Mes sorties en boites n°7

par Nightcap

13/06/16

Penzance, de Esoterica

Allez… Commençons par une parabole, hautement instructive. Tu as 6 minutes 42 sec pour regarder cette vidéo, tu essayes d’imaginer ça en France… et tu reviens vite après, stp. Car faut que je te parle tabac.

https://www.youtube.com/watch?v=rB5Nbp_gmgQ

Merci.
Tu as donc – déjà – tout compris. Je vais te parler d’un tabac anglais, ben oui – et nous voyons mieux, je crois, après ce court moment audiovisuel, ce que cela veut vraiment dire…

… Ces gens-là ne sont pas comme nous.

Cette vidéo, que tu viens de visionner, est celle de la « Last night of the Proms » 2009. Et les Last Nights of the Proms sont des évènements, donnés au Royal Albert Hall, qui terminent chaque année en septembre, une série de concerts de musiques « classiques » très populaires.
La chose est immense et, retransmise partout dans le Royaume, elle attire des foules considérables. Avec une caractéristique : ce soir-là, on chante d’abord des chants… patriotiques (qui sont souvent en Angleterre des airs d’opéra). Les plus grandes divas acceptent avec joie de s’y produire. Mais c’est le public, surtout, qui fait le spectacle, en reprenant à tue-tête.

A priori, moi que le nationalisme borné fait frémir, il y a théoriquement de quoi me ronger sérieusement les fourneaux.
Seulement voilà, ces gens-là sont différents.
Et tout ceci n’est qu’un immense monument… humoristique.

Un des grands moments, rituels : le Rule Britannia, bien sûr. Re-visionne si tu veux, tu verras : la diva déguisée en Nelson d’opérette accepte de passer pour une gourde et d’agiter des épées de farces et attrapes ; le public est mort de rire ; et 30 000 personnes, dans Hyde Park, massacrent ce chant sauvage en rigolant - sans savoir, et surtout sans vouloir même se poser la question de savoir… s’ils chantent par ferveur ou pour amour de l’humour.

Et moi je dis : un peuple capable d’entonner ainsi son (presque) hymne national, tout en le (se) ridiculisant pour ne pas se prendre trop au sérieux, est un peuple de dingues très particuliers.

NB. J’y étais, ce 13 septembre 2009 (dans une loge, en haut à droite, cherche bien…) Et j’en ai tiré des analyses définitives … qui vont jusqu’à s’appliquer à l’analyse d’un blend.

Tu le vois : virage sur l’aile… je vais (enfin ?) parler tabac. ;-) Pourtant, je crois que ce court détour était nécessaire. Car ce mélange est, très simplement, la Last Night of the Proms des tabacs anglais. Comme un aveu, une quintessence, un moment de vérité de la britannitude.

Ooooooooohhhh, je sais. Il est de bon ton de dénigrer les tabacs d’Esoterica. « Oui, finalement, on en fait tout un plat, mais… »

Est-ce la vieille histoire Esopo-lafontainienne du renard et des raisins (« oui, ils sont introuvables, il faut des mois sinon des années, pour en obtenir une boîte - donc je m’en passe d’autant mieux que je les dénigre ») ? Peut-être. Où peut-être les gens qui portent ce genre de jugement sont-ils, très sincèrement, peu fans de ces blends ? Possible. D’ailleurs, j’ai moi-même mis du temps à les apprécier. Longtemps. Mais je vais en dire du bien, beaucoup de bien. Ce n’est pas, non plus, original, mais on s’en fiche.
Car – hélas, trois fois hélas, vue la difficulté qu’il y a à s’en procurer – je les trouve maintenant mieux que somptueux. Je les trouve Britanniques.

J’ai déjà dit quelque part ma totale admiration devant le Margate – en regrettant toutefois qu’il soit si léger, au début (mais quel tabac, dès lors, à siroter le matin…)

Le Penzance, en revanche, n’est pas léger. Il est presque à l’opposé. Géographiquement, c’est d’ailleurs exact. Margate est la ville qui se trouve la plus à l’Est de l’Angleterre. Penzance, elle, est la ville la plus à l’Ouest – planquée au fin fond des Cornouailles. (Guillaume, stp, pardon, mais tu peux mettre une carte, là ? S’il te plaît ? Merci !)

Gustativement, idem. Autant, à l’ouverture, le Margate est un peu blond, délicat, fumé léger feu de camp, terrestre, presque fruité… autant le Penzance est sombre, huileux, carré, fumé marin – acide - lourd comme un feu de tourbe – et ne laisse que peu de place à d’autres senteurs.
Au nez : un peu de peau d’orange, de noix, un peu de poivre – très en sourdine. That’s all.

A l’allumage, idem. Des odeurs animales, de la sueur, de l’aisselle, et du calfat de marine : le Penzance s’annonce massif, sinon lourdingue.
A ce stade - j’ai bien dit : à ce stade - le Penzance est au tabac ce que le Rule Britannia est à la musique. Quelque chose d’apparemment lourdingue, massif, et sans aucun intérêt. Les « étrangers », notamment, savent très bien produire ces blends de type Lat’blend dominateur, épais et peu subtil. Prends du Meat Pie, rajoute du Larry’s blend, une louche de Frog Morton, touille avec un peu de Pirate Kake, et zou.

Oui, mais attention… le Penzance est un tabac anglais.

Or un tabac anglais, un vrai, est – bien sûr - un tabac qui possède les caractéristiques de sa motherland : il a donc de la droiture – et de l’humour ; de la force mais aussi de la souplesse ; de la ferveur et de l’autodérision. C’est Shakespeare, drôle et tragique ; et non Racine, bêtement tragique…. … Ou comme le rapportait André Maurois dans son analyse de l’humour anglais : c’est ce magasin londonien, dont la façade avait été partiellement soufflée par un V1 en 1942 – et sur lequel les gérants avaient apposé dès le lendemain matin cette simple pancarte : « Plus ouvert que d’habitude ».

« Une nation de boutiquiers » disait de l’Angleterre ce benêt de Napoléon. Maybe, mon vieux grognard, mais t’as pas pigé : … pas comme nous. Et donc indispensables.

Honnêtement, je vois le référendum sur le maintien du Royaume Uni dans l’Union européenne qui arrive, et j’angoisse : t’imagines, l’Europe sans l’Angleterre ? Ce serait comme un bar sans gin Plymouth… ni aucun pur malt ; comme le Siècle des lumières sans le parlementarisme britannique ; comme la pop sans les Beatles ; comme le gigot sans mint sauce ; comme la moto sans Triumph ; voire : comme les ingénues blondes aux yeux de porcelaine et aux seins trop sages… sans l’imagination de John Willie. Bref, ce serait d’un ennui fatal… ;-)

Or je l’ai dit : pour moi, le Penzance est un résumé d’anglitude – et le Last Nights of the Proms des mélanges dits « britanniques » : au début, donc, comme les divas, il se caricature, en Anglais sur-latakié. J’ai notamment ouvert une boite encavée cinq ans : ouf. Tu as le sentiment, à l’amorçage, de fumer des ribbon de renard fumé.
Initialement : c’est rigide, strict, et anglican. Comme certains chromos anglais, quoi : Nelson, Pompes et circonstances, grenadier de la garde, and so on.

Mais alors que tu t’attends, blasé, à fumer du goudron sur le port… peu à peu, surprise : il s’amuse à glisser vers la prairie. Le Latakia vire au fumé léger… Du sucré émerge lentement, légèrement acidulé, genre : confiture de myrtilles. Et tu découvres alors pourquoi les Scandinaves servent le renne fumé avec un coulis de ces baies : car le mélange est drôle, étonnant… et délicieux.

En dessous, un parfum de foin lourd, fraichement coupé et fermentant déjà. « Va pour les prairies du Sussex », têtes-tu, en retrouvant le sourire dans les vergers des Virginias. Mais non. Le blend vire alors cap à l’Est, les Orientaux déboulent en force, avec moult arômes de Basma, auxquels s’ajoutent des pointes d’odeurs acides et fruitées, venues du Yenidze pour parler du Sud, d’olives grecques et d’Athènes. Ca s’ouvre, c’est riche, c’est chaud…

Tabac anglais : tabac généreux ? Rappel : Lord Byron volait au secours des Hellènes opprimés – plus d’un siècle avant que Malraux ne joue les brigades internationales, au-dessus de la Sierra Madre.

Encore une fois : comme les chanteuses des Last Nights, dans ce blend, les divas du Latakia acceptent peu à peu de jouer à la caricature d’elles-mêmes, avec des Virginias amusés et des Orientaux pliés de rire, qui reprennent au refrain, comme des chœurs d’enfant. Et c’est encore délicieux. Presque tendre, plus on avance. Enfantin, dirait-on, lors de certaines bouffées.

Tabac anglais, tabac espiègle ? Rappel : Alice au pays des merveilles, le sourire du chat du Cheshire et le Lièvre de Mars sont les enfants d’un diacre anglican, gaucher et bègue…

Le Skiff mixture, aussi, a de ses douceurs inattendues. Mais le Penzance reste un peu plus latakié que le Samuel Gawith - et plus fort que le Margate.
Aussi complexe, toutefois, sinon davantage, que ces deux excellents tabacs. Le Penzance devient même assez voluptueux, et de plus en plus crémeux, vers le mi-bol : avec un peu plus d’acidité, toutefois ; de la cardamone ; du floral ; et les odeurs initiales de noix sèche, qui virent à la noix verte.

Oh , le Latakia est toujours là, oui. Fumé, puissant. De A à Z, du début à la fin du bol. « Rule Britannia, rule the waves ! Britons never, never, never shall be slaves » (Jamais, jamais, les Anglais ne seront esclaves). Vas-y, old chap, agitons l’Union Jack et chantons fort. Mais peu à peu s’ajoutent à cette ferveur guerrière et puritaine tant de choses que, de la raideur du solo d’introduction, cela vire à l’orchestre, à la foule, et aux plaisirs ; et qu’on balance, comme au pays de Swift, entre le salé, le sucré, le fish & chips et la custard vanille. C’est multiple, c’est étonnant, c’est même… étonnement complexe.

Tabac anglais : tabac moderne ? Rappel : les blends anglais sont les seuls qui ne vivent que par le mélange – Orient-Occident. Et certes, il peut exister des « purs » virginias ; des Bruns, des Gris et des Burleys « de souche »… Mais un tabac anglais - par définition – ne peut être constitué d’une seule souche de tabac « pur » : il est, ontologiquement, un melting pot, à lui tout seul ; une société multiculturelle qui s’enrichit de ses différences. Donc : une modernité.

Allez… Je ne vais pas te casser les pieds, avec tous les goûts qui viendront s’amuser dans ton tuyau, à mesure que tu dégusteras le Penzance : du salé, oui ; des notes de vin blanc (un Cassis, on dirait) ; toujours la peau d’orange, qui se transforme peu à peu en abricot ; des fleurs d’été… et cetera, et cetera. Car j’en découvre encore à chaque fumaison.
Mais quand même, ultime contraste, en room note… Là où tu attends des nuages de goudron latakié, comme d’ordinaire dans un blend de ce type… cela sent le floral, la cardamone, l’élégance, et la gourmandise

Tabac britannique : tabac Janus, aux multiples visages ? Rappel : Jekyll and Hyde sont nés d’un fils de constructeur de phares écossais, qui aimait les randonnées en âne dans les Cévennes, passa sa lune de miel dans une mine d’argent désaffectée de la Californie, et mourut aux Samoa...

Résultat : cette diversité même, cette aimable schizophrénie, d’un mélange tout à la fois fort latakié, goûtu, floral, et fruité, finit par rendre le Penzance drôle. A chaque fois, d’ailleurs, que j’en déguste, il finit par m’arracher un sourire étonné.

Tabac anglais, tabac rigolo ? Rappel : j’ai été voir, sur Wikipedia, à la rubrique « Humour anglais » : « La conscience souriante de notre propre excentricité », écrivent-ils, « c’est-à-dire de notre double nature, est précisément la signification première du sens de l’humour ». Du coup, « Alors que l’esprit (français. NDLR) est souvent méchant et conformiste, l’humour (britannique. NDLR) est humaniste, dépourvu d’influence de classe et appelle l’autodérision. »

Soit. Alors, dans cet esprit, le Penzance est un tabac fier, drôle, et humaniste.
Bref, Anglais.

Est-ce pour autant le meilleur de tous les british blends ? Peut-être bien, oui. Et le plus introuvable, hélasssssssss.
Mais ce n’est pas ce que je veux dire. A ce stade, ce type d’appréciation devient une question strictement individuelle.
En revanche, c’est, je pense, la quintessence même du genre. Qui vaut largement la peine de se ruiner la santé pour s’en procurer, au moins une fois.

Parce que, hélassssss… quand même… « we’ll never, never be slaves », le Gin Plymouth, les purs malts, les Triumph, la sauce à la menthe, John Willie, la démocratie et les blends d’Esoterica : finalement… c’est dur de vivre sans.

A mon avis ;-)

Le Tour du Monde des Anglais, en 80 blends

J’en oublie pas mal. Mais le chiffre est rond, c’est simple. Restons-en là, donc ; et appelons cela, pour faire joli : «Le tour du monde des Anglais, en 80 blends».
Ce catalogue ne reflète bien sûr que mes goûts (comme d’habitude). Et encore : mes goûts actuels. Nous savons tous que nous évoluons…
Peut-être cette liste pourra-t-elle toutefois servir à quelqu’un – en l’aidant à mieux s’orienter dans les forêts anglaises ? May be. J’en serai content. Et puis, dans cette liste, en rouge… j’ai souligné mes 10 « Anglais » préférés. Ce classement changera surement, avec le temps, et - j’espère - d’autres découvertes succulentes à venir… Mais voici du moins, aujourd’hui, le « Top ten » d'un ancien fumeur de Dunhill standard.


  1. Arango Balkan supreme bof, un anglais « barycentre », trop doux - sucré et sans intérêt, selon moi
  2. Ashton Artisan's blend excellent mais trop « doux » - ce n'est pas une question de force ; j'emploie "doux" au sens qu'on met dans un « vin doux » - et avec du perique en prime, ce qui me réjouit peu
  3. Ashton Consummate Gentleman bon, un peu léger, mais pas mal – citronné et très bons virginias, un joli tabac
  4. Astleys N°99 sec, pas mauvais, voire subtil… mais un peu léger-sous latakié, et un peu monocorde
  5. Balkan Sasieni un oriental, ne répond pas à ce que je cherche, très doux, très turc ; un peu sirop d'orgeat
  6. Balkan Sobranie un oriental, que je préfère au précédent ; mais ne répond pas à ce que je cherche – bien que très fumable
  7. Barling Tradition 1812 un anglais de qualité, qui se prétend full, mais qui un peu trop délicat, à mon goût – si on aime les Anglais subtils-parfumés, vaut quand même le voyage
  8. Brigham Aurora borealis du Latakia, et encore du Latakia, fort et excellent - mais manque quand même gravement de complexité
  9. Charles Fairmon Lancer's slices excellent. Il n'y a pas d'orientaux dans ce blend, et ça me manque un peu, mais c’est fort, goûteux, complexe, et bref : remarquable
  10. Cornell & Dhiel Bayou Night du perique, du perique, encore du perique - 50% - et finalement, c'est pas bon, du tout, selon moi
  11. Cornell & Diehl Da Vinci une autre Lat bomb, mais monolithique – sans intérêt
  12. Cornell & Diehl Pirate Kake fortement latakié, pourrait être très bon s'il n'y avait pas, en sourdine, ce burley qui sucraille un peu trop, et n’a pas la complexité des virginias. A réserver aux fins de soirée arrosées, à la campagne
  13. Cornell & Diehl Rajah’s Court Pas mal, cette bestiole. Moins latakié que le Sunset Harbour, plus oriental, tout en restant un anglais très classique. Très bon blend, il ne manque un poil de force et de corps pour être dans le Top ten
  14. Cornell & Diehl Sunset Harbour Flake assez, voire fortement poivré-latakié, avec des orientaux bien présents, du corps… Excellent, pas loin du Top ten s’il était plus complexe, avec de meilleurs Virginias
  15. Cornell & Diehl Star of the East un peu une « Lat bomb » - sec, salé, anglais, mais trop de goûts passagers étranges et pas forcément bons. Un échec, à mon avis
  16. Low Country Black un excellent VA / LA, goûteux, de caractère, épicé, bien fait – mais je préfère le Cooper, de la même maison
  17. Low Country Cooper excellent, un bel anglais : manque peut-être un peu de corps et de latakia, mais pas loin du Top ten
  18. Dan Tobacco Old Ironsides encore une Lat Bomb typique; british, bon, hyper latakié, mais complexe et assez « doux-sucré » dans le genre ; excellent tabac si vraiment on aime le Latakia
  19. Dan Tobacco Gordon Pym extrêmement plaisant, latakié sans excès, mais un joli mélange de goûts fumés dont une pincée de Kentucky et de beaux virginias citronnés : un peu « léger », mais pas loin du Top ten
  20. Davidoff English pas mal, mais avec du burley et du périque, pas d'orientaux, et très "doux-sucrè"
  21. Davidoff Royalty bof, ce goût de beurre me désole
  22. Dunhill 965 aujourd'hui trop « oriental » à mon goût ; et qui plus est, médiocre, en matière d’oriental, face au Durbar
  23. Dunhill Apéritif bien trop "sucré" pour moi : le cavendish, même anglais, c’est non
  24. Dunhill Baby’s bottom le nom ne ment pas… doux comme de la fesse de bébé, suave, léger, bien fait – manque un peu de force, à mon sens – mais très belle réussite, pas loin du Top ten
  25. Dunhill Early morning c'était excellent, c'est devenu très mauvais – médiocre, plat et brouillon
  26. Dunhill Durbar un très bon balkanique, réussi - pas un anglais, mais suave, parfumé, bien fait : une réussite
  27. Dunhill London mixture très virginien, peu latakié, suave, pas mal du tout dans son genre – mais manque furieusement de fumé, à mon goût
  28. Dunhill Nightcap pas mal, j’ai adoré dans le temps. Mais idem, la version d’aujourd’hui, c’est plus ça : bien trop "lourd-gras" – le perique, mal fait, c’est affreux
  29. Drew Estate Meat Pie très-très bel anglais, profond, riche – hélas un peu trop « amer » à mon goût – « hélas » : car très réussi
  30. Esoterica Margate demande à être séché... mais ensuite : qu'il est bon, quelle merveille à l'ancienne ! Vraiment un peu trop léger, surtout en début de bol – sinon, direct dans le Top ten
  31. Esoterica Penzance une merveille, à mi-chemin entre les straight english et les balkaniques, moelleux mais costaud, un « pur » anglais. Somptueux
  32. G.L Pease Abingdon balkanique, agréable, mais pour moi un peu "mou"
  33. G.L Pease Cairo pas mal ; voire très agréable, mais trop léger-oriental, sans grand caractère
  34. G.L Pease Chelsea Morning Bof, une sorte de croisement entre le Charing Cross et le Westmlnster, sans le charme de ces jolis blends – dommage
  35. G.L Pease Charing cross un balkanique élégant, à l'ancienne, assez sec et plutôt bon, voire très bon, je recommande
  36. G.L Pease Gaslight une autre Lat Bomb; mais pire que le Commonwealth : très, trop « lourd », brouillon, pas assez « toasté » ; autant fumer du goudron
  37. G.L Pease Kensington pas mal, voire excellent, mais un peu trop léger, et surtout très "turc" – moins bien que le Charing Cross, selon moi
  38. G.L Pease Maltese Falcon pas mal, mais il y a là-dedans quelque chose comme une légère amertume « fraiche » et étrange que je n’apprécie pas. Il paraît qu’il y a un « special spice », là-dedans. Eh ben c’est dommage…
  39. G.L Pease Odyssey complexe, mais trop doux, pas assez sec, et lourd, voire pataud, brouillon, désordonné en bouche
  40. G.L Pease Quiet Nights je le trouve vraiment magnifique. Plein de bruit et de fureurs… - c'est un balkanique; mais fortement latakié ; et une formidable réussite, en dépit de la présence de périque, difficile à manier : le plus complexe des tabacs que j’ai goûtés
  41. G.L Pease Westminster pas mal, sec, anglais, bien dans l'esprit de ce que je cherche, et très réussi - mais un poil trop léger
  42. Hearth & Home Admiralty très bon ; sec et assez léger tout en ayant de la force - mais un zest trop « citronné » et manquant un peu de corps
  43. Hearth & Home Ambassador's blend très bon, fumé, sec, du goût, et du corps : un très bel Anglais, même s’il manque un peu de latakia à mon goût...
  44. Hearth & Home Blackhouse trop, c’est trop. Cavendish, Kentucky, Perique, Latakia, VA et OR – n’en jetez plus. C’est bon, riche, plein de saveurs… mais là, cela en devient trop « mou » et confus… à mon goût
  45. Hearth & Home Larry’s blend bon balkanique, assez classique, un peu « lourd » et un zest sucré, sans être vraiment complexe – mais très fumable
  46. Hearth & Home Whiteknight crémeux, goûteux, équilibré, un Anglais de force moyenne aux arômes de noix… trop « rond » pour m’enthousiasmer totalement – mais c’est bien fait)
  47. Hermit Captain's Earle Diamond Head pas trop lat bomb, bien que très latakié - fort, pas hyper complexe, non - mais très bon, du poivre, du fumé, c’est de l’Anglais « straight » de grande tenue : miam
  48. Hermit Captain Earle's Stimulus package moins fort que le Diamond Head, plus équilibré - fort bon, mais le Diamond Head est plus "assumé"
  49. Hermit Captain's Earle Ten Russians le modèle type de la « Lat Bomb » ; fort, violent, mais parfumé et riche ; très bon dans son genre – mieux même que le Old Ironsides : même, une formidable réussite, un très grand blend… si on ne craint vraiment pas le LA
  50. J. F. Germain Eighteen twenty une très jolie chose, douce, subtile, en nuances – un peu trop douce - légère, mais très belle
  51. Mac Baren Vintage Syrian j'adore, pas assez « toasté » pour remplacer mon Standard Mixture, et davantage sur des choses animales - mais un remarquable blend, axé sur le « vrai » syrien. Un régal
  52. Mac Connell Grand oriental comme son nom l'indique ... oriental et très doux; assez proche du Balkan Sasieni ; et plus « à l’ancienne ». Pas mon goût, mais bravo
  53. Missouri Meerschaum American Patriot sucré, doux, une légère odeur de bourbon, un tabac à fumer en salopette sur une véranda. Evidemment pas destiné à remplacer mon Dunhill, mais ça se laisse fumer sans honte, en jouant au fermier yankee)
  54. McClelland Frog Morton pas mal, beau tabac ; mais je n'aime pas trop le goût très particulier, que je ne sais définir – du coup, je n’ai pas été plus loin dans la gamme Frog Morton. J’ai sûrement tort
  55. McClelland Balkan blue excellent balkanique, vraiment très - très réussi - un peu trop balkanique pour moi, mais complexe, succulent : très proche du Top ten
  56. McClelland Dark English Full 5110 une infection : sucraillé, collant, grossier - bref nul
  57. McClelland Legends sec, anglais, subtil, voire excellent : mais manque un peu de corps pour moi, dommage, sinon : Top ten
  58. McClelland Samovar c'est très rare : un oriental assez "sec", complexe, riche, et parfaitement excellent ; même si ce n'est pas un Anglais comme je le cherche, un superbe blend, une réussite totale
  59. McClelland Three Oaks original très turc au début, mais vite bien équilibré, agréable, subtil... hélas, manque de corps
  60. McClelland Three Oaks syrian syrien, donc plus suave, mais aussi plus "riche" que le Three oaks original - perd peut-être en complexité
  61. McClelland Wilderness sec, anglais, plus goûteux et subtil que le Legends du même McClelland, manque un peu de punch à mon goût, je préfère l’Ambassador ; mais pas loin du Top ten
  62. Paul Olsen My Own Blend Kong Frederik IX Full excellent, bien latakié mais complexe, tout en restant "sec", un Anglais, un vrai, avec du punch, du corps et des douceurs sous-jacentes... miam
  63. Paul Olsen My Own Blend Kong Frederik IX Mellow c’est très bon, ça : moelleux, doux – un peu trop cavendishé pour moi, et donc moins bon, selon moi, que le Frederic IX Full, mais un « scottish » très-très bien fait
  64. Peterson Old Dublin trop doux, trop sucraillé, pouah !
  65. Peterson Wild Atlantic bien sucraillé, et chocolaté, grâce au Burley. Beurk. Non aux Anglais Nesquik...
  66. Robert Lewis Tree Mixture serait excellent sans le black cavendish qui nappe le tout d'un voile de crème de marrons !
  67. S. Gawith Balkan Flake même si le virginia prend un peu trop le pas sur le latakia – et qu’il n’y a pas trace d’orientaux, à mon goût, c'est complexe, riche, excellent
  68. S. Gawith Commonwealth bof - du latakia, certes, mais lourd, lourd, et pas nuancé. Une soupe au goudron
  69. S. Gawith Skiff Mixture excellent, même si un petit peu plus balkanique qu'Anglais - un tabac à l'ancienne, complexe, rond, parfumé mais bien fumé : la grande classe
  70. S. Gawith Squadron Leader on est totalement dans l'esprit des « anglais à l'ancienne », secs, fumés... c'est un peu le tabac de référence de ce genre là; mais un peu trop terne/amer ? Sinon, Top ten
  71. S. Gawith Winter Time Flake bof, pas désagréable, mais trop de virginias ; et un peu quelconque à mon goût
  72. Smokers' Haven Exotic Mixture très bon balkanique, sec, bien fait ; mais pas mon rêve, il me manque, c'est perso, une pincée de latakia et plus de "richesse" de goût
  73. Smoker’s Haven 20th anniversary mixture très bon, léger – trop léger mais très bien fait – joli blend
  74. Smoker’s Haven In-B-Tween Mixture un La – Va – Or qui à l’ouverture sent comme un Va – Pe, étable, vinaigre et foin, et qui au fumage tend vers le London Mixture de Dunhill, en plus épicé. Coupé trop fin, pas mal fait - mais bof
  75. Solani 779 English Luxury assez proche du Astely n°99 - très bon, équilibré, complexe, mais un peu trop poli, trop "raisonnable" en latakia et trop "équilibré" pour moi
  76. Standard Tobacco Cy – John Cotton’s N°1 & 2 bon Anglais, subtil et plaisant - mais un peu « léger » à mon goût et manque de latakia ; dommage – à mon goût - car c’est pas mal fait
  77. Standard Tobacco Cy – John Cotton’s Smyrna excellent oriental, subtil et plaisant, noyé des parfums d’Izmir – mais comme le N°1 & 2, un peu « léger » à mon goût, dommage
  78. Wessex Tradition pas mal, car sec, "anglais » - mais sans grande complexité
  79. Wessex Gold Standard bon, meilleur que le Tradition, anglais et sec ; mais comme le Solani, un peu trop "poli" - sans être de loin aussi complexe
  80. W.P. Solomon Presbyterian miam, j’ai un faible pour ce vieux et délicieux compagnon ; mais trop doux-sucré, et trop « balkanique », je le mélange avec 20% de Latakia McClelland's


THANKS A LOT - DE CHEZ NIGHTCAP

Eh bien voilà, camarade… Il est maintenant temps – au moins momentanément – de mettre un terme à ces « Sorties en boites ».
J’étais venu sur ce Forum en quête d’un successeur au Dunhill Standard mixture de ma « jeunesse ». Beaucoup m’ont aidé. J’ai beaucoup testé. Et fort gentiment, Erwin et Guillaume m’ont poussé à faire, de ces errances, des revues… que j’ai bêtement accepté de t’infliger.

Mais je voudrais bien, aujourd’hui, pouvoir fumer mes tabacs, sans me torturer le neurone pour savoir comment je vais te les narrer. ;-) Et surtout, surtout… je n’ai plus grand-chose à dire : je crois avoir raconté tous les mélanges que j’aime – et globalement, je n’ai pas le courage d’Erwin, ou de Charles et Simon : je ne sais parler que de ceux-là.

Non, tiens : il me reste quelques regrets. Je ne t’ai pas dit que le Balkan Blue est un régal, le Cooper Low Country un excellent mélange ; que le Balkan Flake me réjouit ; que le Vauen n° 15 est un des anglais les plus médiocres qu’on puisse fumer ; et le Vintage Syrian de Mac Baren un très, très grand blend.

Je n’ai pas parlé de certains Virginias qui m’enchantent, même si… je les apprécie moins que les Latakiés : le Hamborger Veermaster soyeux, le subtil Pebblecut, l’excellent et chaleureux Wessex Brigade Campaign, etc.

Ben voilà, c’est fait.
Et si j’en trouve d’autres qui m’ébahissent (j’espère…), je t’en parlerai sur le Forum.

Ah si… J’ai quand même actualisé ma « liste d’Anglais ». Voir ci-dessus. Bien sûr, on s’en doutait, dès le départ… je n’ai pas trouvé LE successeur du Dunhill Standard - si réussi, à mon goût ; et sans doute magnifié encore par le souvenir. Mais j’en ai trouvé 10, qui forment mon Top ten. C’est déjà très bien, pour m’orgasmer la papille.

Dernière remarque : merci à Erwin et à Guillaume, je leur suis reconnaissant de m’avoir offert le plaisir de ces babillages latakiophiles – et je reste bluffé par leur élégance.

D’ailleurs, en parlant de cela… Je t’ai aussi trouvé, old chap, mon camarade, d’une indulgence coupable, et même d’une infinie patience, devant mes logorrhées.

Merci… C’était gentil.

A mon avis ;-)