le Futur

par Corneel Vermeulen, traduction de Jean-Daniel Chambaz

19/03/07

Les pipes ne sont pas très en vogue, dans le monde actuel. Regardons les choses en face, parlez de fumer la pipe à qui vous voulez, et les gens auront des images mentales de vieux schnocks affalés dans des sièges en cuir rembourré, plutôt que d'un jeune gaillard bien vivant, plutôt "cool", et qui serait un modèle pour tous. Je ne pense pas que les pipes regagneront à coup sûr la popularité qu'elles ont eue. Le marché de la pipe de collection devrait tenir pendant encore un moment, mais, personnellement, je n'ai que peu d'espoir pour le long terme. Tenez le coup avec moi.

Fumer la pipe a été plus populaire, c'est un fait. Tout le monde semble penser aux pipes quand ils pensent à quelque chose de typique pour les années 30, ou même les années 50. Ou vice versa, si on pense aux pipes, on pense à cette période. Les pipes au 21ème siècle ne semblent pas avoir le même statut dernier cri que celui d'un iPod.

Un peu d'histoire ne nuit jamais, et pourrait aider à rafraîchir nos pensées. Nous venons d'une période pendant laquelle les pipes étaient vraiment en vogue, et ont même symbolisé la réflexion et la virilité. Plus tard, vers la fin des années 60 et jusqu'au milieu des années 80, nous avons eu le boom des freehands danoises. Ensuite, le marché fut saturé, vraisemblablement sous l'influence des cigares, qui gagnaient rapidement en popularité. En 1983, PCI International commença, qui a initié la culture des expositions de pipes, des club de pipe, et du boom interactif de la pipe d'avant-le-Net. En outre, Richard Hacker a publié son livre "The Ultimate Pipe Book" au milieu des années 80. Hormis le fait que ce livre a reçu bon nombre de critiques, il a alimenté le boom de PCI dans les années 80.

L'effort du Show a été également soutenu par Barry Levin, présentant "les pipes usagées" acceptables comme collectibles, fondant de ce fait le marché de la pipe d'occasion. PCCA a commencé à rendre les pipes High Grade disponibles à prix cassés aussi. Pendant une discussion informelle récente sur IRC, #pipes (à propos des pipes), Robert C. Hamlin, de PCCA, a parlé d'une façon assez positive au sujet d'un " nouvel événement", qui pourrait être vu dans la même ligne historique :

Je pense que ce qui va arriver, les prochaines années, est que les pipes shows vont s'effondrer d'eux-mêmes, c'est-à-dire que la fréquentation va baisser, et que les vendeurs épongeront pendant l'année suivante. La plupart des sites phares sur Internet se fermeront, ASP se développera avec plus d'experts en pipologie du Net, la vraie scène de la pipe va se centraliser et devenir plus sérieuse, puis un certain événement, aucune idée duquel, mais un certain nouvel événement va rallumer l'intérêt pour la pipe. Une fois que le nouveau cycle se sera amorcé, les mêmes savants-experts du Net réapparaîtront.

Ledit événement est probablement un peu trop un vague. Ou trop plein d'espoir. Il y a des chances qu'il n'affectera que le segment des collectionneurs de haut niveau du marché de la pipe, ce qui pourrait ne pas être une bonne chose. Comme je vois les choses, il y a eu de nombreux événements, sur la scène de la pipe, qui sont allés décroissant.

Comme raison d'être si optimiste, Hamlin dit ceci :

Jamais, dans l'histoire des pipes modernes, les high grades ne se sont si bien vendues et en aussi grand nombre que pendant la période du milieu des années 80 à, disons, 2000. Castello avait l'habitude de vendre à son distributeur aux USA, 300-400 pipes par année. Dès 1985, j'ai vendu, un seul revendeur, pas un distributeur, 500 à 700 pipes Castello par an.

Mais que dire du nombre total de fumeurs de pipe ? Il semble toujours qu'il y en a de moins en moins, par là autour, en dépit du nombre de personnes qui dépensent de grandes proportions de leur revenu en pipes, par opposition aux maigres $30 ou $50 précédents, au mieux. Même si c'est un plus petit marché, c'est un marché sûr.

En ce qui concerne le marché de la pipe en général, on pourrait déclarer que dans l'hypothèse de, par exemple 20% de la population qui fumerait la pipe, il serait très raisonnable de supposer que les pipes fumées seraient toutes des Medico, des Grabow, des maïs, etc. et qu'un très petit pourcentage de ces fumeurs fumeraient des high grades comme, par exemple, Dunhill, Castello, ou des pipes d'artisan comme S. Bang ou Bo Nordh, et d'autres.

Aujourd'hui ce marché est beaucoup plus petit, mais le marché des Dunhill -- entre autres marques high grade -- est beaucoup plus important. Sommes-"nous" vraiment concernés par le marché global de la pipe, ou par le marché des "Dunhill high grade de collection"? Selon R.C. Hamlin, la raison pour laquelle l'événement PCI de 1983 a été si important est que les "collectionneurs de pipes" se sont alors rendus compte qu'il y avait là d'autres collectionneurs de pipes. La poignée qu'un magasin local avait toujours eue était devenue des milliers à travers les Etats-Unis. Et, avec le facteur d'Internet (1995-98), la tendance s'est étendue au monde entier.

Sykes Wilford déclare que le "fumage de pipe diminue (les chiffres de la consommation de tabac à pipe nous l'indiquent). Cependant, le segment "haute qualité / magasin spécialisé" des affaires est certainement très, très sain. Ceci est principalement ce qui nous intéresse (et probablement quiconque apprécie Pipe Lore)."

Chaque fumeur de pipe compte, évidemment, mais même aujourd'hui, Medico-Dr Grabow vend 250000 pipes par année aux Etats-Unis. "Ces" gens pensent en règle générale que "nous" sommes fous de dépenser plus de $150 pour une simple pipe. Ce ne sont pas eux qui payeront $150 pour une pipe et tout le tabac qu'ils fument en une année. Le même type de fumeur de pipe existe aussi dans l'UE. Les amateurs de Grabow aux Etats-Unis sont les amateurs de Butz-Choquin, de Stanwell ou de Savinelli en Europe. Ou, comme Wilford le dit :

Un brin d'anecdote, mais très intéressant, est que Dr. Grabow (par le nombre de pipes, l'industrie de Sparta est le plus grand fabricant de pipe au monde, je crois) a eu sa première année d'accroissement des ventes, depuis des décennies, en 2006. Quoi qu'il en soit, il est possible que les fumeurs de pipe fument moins, si l'on compte per capita (en effet, je pense que ils sont probablement beaucoup moins à fumer la pipe toute la journée au bureau [excepté dans le mien] qu'ils ne l'étaient par le passé), mais qu'il n'y a pas vraiment moins de fumeurs de pipe.

Le collectionneur belge Erwin van Hove n'est pas d'accord. Il pense que fumer la pipe deviendra de moins en moins commun. Il base ceci sur ce qui peut être vu de la production de Saint-Claude, qui diminue tous les ans. Un autre sujet ici est que les grandes compagnies de tabac arrêtent régulièrement des mélanges. Ce processus est irréversible. D'autre part, affirme van Hove, cette évolution ne sera pas évidente, pendant encore longtemps, dans le petit marché de niche qu'est la crème des pipes de qualité faites à la main, et il en ira de même pour le tabac mélangé à la main.

Ainsi, nous pourrions maintenant en conclure que nous avons deux faces, dans le monde de la pipe. D'une part, il y a la scène High Grade, actuellement éclatante, et d'autre part le marché, en diminution, pour des pipes de qualité inférieure; le niveau de base -- bien que toujours relativement fort. Je prétends que, si c'était bien le cas, ceci serait désastreux pour tout le monde à la longue, bien que je me compte comme faisant partie de la scène High Grade. Cependant, à la fin, je crois que nous sommes tous des fumeurs de pipe -- nous sommes tous dans le même bateau.

Joe Harb, contributeur à PipeLore, critique de Pipes and Tobacco Magazine, collectionneur et ancien blender, pense que les choses pourraient être légèrement plus compliquées. Selon lui, il y a plusieurs différentes sous-populations chez les fumeurs de pipe :

  1. Ceux qui ont leurs pipes et tabacs, sans interaction avec l'une des d'autres sous-populations
  2. Ceux du premier groupe, mais qui ont un intérêt à avoir des interactions avec d'autres populations;
  3. Ceux du deuxième groupe, mais leur intérêt à agir l'un sur l'autre a le potentiel de susciter un intérêt à augmenter leur niveau d'interaction;
  4. Ceux du troisième groupe, mais qui limitent leurs interactions;
  5. Ceux du quatrième groupe, qui laissent leur intérêt continuer à être stimulé;
  6. Et un cinquième groupe de ceux qui en arrivent à s'impliquer dans leur passe-temps, son développement et sa protection.

Harb affirme que personne n'a de contrôle sur la composition des deux premières sous-populations. Et, personne ne sait quand un fumeur de pipe est poussé à augmenter son intérêt, ni jusqu'où son intérêt augmentera. Selon lui, nous pouvons seulement espérer qu'il y aura assez de personnes dans les groupes 4 et 5 pour maintenir le processus indéfiniment.

Je pourrais même le faire plus compliqué et déclarer qu'il y a également un groupe qui a choisi ses pipes et tabacs après interaction avec d'autres fumeurs de pipe.

Mais, peut-être n'avons-nous même pas besoin d'étudier tout ceci, car il y a d'autres facteurs à prendre en considération.

Et à propos du tabac ?

Maintenant, que diriez-vous de prolonger notre point de vue et d'observer la consommation totale de tabac à pipe, en ne tenant pas compte de choses comme le stockage, le vieillissement ou même la constitution de réserves. Si quelqu'un veut acheter une pipe, il est absolument logique qu'il veuille aussi la fumer. Ca va plutôt bien ensemble, non? On pourrait avancer l'argument que de nombreuses pipes high grade ne sont jamais fumées, mais généralement leurs collectionneurs fument des pipes. Ainsi, mon raisonnement serait que, s'il n'était économiquement plus intéressant pour les compagnies de fabriquer du tabac à pipe, cela aurait aussi à long terme un impact sur le fait de collectionner les pipes.

L'intérêt de collectionner des pipes disparaîtra très probablement s'il n'y a aucun tabac à y fumer. On pourrait avoir une belle collection d'environ 150 pipes ou plus, mais également avoir de la peine à trouver le tabac pour les fumer. Cela aurait-il alors un sens d'acheter une pipe neuve (ou estate) qu'on ne pourrait pas fumer, indépendamment de son prix ?

En outre, comme Sykes Wilford l'énonce : "En dehors des chiffres globaux de consommation de tabac à pipe, il n'y a pas de données solides. Beaucoup de données anecdotiques sont là, mais cela n'aide pas beaucoup."

Cependant, on ne peut pas regarder des sociétés comme Gawith, ou même Orlik (quoiqu'elle fasse partie de BAT, via ST), Kopp, Swedish Match dans la même catégorie que Philip Morris, Altria ou BAT. Elles font toutes des bénéfices sur le tabac à pipe, évidemment pas des tabacs à pipe du goût de tout le monde, mais de ceux qui sont vendus internationalement. Après le milieu des années 90, si les sociétés avaient tourné avec une petite marge, sans parler de perte, la ligne aurait disparu. Leur disponibilité est d'une importance cruciale. Avoir du tabac à pipe – n'importe quel tabac à pipe -- en vente dans beaucoup d'endroits aide à fumer la pipe. C'est du moins mon avis. C'est l'image qui apparaît : si vous avez une pipe, vous pouvez la bourrer. Ou même à l'inverse; nous avons quelque chose à vendre qui est prévu pour bourrer dans une pipe. Pourquoi est-ce que vous ne faites-vous pas un essai, pour voir si vous l'aimez? Le prix est assez bas, tellement même qu'il n'y a pas de risque. S'il est disponible, il peut être acheté. S'il est disponible, il pourrait y avoir de l'intérêt pour lui. Si tous les articles relatifs à la pipe devaient être retirés d'un magasin, je pense qu'il serait beaucoup plus difficile de susciter un intérêt pour fumer la pipe. Ceci peut ou peut ne pas être l'un des facteurs de la déclin du fumage de pipe aux USA, où beaucoup de buralistes se sont retirés des affaires ou simplement ferment, pour quelque autre raison. Le tabac bon marché (et les pipes aussi, très probablement) pourraient soutenir l'idée que les pipes existent encore. Et en outre, beaucoup de gens semblent encore en acheter, et elles sont encore produites. Ainsi le fait que moi, ou toi, cher lecteur, ne les aime pas, est seulement d'une importance secondaire.

Il y a un problème actuel, cependant. Les choses ne sont pas aussi claires que du cristal, comme nous le voudrions. En regardant de plus grandes compagnies, les choses tendent à devenir floues.

BAT propose Dunhill, mais cela peut ne concerner que des cigarettes. Naturellement, Rothmann propose aussi Dunhill, aussi, mais parle-t-on de cigares ou de robes de chambre? C'est un tas de sable, et presque impossible à sonder. Le problème de Dunhill est que la partie de Dunhill à laquelle vous vous adressez peut ne rien savoir sur les autres parties de Dunhill. Pire, ils peuvent même ne pas rien savoir sur leur propre partie. Dunhill est une multitude de produits, fabriqués, et même sous-traités dans une multitude d'endroits, et vendus par d'innombrables tiers, tout autour du monde. C'est une soupe à la tomate avec un pedigree. Et Dunhill n'est pas la seule marque comme cela. L'Amphora, les tabacs aromatiques relativement bon marché de Hollande, est une marque qui fait partie du groupe de Douwe Egberts, qui est également fortement impliqué dans les affaires de café et de thé. Le fait est que les ventes de "bas de gamme" -- pour employer un mauvais terme -- soutiennent le niveau "de luxe", mais on peut ne jamais dire si le "bas de gamme" est en diminution ou s'il est juste mesuré d'une nouvelle manière par différentes sociétés.

BAT s'est avérée avoir des "opérations" (lisez : une usine de cigarettes) en Corée du Nord qui ont étonné des actionnaires; mais, censément, toutes les évaluations ont été toujours incluses dans les rapports. C'était une histoire qui a couru pendant quelques jours, et ensuite vous n'avez plus jamais rien entendu à ce sujet. La vente des cigarettes de BAT en Corée du Nord paie-t-elle la vente des tabacs de niche pour la pipe de BAT au Danemark? Ceci devient une image très informe, si vous la regardez avec ce niveau d'intérêt. La partie triste, c'est si vous regardez comment "le mélange de tabac à pipe X " de Thaïlande ou d'Indonésie renvoie à BAT, ou comment le "Walmart Value Blend - Maple" renvoie à Altria, mais c'est ainsi. Elles le maintiennent dans les rapports annuels, même dans les trimestriels, c'est juste un chiffre, pour une catégorie non définie.

RJR énumère toujours Lane en tant qu'importateur global de Dunhill, tout comme en 1996. Le secteur mis en avant, d'un bout de l'affaire à l'autre, avec des sociétés des USA, est ce qui s'appelle les "petits cigares". Ils apparaissent à chaque page.

Il pourrait être intéressant d'étudier la façon dont les mélanges de la meilleure qualité de tabac de "niche" sont seulement encore possibles en raison des ventes en vrac des mélanges "traditionnels bon marché" : de plus en plus de petites compagnies de blenders semblent se développer, comme GLPease ou Pipes & Cigars (avec Russ Ouellette comme blender) en tant que les deux actuellement les plus connues, dans ce domaine. La question, là, est de savoir si c'est ainsi que les choses vont aller. Est-ce que ces petits blenders seront capables de tenir, ou sont-ils influencés par des forces du marché que nous pouvons essayer de discerner dans de plus grandes compagnies ?

Le monde est un village

Je suis sûr qu'il y a un groupe de nouveaux fumeurs de pipe qui commencent par des Grabows (ou leurs contre-parties européennes) et regarderont Walmart (ou un magasin de tabacs et journaux), peut-être un magasin de pipes. Le dernier pourrait les satisfaire, ou non, et dépend seulement de la situation relative du fumeur à un tenancier de magasin bien informé. Il en reste encore quelques-uns. Quelque part. L'autre option est d'aller sur Internet. Alors, cela ne pourrait pas prendre bien longtemps avant qu'ils ne tombent sur un certain groupe en ligne de forum ou de discussion -- ASP ou pipes.org semblent être les plus connus. Cette étape n'est souvent pas très difficile à franchir, comme on peut le voir aux nombreuses nouvelles personnes qui rejoignent ces forums.

Le Net n'est pas l'unique, ni la seule bonne manière pour le salut du fumage de pipe, cependant. Tout dépendra néanmoins fortement du fumeur individuel (vous rappelez-vous les 5 catégories des fumeurs de pipe de Joe Harb, mentionnées ci-dessus?), de son environnement, son statut et son revenu social, ou même de sa situation géographique.

Jusqu'à nouvel avis, en Europe, on peut acheter certains mélanges aux marchands de journaux -- pas dans chaque ville ou chaque pays, mais en Belgique et en Allemagne, par exemple, ils semblent en être bien pourvus. La disponibilité en tabac à pipe de bonne qualité est encore joliment assurée, là. Votre serviteur achète ses mélanges Ashton chez son marchand de journaux local. Pour continuer sur ma situation domestique (la Belgique); Stanwell, Butz-Choquin et une foule d'autres marques françaises peuvent être achetées chez les buralistes, ou même chez les marchands de journaux. À la différence de ce qui se passe aux USA, ces marques françaises se vendent réellement, bien que de moins en moins. Même quelques magasins de journaux auront également quelques mélanges à vendre aussi, dont un, invariablement, inévitablement, sera du semois. A part cela, il y a de grandes chances de trouver de l'Amphora ou du Borkum Riff, et d'autres marques faites par les grandes compagnies mentionnées ci-dessus (BAT, RJR,…).

Aux Etats-Unis, c'était aussi le cas. Plus maintenant, à quelques exceptions près.

Comme étude de cas d'une de ces exceptions, regardons Michael M. Harvey, qui a assez récemment ouvert un magasin de tabac, et qui accueille également le site Web "Big Lou's Backroom". Harvey a ouvert un magasin de tabac après avoir été congédié de son poste d'enseignant à l'université locale. Son épouse et lui n'ont pas voulu quitter la région, et Harvey n'a pas voulu aller travailler pour quelqu'un d'autre. Toujours selon Harvey, il n'y avait qu'un endroit pour acheter les pipes, le tabac à pipe et les cigares à Brainerd (son domicile), et qui faisait partie d'une librairie. Aucun des employés de ce magasin ne savait quoi que ce soit au sujet du tabac. Harvey, étant un homme de pipe lui-même, a vu une occasion pour lui de travailler dans un endroit qu'il appréciait. Une fois, questionné sur ce qu'étaient ses espérances dans cette période peu amicale pour la pipe, il déclara ceci :

La plupart des affaires échouent dans leur première année et ne font pas d'argent jusqu'à leur troisième ou quatrième année. J'ai couvert mes frais la première année dans les affaires et j'ai vu une croissance régulière depuis que j'ai ouvert. J'ai régulièrement eu de meilleurs mois que l'année précédente. Si la tendance continue, je verrai facilement un bénéfice dans ma troisième année.

Vous avez bien lu : un magasin de pipes faisant du bénéfice. Harvey attribue ceci à plusieurs facteurs. D'une part, il a le seul salon-fumoir dans le secteur. Aucun des autres (apparemment d'autres ont senti l'odeur de l'argent, puisque deux nouveaux magasins se sont ouverts) n'offre un endroit aux gens pour se détendre et fumer. Deuxièmement, il est le seul buraliste en ville. Selon ses propres mots : les autres magasins peuvent vendre des cigares, pipes et tabacs à pipe, mais ils vendent plus de cigarettes que toute autre chose. En outre, les personnes qui travaillent dans ces magasins ne savent rien au sujet de ce qu'elles se vendent, elles font juste un travail pour un salaire minimum.

À un niveau national/international, Harvey a créé ses propres mélanges, seulement disponibles via le magasin ou le site Web. Il fabrique également des pipes, encore seulement disponibles par le magasin. Les lois fiscales au Minesotta sont telles qu'il lui serait très difficile, sinon impossible, de concurrencer plusieurs des e-commerçants établis. Le but général de cet article, cependant, est d'essayer d'obtenir une vision de ce qui se produit sur la scène de la pipe, et du marché lié. Harvey a fait quelques commentaires remarquables :

Chacun prétend que l'industrie de la pipe meurt. Je n'ai qu'une preuve anecdotique, mais je ne suis pas sûr que ce soit le cas. J'ai été étonné par le nombre d'étudiants en âge d'université qui commencent à fumer la pipe. Ce sont de jeunes hommes intéressés à fumer la pipe, et il y a une soif pour plus d'information. Plus ils apprennent, plus ils deviennent intéressés. Beaucoup de gens attribuent la mort du buraliste en magasin au manque de tabagisme, mais je me demande combien l'inverse est également vrai. Dans quelle mesure le manque de magasins bien informés et utiles a-t-il contribué à l'affaiblissement de l'intérêt pour fumer la pipe ?

La réponse pourrait être cruciale pour soutenir le marché. "Big Lou" fait bien, et probablement pour cette raison. D'autres magasins font très bien aussi bien; Lee Erck mentionne que le Riegel à Fort Wayne fait un bon travail pour amener les jeunes à la pipe. Félicitations à Dennis Hill et à son fils Tony. Erwin van Hove considère l'incompétence du personnel et des propriétaires des bureaux comme une vraie menace pour notre hobby : des milliers de jeunes fumeurs potentiels de pipe reçoivent le mauvais conseil, et sont renvoyés avec un mauvais mélange aromatique qui ne garantira que la brûlure de leur langue, et ils abandonneront tout plus tard, après quelques essais. Ils transmettront leur expérience à leurs pairs, qui vont leur accorder foi.

Cependant, en Europe, on ne permet plus la promotion du tabagisme, de quelque façon. Ceci commence par la publicité, mais va de toute manière jusqu'au point où les sites Web tels que celui-ci peuvent avoir des ennuis, parce que "nous" ne disons pas aux gens les fameuses phrases du genre de "fumer tue, et va vous rendre très très malheureux". Ou d'autres choses du même effet.

En outre, en général, aux USA, plus de magasins pourraient fermer que s'ouvrir. Les ventes de tabac par Internet encore être limitées par des lois locales ou d'Etat, mais que vont pouvoir fumer les collectionneurs dans cette pipe à $1000, et qui pourrait vraiment franchir les frontières inter-Etat, du Walmart Maple? Et ceci ne doit même pas se limiter aux collectionneurs du dessus du panier. Que vont fumer les Européens, quand le Parlement de l'UE ou la Cour de Justice de l'UE interdira la vente de tabac aux entreprises pas spécifiquement autorisées, et seulement pour la vente de tabac (ou un autre scénario très antipathique, mais entièrement et bureaucratiquement plausible) ?

Erwin van Hove considère ceci comme étant le plus grand danger potentiel que nous pourrions affronter – du moins en Occident. De plus en plus, des lois sont votées qui gênent, limitent ou même simplement interdisent la vente en ligne des produits liés au tabac. En plus, la politique politiquement correcte de certaines compagnies comme eBay ou PayPal, ou l'attitude de quelques compagnies de cartes de crédit à tendre vers l'auto-censure quant à tout ce qui touche de au tabac, ne nous aidera pas du tout. Van Hove argue du fait que si ce scénario-catastrophe continue, la meilleure partie du monde de la pipe s'effondrera. Sinon, alors l'Internet offre beaucoup d'occasions intéressantes aux jeunes (ou nouveaux) fumeurs de pipe de s'informer et d'acheter pour leur propre plaisir. Ceci pourrait certainement bénéficier à une nouvelle génération…

Harvey a une vue différente à propos de l'effet des interdictions de tabac sur le futur du fumage de pipe :

Je pense que les gens ont une vue généralement myope de la fumée et de l'utilisation du tabac en général. C'est vrai qu'il y a une vague d'attitudes et de législation contre le tabac, de par le monde, mais c'est loin d'être la première campagne ou la plus agressive contre le tabac. Pour donner à ceci une certaine perspective, en 1604, le roi James Ier d'Angleterre a imposé une taxe de quatre mille pour cent à l'importation du tabac. Ceci fait faire pâle figure à l'impôt de 70% au Minnesotta. De même, il y a eu des interdictions pures et simples au Japon, en Roumanie et au Moyen-Orient avec des punitions aussi graves que la décapitation. Même l'Amérique a eu une interdiction de fumer dans l'Etat du Massachusetts dès 1632. Rétrospectivement, les tentatives actuelles de limiter la fumée (qui visent en grande partie les cigarettes) n'ont rien de nouveau, et je crois que celles-ci aussi passeront.

De manière intéressante, Joe Harb énonce aussi quelque-chose dans ces lignes, mais d'un point de vue légèrement plus pragmatique au sujet d'une interdiction totale. Selon ses propres termes :

Je pense qu'il y a plusieurs facteurs qui empêcheront cela de se produire (l'Internet, des entrepreneurs tirant profit de l'Internet pour créer de nouvelles entreprises, des magasins réels qui ont employé l'Internet pour développer leurs affaires, les forums de pipes qui continuent à remuer et fomenter l'intérêt pour ce passe-temps, et les instances fédérale, étatique et locale qui ont maintenant trouvé la formule pour avoir les ventes de tabac hors taxes sous contrôle), et d'autres. Un affrontement potentiel entre ceux qui ne veulent pas tuer la vache à lait et ceux qui veulent tuer l'utilisation du tabac, même si elle signifie la perte de dollars en impôts, devient chaque jour plus proche. Et c'est peut-être cette confrontation qui donnera à l'industrie du tabac l'occasion de contre-attaquer. Les bien-pensants n'ont aucun plan financier pour cela et, une fois que les gens qui les ont soutenus avec des lois et des règlements prendront conscience que la source de l'argent (et comment ils ont trompé le public sur la façon dont il a été employé) dont ils ont besoin pour fonctionner est en danger, ils n'écouteront plus les bien-pensants, et plus probablement, commenceront réellement à les contrer.

Si l'imposition et l'avarice qui en provient, de la part de ceux qui sont en fonction, sauveront le marché du tabac, ceci reste à voir. À mon avis, ce n'est pas invraisemblable, pourtant il est difficile de dire quoi que ce soit à ce sujet, et avec certitude, en ce moment.

En avant, vers d'autres rivages et des territoires de pipe non encore cartographiés. J'ai demandé à Echo Hui, dans une précédente entrevue, quelles marques il pouvait trouver à Shanghaï. Il énumère, entre autres, GLP et McClelland. Peut-être que les petites compagnies de blenders sont légèrement plus grandes que nous ne l'étions figuré. Ou pas. Une chose avec une certitude plausible : elles dépendent de l'Internet. Comment peuvent-elles accéder à un marché global de distribution sans lui, dans une matrice de plus en plus complexe de permis locaux et d'impôts, etc. comment Greg fournit-il ses boîtes à mon revendeur local, ou comment Yuri fournit-il ses boîtes aux gens du pays de Greg ?

Les mélanges de McClelland et de GLPease sont disponibles en Asie, à ce qu'il semble. Éliminer – ce qui serait plus que probablement accordé – la possibilité pour eux d'être achetés depuis les magasins des USA et revendus localement. Comment est-ce que cela se passerait si le magasin A, par exemple, à Mumbay, ne peut pas passer commande chez Pipes4less ou autre, parce que Pipes4less ne peut vendre qu'aux résidents de cet Etat, qui envoient une copie de permis de conduire valable et de leur carte de crédit ?

La "règlement qui arrive" pourrait être le problème. Le marché lui-même, bien que plus petit, dépense en argent actuel une part, raisonnablement ajustée par l'inflation, de dépenses précédentes. Nous soutenons un marché, nous et nos frères de Walmart, mais si nous ne pouvons pas accéder à l'approvisionnement, notre demande est discutable.

Harb s'interroge :

L'augmentation des règlements sur la vente, le paiement et le transport des produits de tabac à travers les frontières d'Etat et entre les pays a eu un effet sérieux sur la disponibilité du produit, mais la consolidation, comme réponse des fabricants de tabac, est, je pense, joliment terminée, et l'effet net a été pour eux de faire des choix selon qu'ils continueront à présenter des produits, ou se maintiendront avec ce qu'ils offrent déjà. Bien qu'il soit toujours trop tôt pour le dire, il est évident que nous pouvons être au début d'une nouvelle phase d'introductions de produits et de moins de pertes de produits. Personnellement, je ne suis pas sûr qu'aucune de ces lois ait vraiment été appliquée, et je ne serais pas étonné qu'il y ait un retour de manivelle contre elles, avec un effort pour les faire abroger, parce qu'elles ne sont pas applicables.

La question pourrait être soulevée si l'Extrême-Orient, en pleine croissance, peut compenser une perte totale significative. Dans beaucoup de cas, la vraie question est d'essayer de suborner le pays dans lequel il est importé, pour les convaincre qu'il ne devrait pas être développé domestiquement. Cela se fait habituellement avec des accords de propriété avec des usines, des développements d'infrastructures, et des transferts de technologie et d'éducation. Juste comme pour une usine de chaussure, mais avec du tabac.

La Thaïlande (au hasard) veut une usine, des emplois, une infrastructure, de la technologie et des méthodes modernes, etc. Ils reçoivent ces éléments, ils s'inquiètent moins de la durabilité indépendante d'une industrie domestique.

Le marché le plus important du pipier Lee Erck est au Japon. Pour cette raison, il en fait souvent le voyage, et rapporte cela :

Les plus grandes compagnies ont des exclusivités avec les distributeurs étrangers. Par conséquent, à moins que vous puissiez accéder au distributeur, vous ne pouvez pas vous procurer du tabac de McClelland, de Dunhill, etc. On a besoin d'un permis pour chaque mélange et chaque quantité dans laquelle vous le vendez : un pour 50g, un pour 100g, un pour le vrac (dans les rares cas où le vrac est autorisé, parce qu'il n'est pas "emballé")

Cela peut sembler plutôt compliqué. Ca l'est. Mais apparemment, en ce qui concerne le Japon, il n'y a là rien de nouveau. M. Erck déclare qu'au Japon, tout date de l'ère de Shogun et à la manière dont ils font des affaires. Tokugawa est tombé en 1868, les règles du commerce qu'elle employait tournaient autour de 740. Allez à Tokyo, achetez tout ce qui ne se plante pas dans un mur, et elles s'appliquent toujours d'une certaine façon. L'ère de Shogun est toujours bien vivante, au Japon, dans une version moderne.

La Chine et l'Inde fument aussi, et c'est un marché de 2.6 milliards de personnes. Aucun programme de gouvernement ou pénalité sur le revenu ne changera cela, pour cette génération. En fait, comme en Europe, plus il y a de pénalités sur le revenu et de menaces placées sur les cigarettes, et plus les personnes se tournent vers les pipes. Il pourrait y avoir un certain sursis, mais c'est un art en déclin.

C'est un intéressant marché de niche, un qui semble avoir un enthousiasme plus cyclique que pour d'autres instruments de fumage. Ca se rapporte tout ce que vous devez mettre dans ces fichus trucs. Si vous avez une Dunhill de 1930, est-ce la même chose, si elle est bourrée avec du Gitane? Allez-vous vraiment n'y fumer que du 1-Q de Lane? Ma prétention est, qu'à la longue, les collectionneurs de haut niveau auront besoin des fumeurs de Grabow… mais peut-être est-ce juste qu'ils ne se voient pas en tant que "frères d'armes".

Où on en arrive, essentiellement, est que la demande dirige la production. Internationalement, il y a une demande. Comme corollaire, il en est ainsi de plus en plus du revenu discrétionnaire et, si vous me pardonnez l'expression, du simple snobisme, pour l'alimenter. Jetez un coup d'oeil à qui vend à qui en Russie -- pour donner un exemple quelque peu extrême -- il y a un énorme marché pour les high grades, là. Le fait que le marché de "luxe" soit regardé comme malsain par les fumeurs de pipes "de chez Walmart" ne change rien au fait que 500 personnes dépensant 500 $ pour une pipe ont une voix équivalente à un plus grand nombre de fumeurs en training, qui regardent Nascar, et fument du tabac double-érable-fondant en sachets. À la fin, c'est la partie supérieure qui souffrira le plus des conséquences.

Et même, pour mettre les choses dans une perspective différente : je ne pense pas qu'il y ait beaucoup d'intérêt sur ce site pour ceux qui achètent, bon an mal an, ces 250.000 Grabows. Il pourrait y avoir le coin du débutant, pour que ceux qui sont nouveaux et qui ont besoin de quelques articles techniques; pour passer le cap avec succès. Il y a également la section scénique, pour ceux qui sont au courant de tout ce qui se produit dans le village global des pipes et du tabac. Autrement, il pourrait ne pas y avoir beaucoup de gens qui voudraient lire quelque chose à propos des tabacs orientaux. Pas si tout ce que vous fumez est du Borkum Riff aromatisé la cerise. Il pourrait ne pas y avoir beaucoup d'intérêt pour les Castello, si tout ce qui vous tient à cœur de fumer est une Missouri Meerschaum.

Regarder en avant

Qu'est-ce qui est important pour la survie de ce passe-temps? La disponibilité des produits, aussi bien que des informations à leur sujet, et un public qui achètera la marchandise. En ce qui concerne le marché des high grades, à mon avis, il ne va pas baisser si facilement, aussi longtemps que la législation le permettra. Erwin van Hove pense qu'un changement dans le marché global pourrait aussi bien être bénéfique pour notre hobby : les pipes et le tabac à pipe devraient être vendus dans des magasins spécialisés. D'une part, ceci aiderait à ne plus être associé aux cigarettes et aux dépendances, et d'autre part offrirait les bons arrangement, connaissance et choix.

Toujours selon van Hove, peut-être plus important est le besoin que l'idée soit amenée vers le citoyen moyen, équipé d'un demi-cerveau et de bon sens -- aussi bien que vers son représentant au législatif – qu'il y a une différence entre une addiction et un plaisir contrôlé avec de la fumée de tabac non-inhalée. Des faits médicaux et d'autres données scientifiques à ce sujet devraient être aussi être portés à leur connaissance.

Je ne suis pas aussi sûr au sujet des magasins spécialisés, car cela éliminerait la possibilité de personnes achetant une pipe juste comme ça, et finissant par l'aimer. Il ne peut pas y avoir beaucoup de gens comme cela, mais en ce moment nous devrions utiliser chaque nouveau fumeur de pipe que nous pouvons gagner à notre cause. Nous ne devrions pas rejeter les achats compulsifs. Obtenir de l'information est le plus important. Les gens ont besoin de savoir ce que sont les pipes, et qu'il y en a. De la visibilité supplémentaire dans les magasins non spécialisés ne peut jamais faire de mal, si les gens savent quoi rechercher. L'Internet peut dans une grande mesure enseigner aux gens comment fumer la pipe, ce qui serait aussi salutaires pour le marché. Des sites comme celui-ci tentent juste de faire cela : informer et instruire les personnes à propos des pipes et des tabacs et de leur collection.

A propos de l'offre et de la demande, un autre facteur important, je pense que nous serons plutôt sûrs, à l'avenir. C'est-à-dire, si le marché en Chine et en Inde, comme dans quelques endroits d'Amérique latine, remplacera ce qui a été perdu en Occident. Autrement, nous pourrions finir -- dans très, très longtemps -- avec des collections entières inondant un marché microscopique. Cela pourrait signifier qu'une Bo Nordh pourrait ne coûter que $50 dans 50 an, bien que ceci semble peu probable, maintenant. La Chine et la Russie, par exemple, semblent être des marchés très solides, avec beaucoup de potentiel dans le futur.

Si les tendances mentionnées ci-dessus (Dr Grabow faisant encore des bénéfices) continuent, le bas de gamme sera aussi garanti pour un certain temps. Même en Europe, certaines de ces tendances peuvent être vues : la chaîne allemande de supermarchés discount Lidl offre maintenant des "kits pour fumeurs de pipe débutants" (fabriqués par Vauen). Peut-être que le nombre global de fumeurs de pipe n'atteindra jamais les sommets du passé, mais le marché des high grades n'est pas mort, et sur le marché de l'occasion, il y a assez de bonnes affaires à faire pour assurer du sang neuf. Tandis que la Bo Nordh mentionnée ci-dessus à 50 $ est plus qu'improbable, les prix peuvent chuter, s'il n'y a personne pour remplacer les collectionneurs qui "quittent" le marché. Fumer la pipe semble toujours socialement inacceptable pour les femmes. Si cela pouvait changer, le marché pourrait probablement doubler, mais il vaut peut-être mieux pour cela se tourner vers les "nouveaux" pays. Il semble plutôt peu probable de voir ceci se produire aux Etats-Unis ou en Europe.

Des entreprises quitteront très probablement les affaires, mais pas toutes, et je peux voir, avec beaucoup d'autres que j'ai contactés à ce sujet, un futur très prospère pour ceux qui vendent des pipes et des produits liés, s'ils sont bien informés et désireux de partager et de transmettre l'information à leurs clients. Ce serait crucial, nous avons besoin de plus de cas comme celui de Michael Harvey. Ou SmokingPipes.com, qui offre également des informations, des trucs, des astuces et je ne sais quoi encore sur leur site Web, et sont bien informés au sujet des produits qu'ils vendent. Le fait que toute l'équipe là soient des collectionneurs ne gâte probablement rien.

Tant que les décisionnaires ne se mettent pas en travers de notre chemin, il pourrait très bien y avoir un futur, après tout.