Philippe Bargiel

Philippe Bargiel a eu la vocation tardive. Jeune sculpteur, c'est par curiosité qu'il pousse la porte d'un magasin de pipes parisien aujourd'hui fermé : il ne fumait pas encore. A la fin des années 80, fermeture du magasin : il récupère une partie du matériel et s'installe à son compte, dans l'Oise.

Il est l'un des deux derniers pipiers, avec Jean Nicolas, à plonger ses pipes d'écume dans un bain de blanc de baleine, ce qui leur donne une couleur et un goût uniques. Mais il est difficile de s'approvisionner : le cachalot, dont est tiré le blanc de baleine, est une espèce protégée, et le stock n'est pas inépuisable.

C'est en 2006 qu'il découvre une huile, tirée d'un palmier, contenant les mêmes molécules que le blanc de baleine, et présentant les mêmes avantages.

Pour les tuyaux, s'il utilise rarement de l'ambre, il travaille le plus souvent avec de l'ambrolith, plus abordable. Et pour raccorder la tige au tuyau, il utilise un pas de vis en buis pour la première, et en os pour la seconde.

Ses créations se vendent surtout en Allemagne, et s'il a du arrêter les pipes sculptées représentant Vercingétorix ou Napoléon pour des clients japonais, c'est surtout parce que son emploi du temps est pris par les réparations.

Philippe Bargiel est mort en novembre 2012