Ludwig Lorenz

Les Lorenz sont pipiers depuis trois générations : c'est le grand-père de Ludwig qui a créé la maison Lorenz, reprise ensuite par son fils Karl, inventeur d'un système de double filtre. Ludwig la dirige depuis 1985.

Ludwig a suivi dans les années soixante une formation dans les métiers du bois ce que l'on comprend en visitant sa galerie : sont-ce encore des pipes, ou des sculptures ?

Du coup, l'échelle de prix est large : de moins de cent à deux mille euros pour ce qui lui tient à cœur, les "pipes d'art".

Ludwig emploie de la bruyère de Calabre, et des tuyaux en acryliques. Toutes ses pipes sont à filtres 9mm, mais on peut lui passer commande d'une "sans filtre", ou lui proposer ses croquis.

Si nous n'avons pas, en France, pris cette habitude des pipes à filtre, puisqu'on nous a imposé cette manie du "système", nos voisins allemands eux, en sont les champions. On en trouve également en Italie, avec les filtres en balsa. Ludwig Lorenz, Autrichien, a hérité de son père Karl une spécialité familiale : la pipe à double filtrage.

Cette nouvelle n'intéressera que les "fanas" du filtrage, nous en connaissons tous au moins un, et nous respections ses manies, car le fumeur de pipe est tolérant.

Sortie de sa pochette, on est en présence d'une pipe qu'il ne viendrait à l'idée de personne de donner à une dame : le fourneau est aussi long que la tige, elle-même bien rembourrée pour accueillir les filtres.

Pour le premier, c'est l'habituel filtre 9mm, fourni ici sous formes de filtres Savinelli en balsa.

Pour le second, c'est plus difficile à trouver. Il y a bien une pochette, remplie de pastilles percées en leur centre, mais où les mettre ?

Car on ne s'en rend pas compte à première vue, mais le fourneau, percé en son centre, se dévisse. C'est dans l'alvéole ainsi découverte qu'on place le deuxième filtre, de marque Wertex. Voilà qui est bien surprenant pour qui n'est pas un habitué.

En aspirant à vide, on sent une très légère résistance, voilà tout. Puis on bourre sa pipe, et on se lance...

Aux premières bouffées, l'impression de fraîcheur est surprenante : ça marche ! Et mieux, il faut le dire, qu'avec les pipes à un filtre ! Il semble même que la fumée soit parfumée ? Cette impression de parfum supplémentaire vient du filtre Wertex, mais cela disparaît après quelques minutes. Que ce soit avec un semois, un latakia, ou même un mélange aromatique, on a toujours cette impression de fraîcheur, on l'a même au point qu'on peut penser qu'elle dénature le goût du tabac.

Alors faut-il conseiller ces pipes ? Pour les amateurs de pipe à filtre, oui, très certainement. Les autres s'abstiendront.