Premal Chheda

Premal Chheda est né en 1977, à Springfield. C'est à onze ans qu'il déménage à Columbus, où il réside et travaille désormais. Ses mélanges préférés sont les anglais et virginie, si possible âgés, notamment le Smokers'haven Our Best Blend, qu'il fume dans les pipes offertes par ses amis pipiers, ou des GBD des années 70, ou plus anicennes.

Il a commencé dans les années 90, en restaurant les pipes pour le magasin de son père, puis, une dizaine d'années plus tard, se procure ses premiers kits chez Tim West. Après des années à vendre des pipes d'artisan, il sait déjà ce qu'il veut faire. En 2003 débute sa période d'apprentissage, les premières pipes réalisées avec peu de matériel, sur lesquelles il n'appose pas son nom, n'ayant pas encore atteint le niveau technique qu'il veut proposer. En 2006, il installe son atelier dans son magasin, et, un an plus tard, il se sent prêt. C'est qu'il a eu la chance d'avoir les conseils de Tim West, Steve Anderson, Jody Davis, Jeff Gracik, Michael Parks, Rad Davis et d'autres, particulièrement de Michael Butera. Ces échanges se poursuivent, avec Jesse Jones, Clark Layton, Micah Cryder, Abe Herbaugh, Nate King, Thomas James, Ryan Alden, Micah Redmond, Andrew Staples, etc. ...

Sa motivation ? La satisfaction de réaliser un produit à la main, avec un soin particulier attaché aux finitions, et aux détails techniques. S'il a forcément été influencé par les nombreux pipiers qu'il a côtoyés, et par ceux avec lesquels il travaille, ou qu'il enseigne - il note d'ailleurs que le fait d'enseigner l'a aidé à analyser son propre travail - il est attiré par les styles danois, mais aussi anglais, mais cela ne l'aide pas non plus à développer un style qui lui soit propre.

Il admire également le travail de Lars Ivarsson, pour ses asymétries, et ses bagues, Cornelius Maenz pour la grâce de ses formes, mais aussi Sixten Ivarsson, Bo Nordh, et Horry Jameson, mais aussi le côté strict des modèles Dunhill, GBD, Barling, et BBB.

Premal ne peut être pipier à plein temps, et pour cause : outre le fait qu'il travaille avec un pipier débutant, il doit également tenir la boutique Smokershaven !

Sa bruyère vient de chez Mimmo, il la conserve durant deux ans afin qu'elle s'adapte au climat, et bien sèche. Ses tuyaux sont principalement en ébonite et cumberland, en acrylique ou en ébonite lors de commandes particulières. Il lui arrive également d'utiliser un matériau semblable à l'ébonite, à ceci près qu'il ne s'oxyde pas. Seul inconvénient, il est un peu plus lourd que l'ébonite, et ne peut être utilise sur tous ses modèles. Pour ses bagues et allonges, il travaille le bambou, mais aussi des bois comme le Buckeye Burl, le Box Elder Burl, le Redwood Burl, le Maple Burl, mais aussi l'ébène, l'ivoire rose, le kingwood, le tulipier, et l'argent.

Sa production annuelle varie, suivant le temps disponible, et celui des pipiers avec qui il travaille. Lors de sa collaboration avec Bill Shalosky, une trentaine était proposée, mais Jesse Jones travaillant à plein temps, cela devrait monter autour de 120. Est également proposée la ligne Buckeye, sur le modèles des Ligne Bretagne. Premal propose des modèles sablés, mais surtout, des pipes lisses, celles-ci étant dans son esprit le haut de gamme, il cherche d'ailleurs à proposer la plus belle finition lisse possible.

Premal peut travailler de deux façons différentes : soit à partir du grain, et dès lors réaliser quelques croquis sur le bloc, soit partir d'une forme qu'il va dessiner sur papier et reporter la forme sur le bois. Puis, il procède aux perçages et au façonnage, ou inversement. Mais jamais il ne sacrifie le bon fumage d'une pipe à une forme. Il a utilisé plusieurs systèmes de gradation, mais a fini par simplifier. Depuis juillet 2015, il a abandonné les marquages de 1 à 10, dix étant le grade le plus haut. Désormais, seules les plus belles pipes sont marquées de ces initiales, mais il n'y en a qu'un ou deux par an.

Depuis les débuts des pipes Chheda, il y a toujours eu deux pipiers qui inspectent les pipes, et font partie du processus. Parfois une pipe sera réalisée par un seul pipier, et inspectée par l'autre, parfois les deux travailleront sur la même pipe. Cette obstination à vérifier le travail lui vient de Michael Butera, mais il n'oublie pas non plus les adages des uns et des autres :

- Fais des pipes que les machines ne peuvent pas faire, Rainer Barbi

- Prends ton temps pour la forme finale et la finition, Steve Anderson

- C'est bon d'être pipier ! Tom Eltang