Né à Florence, Enzo Foresti se souvient encore passer avec plaisir d'une boutique à l'autre : de celle de son père, orfèvre, à la boutique voisine, celle d'un ami de son père, pipier. Il va approfondir la question pipière, et cet amateur de virginie et de semois, une fois installé à Prato, et ayant pris sa retraite de biologiste, va pouvoir travailler comme pipier à temps plein.
Peu de pipiers travaillent autant de matières : bruyère bien sur, qu'il va choisir personnellement, certains blocs sont chez lui une trentaine d'années, mais aussi le cerisier, le merisier, les racines d'arbousier, l'olivier de Toscane et de Ligurie, le frêne, le genièvre - et dernièrement il a pu trouver du morta et de l'écume de mer...
Ses tuyaux sont généralement en ébonite, il utilise aussi l'acrylique, mais aime à ajouter des tiges de bambou à ses pipes sablées.
Bien sur influencé par les artisans italiens qu'il connaît, sa production reste artisanale.
Pour lui, une bonne pipe doit réunir plusieurs sens à la fois : elle doit rester sèche et rendre les arômes de bout en bout, être légère et équilibrée, l'idéal étant pour lui une pipe que l'on peut garder en bouche, bien proportionnée, sans oublier qu'une pipe est faite pour être touchée, tenue en main, et que le sablage ou le guillochage lui donnera son caractère.
