Des fois, nos tuyaux nous donnent du fil à retordre. Le mien vient d'une elephant foot de Rusen Rusenov. Son bec était bien trop épais pour moi : environ 4,38mm. J'ai décidé de réduire ce dernier à 3,78mm. Il a fallu donc décourber le tuyau pour le rendre droit et le travailler efficacement.
Ici, vous ne verrez pas le moment où je l'ai rendu droit, mais simplement le moment où je l'ai recourbé. Pas de panique : les étapes sont exactement les mêmes !
On commence par se mettre une paire de gants qui va nous éviter de nous brûler lorsque l'on manipulera le tuyau. J'insiste, parce que j’ai fait ma première fois sans les fameux gants. Je me souviens encore de la chaleur du tuyau sur ma peau. Non, non, non...
L'idée est de passer tout le tuyau à quelques centimètres de la bougie allumée, au-dessus. On ne le voit pas très bien, mais il y a entre 5 et 7 centimètres d'écart entre la flamme de la bougie et mon tuyau. Parfois, je viens le rapprocher un petit peu. Il faut cependant faire en sorte que la flamme ne lèche pas le tuyau en question, et que le point de chaleur ne reste pas à un seul endroit tout du long de l'opération. Pour ça, on fait en sorte que le point se déplace sur toute la longueur, en bougeant le tuyau latéralement, ET on retourne aussi le tuyau pour faire l'autre côté. Il faut que les deux côtés soient chauffés pour rendre la matière plus molle et malléable.
Une fois que vous sentez que votre tuyau se plie et déplie selon vos désirs, vous utilisez vos doigts pour le rendre droit ou le courber en faisant en sorte que ce soit tout du long. Vous me voyez d'ailleurs courber le doigt pour imposer cette fameuse courbe au tuyau.
L'étape d'après, c'est le refroidissement. Si vous n'avez pas un temps d'hiver, il suffit simplement de souffler doucement sur le tuyau de manière continue jusqu'à ce que celui refroidisse pour se solidifier. De la même manière, j'aime bien terminer cette étape en plongeant le tuyau dans l'eau froide. Résultat garanti.
En vrai, la vidéo est un peu plus longue d'une minute. J'ai passé 15 secondes de plus sur l'étape de la bougie, et 40 secondes de plus à souffler sur le tuyau pour être sûr qu'il maintienne la courbe que je lui ai imposé.
Je le répète, si vous voulez le rendre droit, c'est exactement le même procédé.
Cela fonctionne avec l'ébonite et l'acrylique.
Et si vous vous demandez combien de temps il faut laisser reposer le tuyau, sachez que je l'ai remonté tout de suite, et que j'ai bourré cette pipe d'un bon Nyala de HU Tobacco dans la minute.
Alors ? Elle n'est pas belle la pipe ?
Des fois, nos tuyaux nous donnent du fil à retordre. Le mien vient d'une elephant foot de Rusen Rusenov. Son bec était bien trop épais pour moi : environ 4,38mm. J'ai décidé de réduire ce dernier à 3,78mm. Il a fallu donc décourber le tuyau pour le rendre droit et le travailler efficacement.
Ici, vous ne verrez pas le moment où je l'ai rendu droit, mais simplement le moment où je l'ai recourbé. Pas de panique : les étapes sont exactement les mêmes !
On commence par se mettre une paire de gants qui va nous éviter de nous brûler lorsque l'on manipulera le tuyau. J'insiste, parce que j’ai fait ma première fois sans les fameux gants. Je me souviens encore de la chaleur du tuyau sur ma peau. Non, non, non...
L'idée est de passer tout le tuyau à quelques centimètres de la bougie allumée, au-dessus. On ne le voit pas très bien, mais il y a entre 5 et 7 centimètres d'écart entre la flamme de la bougie et mon tuyau. Parfois, je viens le rapprocher un petit peu. Il faut cependant faire en sorte que la flamme ne lèche pas le tuyau en question, et que le point de chaleur déplacé tout du long de l'opération, relativement lentement. Pour ça, on fait en sorte que le point se déplace sur toute la longueur, en bougeant le tuyau latéralement, ET on retourne aussi le tuyau pour faire l'autre côté. Il faut que les deux côtés soient chauffés pour rendre la matière plus molle et malléable.
Une fois que vous sentez que votre tuyau se plie et déplie selon vos désirs, vous utilisez vos doigts pour le rendre droit ou le courber en faisant en sorte que ce soit tout du long. Vous me voyez d'ailleurs courber le doigt pour imposer cette fameuse courbe au tuyau.
L'étape d'après, c'est le refroidissement. Si vous n'avez pas un temps d'hiver, il suffit simplement de souffler doucement sur le tuyau de manière continue jusqu'à ce que celui refroidisse pour se solidifier. De la même manière, j'aime bien terminer cette étape en plongeant le tuyau dans l'eau froide. Résultat garanti.
En vrai, la vidéo est un peu plus longue d'une minute. J'ai passé 15 secondes de plus sur l'étape de la bougie, et 40 secondes de plus à souffler sur le tuyau pour être sûr qu'il maintienne la courbe que je lui ai imposé.
Je le répète, si vous voulez le rendre droit, c'est exactement le même procédé.
Cela fonctionne avec l'ébonite et l'acrylique.
Et si vous vous demandez combien de temps il faut laisser reposer le tuyau, sachez que je l'ai remonté tout de suite, et que j'ai bourré cette pipe d'un bon Nyala de HU Tobacco dans la minute.
Alors ? Elle n'est pas belle la pipe ?
Décapeur thermique ou sèche-cheveux ?
Le décapeur thermique fonctionne plutôt pas mal, mais Bruno conseillerait la lampe à alcool. Concernant la répartition de la chaleur, il suffit tout simplement de faire aller et venir le tuyau comme je le montre, tout en le tournant sur lui-même.
Ne risque-t-on pas de brûler le tuyau ?
On ne brûle le tuyau que si l'on s'amuse à faire en sorte que la flamme de la bougie reste constamment sur un point. Le mouvement permet justement d'éviter cette problématique. D'ailleurs, l'ébonite a tendance à émettre un petit crépitement quand la température est trop haute. Si vous entendez ce crépitement, pas de panique : l'ébonite est juste en train de vous mettre en garde comme un petit cri d'alerte. Aucun mal n'a encore été fait. Si, cependant, vous persistez à laisser le point de chaleur au même endroit c'est qu'on ne peut plus rien pour vous.
Et la technique de la casserole et de l'eau chaude ?
Erwin m'apprend que la température ou l'ébonite devient souple est de 80°C. La casserole peut donc vous aider. Seulement, je trouve ça long ? Trop long. La bougie est plus efficace en termes de temps, et je me demande quelle est la température nécessaire pour l'acrylique. D'ailleurs, on peut laisser le tuyau dans sa pipe pour éviter de se brûler les doigts avec la bougie. Cela permet justement d'éviter un autre problème.
D'accord, mais si je mets ma pipe au four ?
Alors cela pourrait fonctionner sans aucun problème, mais vous allez faire en sorte que tout le tuyau soit ramolli et malléable. Cela veut donc dire que vous risquez d'écraser la lentille et de déformer/boucher l'ouverture en courbant ou décourbant votre tuyau. Quant au floc, il risque d'être difficile à remettre dans la mortaise une fois que celui sera lui aussi déformé. Le tuyau dans la pipe, et ce sera bien.
Mais est-on sûr de la distance entre la bougie et le tuyau ?
J'avoue avoir exagéré : je fais plutôt en sorte d'avoir mon tuyau à deux centimètres de la flamme. Il m'arrive même de plonger le tuyau DANS la flamme et de bouger celui-ci plus vite. Je vous envoie une deuxième vidéo pour vous montrer comment il m'arrive de le faire, et à quel point cela fonctionne : comme le dit notre cher Jean-Luc, quand un tuyau est à la bonne température, il se redresse tout seul.
Doit-on mettre une chenillette dans le tuyau pour éviter les aplatissements du canal d'air ?
J'y ai déjà répondu sur le forum, mais soyons direct : non. Si vous avez peur, vous pouvez le faire. Pour des tuyaux très courbes, on peut éventuellement y songer (comme pour les oom paul), mais sinon cela ne sert à rien. Vous ne risquez rien si vous faites cela sans chenillette pour 99% des tuyaux.
D'ailleurs, à ce sujet, vous pouvez voir sur la vidéo une Brebbia au tuyau très courbé. J'ai décourbé le tuyau, modifié et élargi les perçages, créé un chanfrein au fond de la chambre servant à accueillir le filtre 9mm, réduit le bec et la lentille, fait un bon V à l'intérieur de la lentille, puis tout recourbé à l'aide la même technique. Sans chenillette. Je suis prêt à envoyer gratuitement cette pipe à n'importe qui. Cela permettra d'avoir un avis externe concernant une pipe qui s'éteignait pour un oui ou pour un non, et qui sifflait comme un arbitre de match de foot. Il faut que je termine quelques détails, mais je suis prêt à le jurer.
