, mais ils sont moins appropriés pour un vieillissement plus rapide, qui prend lui-même beaucoup de temps.
Cette citation d'un vieux catalogue de Charles Rattray's of Perth étaye cette théorie :
Contrairement à la croyance populaire, le récipient hermétique n'est pas la meilleure méthode d'emballage.... Le tabac est une plante qui vit et respire ; il ne se bonifie pas en étant emprisonné dans un compartiment hermétique. Une autre preuve en est que les meilleurs cigares sont toujours emballés dans une boîte en bois de cèdre ordinaire dont l'air n'a pas été exclu.
Toutefois, les préférences personnelles sont toujours déterminantes. Essayez vos tabacs de différentes manières : sous vide, sans vide, avec un emballage serré ou lâche, pour trouver ce que vous préférez sur différentes durées. Ce que les autres aiment n'a pas d'importance : c'est vous qui fumez, et le tabac mûrira quelle que soit la façon dont il est stocké, si vous lui laissez suffisamment de temps.
Le tabac stocké doit être contrôlé tous les ans environ. Le tabac retient l'humidité et pour les vieilles boîtes en acier, il peut faire des ravages, surtout s'il est laissé dans un environnement humide. Des piqûres de rouille apparaissent parfois, et lorsque cela se produit, il est temps de retirer le tabac de la boîte et de le fumer ou de la refermer, avant que le problème ne s'aggrave et ne ruine peut-être le tabac. Conservez les boîtes dans un environnement à faible taux d'humidité, comme un placard ou dans des bacs sous le lit. N'essayez pas d'utiliser l'armoire à vêtements de votre conjoint. Je parle d'expérience et je sais que cette stratégie est contre-productive.
Les boîtes scellées pendant des décennies ou les boîtes ouvertes qui ont été oubliées peuvent être extrêmement sèches mais peuvent être sauvées avec des techniques de réhydratation appropriées. Lorsque le tabac est séché, il subit de multiples étapes de séchage et de réhydratation au cours de son traitement, de sorte que le tabac sec possède clairement un potentiel de rajeunissement, jusqu'à un certain point. Le tabac qui a été trop sec pendant trop longtemps aura perdu sa saveur et, dans les cas extrêmes, devra être jeté simplement parce qu'il est devenu inintéressant, fade et mono-aromatique.
Il est tentant d'ouvrir une boîte de conserve ou de donner une bouffée d'air à un bocal lors d'une vérification régulière de notre cave, mais nous devons éviter d'ouvrir nos mélanges de vieillissement avant qu'ils ne soient prêts à être fumés. Cela est particulièrement vrai pour les bocaux, car le fait de réintroduire de l'air frais à plusieurs reprises aura un effet négatif sur le processus de vieillissement. La conservation du tabac est souvent comparée à la conservation du vin, car les deux deviennent plus complexes avec le temps, mariant les saveurs et continuant à fermenter à un rythme réduit, mais aussi, ils cessent tous deux de vieillir après l'ouverture du récipient, car la respiration reprend. La patience est la clé de la conservation en cave.
Comme pour le vin, une fois que le tabac a atteint sa maturité et sa saveur maximale, il finit par se stabiliser et se détériorer. Bien qu'il n'y ait pas de véritable moyen de savoir quand le tabac atteint son âge "maximal" - car il s'agit d'une évaluation subjective et très différente selon les tabacs - en général, quelques années sont optimales.
D'après ma propre expérience, si le tabac continue de vieillir et de s'améliorer pendant 20 à 25 ans, l'essentiel de cette amélioration se produit au cours des cinq premières années. Après 20-25 ans, le tabac est certainement plus doux et bien marié, mais le profil de saveur diminue également, perdant souvent la complexité qu'il avait plus tôt dans le processus de vieillissement. Je fume donc tout ce qui atteint 20 ans plutôt que de le laisser continuer à vieillir. En règle générale, il est excellent à 20 ans avant que les rendements ne diminuent, mais différents tabacs réagissent au vieillissement à leur manière.
Certains ont mis au point des techniques pour faire vieillir artificiellement le tabac en faisant cuire des boîtes dans un four à très basse température pendant quelques heures. L'une des méthodes consiste à régler le four à 200 degrés Fahrenheit (93 degrés Celsius) et à cuire le tabac pendant deux à quatre heures. C'est un compromis pour ceux qui souhaitent un changement de saveur dans les mélanges nouvellement acquis, mais rien ne peut vraiment reproduire l'effet du temps sur le vieillissement du tabac. Cette méthode de cuisson fonctionne effectivement dans une certaine mesure. Je l'ai utilisée pendant quelques années lorsque tout mon tabac était jeune, à l'époque où je construisais ma cave. Il n'est pas aussi bon que le tabac vieilli naturellement, mais pour moi, c'était une amélioration appréciable par rapport au tabac frais.
Un pourcentage allant jusqu'à environ 40 % des boîtes pop-top va éclater pendant cette procédure, alors placez-les sur une plaque de cuisson pour récupérer le tabac qui pourrait éclater de l'intérieur. Pour ceux qui ne se sentent pas à l'aise pour tester leurs talents culinaires, exposer les boîtes à la chaleur dans des voitures ou des garages fermés peut être une alternative plus sûre, bien que plus difficile à reproduire lorsque quelque chose fonctionne particulièrement bien.
La vie moderne est remplie de responsabilités qui peuvent nous détourner de ce qui est le plus important : la recherche des meilleurs fumages possibles. Nous devons penser à notre avenir. À quoi bon une retraite éventuelle sans une bonne quantité de tabac bien vieilli à fumer en se balançant sous le porche et en menaçant les enfants du voisinage avec le tuyau d'arrosage ? Il est temps de se préparer. Une cave à tabac bien garnie est l'une des assurances les plus réconfortantes qui soient. Il se peut que l'on se retrouve avec des tabacs que l'on n'aime plus (j'ai des kilos de mélanges anglais car je n'en ai pas fumé régulièrement depuis 20 ans), mais il est assez facile de les vendre si on le souhaite, et l'âge des boîtes augmentera leur valeur bien au-delà de leur prix d'achat initial. Ce que nous achetons aujourd'hui est moins cher que ce que nous achèterons demain. La conservation du tabac est donc un investissement intelligent en termes d'argent, de temps et de satisfaction de fumer à terme.
Remarque : Cet article est une révision et une compilation des informations sur la conservation du tabac contenues dans plusieurs anciens articles du Daily Reader, articles rédigés par Shane Ireland, Adam Davidson, Josh Burgess, Chuck Stanion et Jeffery Sitts. Ces informations ont été regroupées ici de manière pratique.