Amphora Burley

Amphora Burley

Ce tabac a été dégusté à l'aveugle courant été 2019, les comptes-rendus individuels ont d'abord été contrôlés par un "coordinateur" puis publiés.

"Tudieu, ça fleure bon !". C'est la première remarque au sujet de ce tabac mystère. Une base de virginie burley sans doute avec un relent léger d'oriental, vraiment léger. Un tabac sombre, d'un brun foncé sans nuance de couleur fauve. Un tabac pressé, puis haché, cassé en longues bandes un peu dures qu'il faut finir d'effriter sous les doigts. Du broken flake pur jus.

L'odeur maintenant : du vieux tissu au fond d'une armoire, des vêtements qui n'ont pas vu l'air depuis longtemps, de la paille stockée trop longtemps dans la remise d'un rempailleur, avec les résidus de tissus d'ameublement qui finissent de prendre la poussière. C'est une odeur de brocante, de puces, de grenier pas aéré, de couloir de métro mal nettoyé dans lequel passe encore les relents de déjection urinaire d'un attardé nocturne. Il y a comme un fond léger de produit ménager. Que l'on ne se méprenne pas sur ce que je viens de dire. Tout cela se mêle et s'entremêle dans un fondu discret pas désagréable.

Le fumage ensuite. C'est dans une James Upshall au large fourneau, vieille habituée de mélanges sympathiques. C'est bien pour bourrer ces grandes bandes de tabac rustiques. Un goût trop léger pour moi à l'allumage mais j'ai l'habitude de ces tabacs dont le foin du début prend plus de couleurs, ce qui ne manque pas d'arriver au premier tiers du fumage, où ce tabac prend plus de corps. on sent bien la base de virginie, le goût sucré et un poil aigre. Pour autant, ce n'est pas un tabac qui fait grimper au rideau, ni de plaisir, ni avec la nicotine. Il est honnête et fait bien son job mais ne développe pas une saveur qui remplit la bouche. Je laisse la pipe s'éteindre à mi-bol. Je l'ai fumée le 2 août. Reprise prévue le 23. C'est ce qu'on appelle du DGTLT (Delayed gratification technique long-term) !

A la reprise, le goût est renforcé. Tout de suite, les parfums arrivent plus nets, particulièrement le virginie qui accroche agréablement la langue. Tout reste très harmonieux, sans piquant ni âcreté jusqu'au bout.

Au final, ce tabac mystère est une bonne base pour un tabac quotidien, fait pour les fumeurs amateurs qui cherchent un bon produit sans chichis ni adjonctions aromatiques. (Laurent M)

Voilà mon compte rendu concernant ce mystérieux tabac livré dans un sachet. Il s'agit d'un broken flake assez uniformément foncé.

Dès l'ouverture, je remarque que le tabac à une bonne hygrométrie et peut être fumé tel quel. Au nez je sens des notes cacaotées, noisettes, de caramel ainsi qu'un note saline/iodé. Bref ça hume bon le virginie, uniquement du virginie? éventuellement du périque mais sans être certain pour autant.

Le premier fumage s'est fait dans dans une Cleassen. Dès l'allumage je perçois les notes de nez avec du chocolat façon caco en poudre ainsi qu'une légère amertume en fin de bouche avant qu'une note florale et poivrée viennent me piquer les narines. Le genre de piquant qui tonifie un tabac sans agresser dont je suis friand et qui me conforte dans l'idée qu'il y a du périque. Le piquant s'estompe d'ailleurs en fin de bol pour former un ensemble fondu et plaisant.

Le second essai se fait des semaines plus tard dans une Radice avec un tabac plus sec. Au fumage, des notes de cacao sont toujours présentes pour ensuite évoluer vers des notes de sous-bois complexifié par le piquant qui survient lors de la rétro olfaction. Cette petite radice brille avec les burleys donc peut-être est-ce pour cela qui les notes de noisettes, cacaotées évoluent vers des notes plus terreuses.

Pour le reste du sachet que j'ai ré-humidifié, il a été fumé dans une Heeschen. Dès l'allumage ces notes chocolatées et doucereuses forme la trame de ce tabac. Dès que le tabac a commencer à couver sous un lit de cendre, des notes doucereuses d'herbes aromatiques comme de coriandre ou anette surviennent en milieu de bouche juste avant le piquant des notes poivrées.

Est-ce que j'achèterais ce tabac s'il est disponible? il ne figurerait pas dans mes achats prioritaires mais éventuellement une boîte à encaver pendant une décenie. (floops)

La pochette est restée dans ma boîte aux lettres quelques jours du mois d'août. Je déguste donc un tabac sans doute un peu plus sec qu'il ne l'était au départ de chez Freedent, que je remercie pour cette belle expérience. On a affaire à un broken flake appétissant. Les brins sont encore attachés les uns aux autres dans des petits morceaux de flake. Ils se détachent facilement et il est aisé d'en faire quelque chose de tout à fait bourrable. Les trois pipes fumées se sont gentiment consumées sans rallumage excessif.

Le nez n'est pas exubérant. Mais on y distingue, selon moi — on verra ensuite que je me suis peut-être complètement planté, merci les gars pour cette dégustation à l'aveugle, qui risque de vous faire passer pour un âne au tarin bouché — de manière assez précise deux sortes de tabacs. Au premier plan se trouve un Virginia qui apporte sucrosité et fruité. Au second plan, arrive ce qui pour moi doit provenir d'un bon burley, de la rondeur, un peu de puissance et des notes maltées-chocolatées. Ça donne envie. Et on se surprend à penser que ce facétieux de Freedent ne nous a pas glissé un aromatique par surprise. La pochette versée dans une coupelle sent bien le tabac et rien que le tabac.

Quelle pipe choisir? Quand je sais ce que je fume, je prends la pipe que j'imagine adéquate. Mais là, je dois me fier à mon nez et à ce que j'imagine être ce tabac. Décision est vite prise. Ce sera une Morel à virginia pour une première exploration. Et on verra avec une spécialiste du burley pour la fois prochaine.

À l'allumage, les premières bouffées sont clairement virginiales. C'est fruité, c'est goûtu. Ça me plaît beaucoup. Ce qui me marque surtout, c'est le caractère tout à fait suave de la fumée. Elle est à la fois dense, assez épaisse, bien pleine. Mais, surtout, elle se promène sur la langue comme une caresse. Sans trouver de ressemblance en termes de saveurs, c'est une fumée Condrieu. De celle qui vous cajole les muqueuses.

Après quelques temps, la pipée s'oriente de plus en plus vers des saveurs plus chocolatées. Comme si le fruité du Virginia laissait place au burley. Un bon burley. La suite de la balade se fait en accentuant ces notes. Les dernières minutes donnent le sentiment que ce burley cachait sous son aile un cousin du kentucky. La fin du bol se fait plus nicotineuse. Sans que le niveau ne devienne gênant, ce sera un atout pour celles et ceux qui recherchent lady N. Surtout cette fin de bol n'est plus dans une tension fruité-chocolaté, mais sur un registre burley-tabac brun de belle qualité.

Vous comprendrez que j'ai aimé la balade. Que le plaisir est là de bout en bout. Et qu'il réside aussi dans l'évolution en cours de fumage... Le changement de pipe va d'ailleurs tendance à accentuer le sentiment d'une montée vers les burley-kentucky. Logiquement, en confiant ces brins à une pipe habituée à ces saveurs, elle ne fait que les renforcer. (sooafran)

Pour qui n'a jamais commenté un tabac, commencer par un tabac mystère est un exercice périlleux.
J'essaie de faire ça sérieusement. Je commence avec une pipe en terre tiens. Un petit carnet, un crayon et une tasse de café, du moka sidamo que j'aime tant. C'est parti.

C'est une coupe broken flakes, toucher assez sec mais les brins sont souples. À mon goût il est parfait à fumer tel quel.
La couleur brune domine largement, le tout est plutôt sombre.
À l'odeur je suis tout content de relever une bonne odeur de café frais. Ça sent même le café de qualité, on dirait de l'éthiopien. OK c'est ma tasse de café, quelle nouille.
Exit le carnet, le crayon, ma prétention à savoir décrire un tabac, je vais fumer sans façon comme d'hab après ma tasse de café.

Pour moi ce tabac à froid sent plutôt le chocolat avec un je ne sais quoi de confit, presque moisi. Je perçois une note épicée un peu fermentée que j'ai du mal à identifier, ça me rappelle le Kajun Kake.
À l'odeur il ne fait pas trop de doute qu'on n'a pas affaire à du latakia ou des orientaux. Il y a du burley, sûr, sans doute du dark fired kentucky, une pointe de périque ? Possible. Du virginia ? Pas l'impression, on verra au fumage.

J'ai pu remplir cinq pipes aux foyers modestes : une terre, une Ropp vintage (x3) dédiée au burley et une Falcon. Dans la Gambier j'ai perçu une note terreuse que j'ai moins retrouvée dans la bruyère. C'est la Falcon qui m'a procuré le plus de satisfaction au final mais c'est aussi que je m'étais accommodé à ce mélange.
C'est un tabac franc, il donne ce qu'il a à donner sans faire de chichis. Nicotine comprise, fumé un peu rapidement j'ai pu ressentir un kick de nicotine qui a emballé mon palpitant. Au fumage je ne retrouve pas le chocolat, le Burley est plutôt sec, tabac-tabac quoi. Il alterne avec, je crois, du Kentucky qui rend des saveurs torréfiées. Il y a des airs de tabac toscan en fait. C'est aussi parfois un peu piquant, à peine poivré.
En résumé le fumage est assez austère, on n'assiste pas à un défilé de saveurs. Pas désagréable du tout si on aime le tabac brun mais il manque une touche de noisette ou de chocolat pour égayer un peu. Il se marie très bien avec la douceur du sidamo en fait. (barbibul)

Alors, à l'ouverture du sachet, comme je l'ai précisé 'à découvert', du broken flake (ou du flake) de mon point de vue, avec de belles couleurs fauves, ocres et brunes, où les nervures des feuilles semblent se distinguer, le tabac me paraît un chouias sec.
Le nez est appétissant avec des notes de prune/pruneau, de chocolat au lait, et du torréfié/grillé, dans une rondeur agréable, le tout dans une pointe d'acidité qui donne un bel équilibre - Ca donne envie en tous les cas ! Pour moi c'est du VA, ou du mélange de VA, j'avais écrit VA-PR, mais non pas de perique amha... Mais je pense qu'il y a en plus un léger casing.
L'allumage se fait sans difficulté, mais il me faut rallumer parfois en cours de fumage. C'est plutôt léger, mais rond, agréable, on retrouve le côté chocolaté et - nouveauté - quelque chose de légèrement pimenté, et ça ne marque pas la pipe et ça ne pique pas la langue. C'est constant tout au long du fumage, sans évolution particulière, peut-être un peu plus de sombre sur le dernier tiers du bol.
C'est très agréable l'été, le ou les VA me semblent d'excellente qualité et si c'est un aro, c'est très léger et en tous les cas au service du tabac.
Il m'a fait rapidement penser à un tabac qui a fait partie de mes top 5, le Tillerman de HU, beaucoup de ressemblance à tous points de vue ! J'ai juré sur une dernière pipe qu'il en était, mais comme cela fait un moment que je n'en ai plus fumé, je ne m'avance pas ! En tout cas, à moins de m'égarer sans aucun problème, je ne serai pas surpris que ce tabac mystère puisse être... le Tillerman !!! :)
Merci en tout cas pour cet essai en aveugle, ce qui est une très bonne idée, et je suis curieux de connaître le fin mot de la chose... (EtienneB)

La dégustation d'un tabac mystère, ça vous titille les sens et l'imagination.

Le piège à éviter, c'est d'essayer de reconnaître le nom du mélange. Et pourtant, j'y plonge tête baissée, dans ce piège. Je vois des bruns de couleur… brune, j'y hume un parfum typique de burley avec une très légère touche âcre et intéressante qui me fait penser à du kentucky, en particulier au kentucky italien.

Avant même de fumer le premier bol, j'écris à Freedent pour lui dire s'il n'avait pas osé nous faire un mauvais coup en nous faisant déguster un ancien mélange du mois, du Sansepolcro, car j'y ressens les mêmes impressions. Il me rassure, il ne nous a pas fait déguster un tabac déjà présenté en tant que mélange du mois.

Mon premier bol à peine refroidis, je me précipite et lui écris : « Hello, Je viens de terminer mon 1er bol. Avant de mettre au propre mes notes, je vais me faire encore au moins un bol, même si je suis sûr que mon opinion est faite. En un mot: bon. Ce qui est marrant, c'est que j'ai mis ma suggestion de composition dans le moteur de recherche de tobaccoreview et il n'est sorti que 3 mélanges!! Étonnant. Si je devais deviner le nom, je dirai que c'est de l'Amphora burley, mélange que je n'ai jamais fumé je précise. Bien à toi et à bientôt. Gilles. »

A noter que pour ces trois mélanges, en dehors de l'Amphora, ce sont des burley de chez HU Tobacco qui sont sortis.

Enfin, je prends conscience que je me fais piéger à tenter de reconnaitre un tabac, en devinant même un tabac que je n'ai jamais fumé alors que le principal serait d'analyser les sensations ressenties. Mes deux prochains et derniers bols vont dans ce sens.

Et alors ? Désolé de vous décevoir, mais il me semble que quand je dis burley (de qualité) avec une touche de kentucky, j'ai tout dit. Surtout que, contrairement à ce que je croyais, j'ai bien égaré mes notes de dégusation. L'enveloppe retrouvée comme marque-page était la chronique du Prince Albert. Je vais devoir faire appel à ma seule mémoire, et là, c'est pas gagné. Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai été frappé par les saveurs typiques d'un bon burley, un peu chocolaté, assez austère, comme par exemple le Nashville du HU mais avec régulièrement des petites touches âcres mais pas désagréables du tout comme peut l'apporter le kentucky. Ça me rappelle ce que j'ai dit du Sansepolcro mais sans la douceur du virginie et avec des petites pointes fumées.
Même si ce type de mélange (goût Burley-Kentucky) n'est pas ma tasse de thé habituelle, je dois dire que j'ai eu du plaisir à le fumer car je le trouve bien construit. Je pense que je vais en acquérir pour avoir l'occasion de me faire encore quelques bols par temps humide.

La question qui reste… je suis joueur, c'est vrai, c'est de savoir quelle est sa composition. Honte à moi si je me suis complètement planté. Peut-être qu'on trouve dans ce mélange du virginie ou des orientaux. Pourtant, je me répète, je ressens essentiellement les saveurs d'un burley. S'il fallait jouer à deviner le nom du mélange, et bien oui, je dirai en première priorité de l'Amphora Burley, en deuxième de l'Amphora Kentucky Blend (je ne le connais pas non plus) et enfin, un tabac de chez HU. (Gilles Suisse)

Synthèse de trois fumages dans deux pipes différentes, une Stanwell Bulldog flam grain et une Jean Lacroix billiard sablée.

À l'ouverture de l'échantillon je trouve un broken flake plutôt sombres avec quelques brins plus clairs et quelques fragments jaunes. À cru de belles notes boisées et épicées, légèrement miellées, avec en arrière plan de vagues senteurs florales.

La préparation est simple, les brins sont souples. L'allumage est facile, la combustion également. Les premières bouffées confirment les senteurs à cru, c'est en effet boisé et épicé, plus très doux en revanche et un poil terreux en arrière plan, comme une certaine forme d'austérité.

Je dirais, sous toutes réserves, que ce blend est composé de Virginia, d'orientaux et de Perique (mais j'hésite pour le Perique, voire ne serait ce pas du Burley ?), peut-être un GL Pease ?

En fin du premier tiers se développe une légère amertume, la fumée n'est pas très opulente, plutôt maigre et déposant quelques fugaces notes salées sur le bout des lèvres. Dans le second tiers cette amertume se fait plus présente -je n'aime pas trop cela- la fumée se fait, sur le plan gustatif, plus austère, plus terreuse.

En fin de pipe, plus précisément en fin du second et en entame du dernier, le blend est plus rond, plus goûteux et plus profond, l'amertume, bien que très atténuée, est toujours présente. Les effluves se font plus « chaudes », plus orientales, de l'encens, des épices et des bois précieux.

La fumée tapisse le palais et embaume la pièce.

Alors, ai je aimé ? Globalement oui, c'est un tabac plutôt facile à fumer bien que je le trouve un soupçon désordonné par moments.
L'amertume décelée à chacun des fumages me gêne un peu mais plaira peut-être à d'autres, en dehors de cela le tabac est plaisant et il évolue en cours de pipe.

Si je devais lui attribuer une note elle serait de 12/20. (bebert)

Voilà un tabac de belle présentation : de fins broken flakes qui se plient et s'effritent facilement.
Sans doute influencé par les hypothèses émises ça et là au sujet de sa composition, j'ai d'abord sorti ma pipe à burley pour déguster ce tabac mystère. Et, … ce fut un échec !
Le tabac n'a délivré qu'une fumée amère peu convaincante où l'on sentait que les ingrédients devaient être de qualité mais, le tout se montrait acide et amer au point de vous ôter toute idée de plaisir. J'ai finalement opté pour ma pipe à virgina-perique et, miracle de la bruyère, le tabac s'est immédiatement senti à son aise.
Ces broken flakes sont un peu humides, ils semblent imbibés d'un apprêt gras, légèrement huileux. Mis à sécher une demi-heure, le tabac est déjà sec.
Les premières bouffées sont assez denses avec un virginie légèrement herbacé, aux accents savonneux. Des notes plus sombres presque chocolatées m'évoquent la présence de burley en sourdine. Ce mélange est assez complexe. On y décèle de savoureuses bouffées riches en huiles d'agrumes (orange, pamplemousse), noix au miel, baies de goji et piment/poivron rouges, qui me font pencher pour un blend de type virgina-perique.
Quoique très douce, la fumée déploie une amertume en arrière-plan, qui contribue à l'équilibre doux-amer de l'ensemble. Raisins secs trempés dans le sauternes, chocolat noir, sous-bois, feuilles mortes et châtaignes grillées : cet assemblage délivre une fumée aux saveurs précises et chaleureuses qui m'évoque les couleurs chatoyantes de l'automne.
La nicotine est bien au rendez-vous car, voilà un tabac qui est rassasiant. Le dernier tiers devient un peu plus âcre aussi je décide de ne pas finir complètement mes bols.
Ce mélange savoureux, pourrait devenir un all day smoke, subtil et changeant, il ne me lasse pas. Avec lui je pourrais me passer quelque temps du Director's Cut de HU Tobacco, c'est donc, selon moi, une réussite. (Skiff)

amphora