Bouffardes bavardes

par Charles & Simon

18/11/16

Sweet Latakia de HU Tobacco

Sweet Latakia de HU Tobacco

Composition : 50% de latakia chypriote, orientaux, virginies

Le latakia, noir, domine clairement la palette de couleurs, mais il y a quand même là du fauve, du brun et du beige pour contrebalancer et apporter un équilibre visuel. Pas de doute non plus au nez, le latakia chypriote domine, sur la suie, un fumé de résineux, plutôt sec. Dans le fond, une note de cuir. Ce n’est ni lourd ni entêtant, sans être trop léger.

A l’allumage, le mélange tient ses promesses : les 50% de latakia chypriote font clairement entendre leurs voix, sur un fumé de résineux (pin), plutôt sec mais très aromatique et doux. Les orientaux portent des notes épicées qui donnent une agréable complexité à l’ensemble, sur le suint et le cuir (décidément, mes impressions au nez avant fumage se confirment), et une note de poivre blanc qui apparaît à l’orée du deuxième tiers. Les virginies apportent de la douceur mais sont quasiment absents au plan aromatique, où le latakia et les orientaux règnent sans partage. J’aurais aimé d’avantage de présence des virginies et d’avantage de rondeur à ce mélange certes doux, mais trop sec à mon goût. En bouche, l’amertume tapisse le palais, sèche et sans reliefs, avec une pointe acide et un soupçon de sucre, variable selon les bouffées.

Ceci étant, et cela étant variable selon les pipes utilisées, le virginie se révèle au deuxième tiers, où il apporte plus de suavité et de douceur. Les notes épicées gagnent en intensité et voilà un mélange qui développe une jolie complexité, sans que le latakia écrase l’expression de ses camarades orientaux et virginie. Assurément, et malgré ses 50% d’herbe chypriote, ce mélange est très bien équilibré.

Le latakia se fait plus sombre au milieu de la pipe, accompagné de notes épicées, toujours le cuir, le poivre blanc plus marqué, de la rondeur, et une augmentation de l’acidité en bouche. S’il est toujours équilibré et plus suave qu’au départ, il manque encore de rondeur à mon goût.

La suite est linéaire et tend vers un assombrissement général aux plans aromatiques et gustatifs. La créosote et un fumé cendreux dominent, le reste se partageant entre aigre-doux et poivre gris, avec une acidité plus marquée en bouche (peut être trop même, heureusement que l’amertume l’adoucie). Malgré tout, jusqu’à la finale l’ensemble reste bien équilibré, et la combustion s’est avérée excellente tout au long du fumage.

Points forts : riche et complexe, équilibré, pour les amateurs de latakia chypriote
Points faibles : trop sec à mon goût, manque de rondeur, acidité trop marquée après deux ans d’encavement

15/20

Le nez n’est pas moins surprenant, avec du fumé, du sucre d’orge, de la barbe à papa et des amandes.

La contenance relativement importante en latakié est indéniable avant et après allumage. On trouve assez vite deux facettes : une fumée et une autre suave, gourmande. L’équilibre est parfait et la nicotine agréable dès la départ.

Une fois le foyer chaud, la pipe bien lancée, les orientaux prennent plus de place, et jouent du coude aux virginies. Ils ne sont pas d’une grande complexité mais ajoutent du caractère au mélange.

Nous avons donc un ensemble de force moyenne, agréable et bien équilibré. On peut simplement reprocher à ce Sweet Latakia un certain manque de profondeur et, comme bien souvent avec le latakié, une certaine linéarité.

15/20

Il apparait que nous appréciions tous deux l’équilibre de ce mélange. Ce qui est amusant, c’est que nous parlons tous deux de duo, mais du latakié / orientaux pour Charles, et du latakié / virginies pour Simon. Comme l’a précisé Charles, la pipe utilisée peut changer les impressions aromatiques. Le Sweet Latakia mérite tout de même une bonne note, indiscutablement.

Highland Targe de Rattray

Highland Targe de Rattray

Composition : black cavendish, latakia chypriote, orientaux, virginies

Je ne sais pas ce qu’est un mélange écossais, je n’ai jamais bien compris. Il faut dire aussi que ce n’est pas très clair… faisons fi des catégorisations, et voyons donc quel est le caractère de ce mélange supposé typiquement écossais, le Highland Targe.

D’abord, un bel équilibre de couleurs entre le noir (latakia, black cavendish), le brun, une pointe fauve (orientaux), et une bonne dose de blonds et de beige (virginies). Un visuel attrayant et prometteur. Après quelques jours d’ouverture le latakia est moins expressif au nez et le tout est bien fondu quoiqu’un peu terne et manquant d’expressivité. Il y a le fumé du latakia, doux et sage, une note boisée, de la châtaigne grillée, et une pointe de confiture d’abricot.

Les mélanges écossais doivent sans doute être plutôt équilibrés sans une présence trop marquée du latakia jouant les notes de fonds, car c’est ce que je retrouve ici. En ce sens, ce sont les virginies, moyennement sucrés, sur la confiture d’abricot (même évocation qu’au nez) et les orientaux, boisés et épicés (aigre-doux, gingembre confit, léger piquant), un peu verts et acides en bouche, qui délivrent les notes principales. Je ressens également un côté fruité, sur la pomme verte et acidulée (Grany).

Si l’on fait une comparaison avec l’univers du whisky, nous sommes typiquement dans les Highlands ou le Speyside avec ce fruité et ce côté sucré-acide, qui me fait penser par exemple au Longmorn sans le côté malté. A l’évidence, on ne fait pas d’excursion au nord de l’Ecosse direction Islay et son caractère iodé, tourbé, fumé, riche et opulent. D’ailleurs, je trouve que ce mélange manque de rondeur, malgré la présence de black cavendish qui n’apporte que peu de choses mis à part un côté sucré qui tempère l’acidité des virginies et orientaux. S’il manque de richesse et de mâche, il manque aussi de corps et de présence à mon goût. Le latakia chypriote, trop peu présent, ne parvient pas à combler cette lacune, quoique sa présence soit un peu plus marquée à mesure que la dégustation avance. Ce surcroît d’acidité finit par lasser mes papilles, ce mélange étant linéaire malgré la présence du latakia.

Ceci étant, ce fruité vif avec du boisé et de la noisette fraîche, avec le latakia en toile de fonds, n’est pas désagréable. Cette boîte est surement trop jeune après seulement 10 mois d’enclavement, j’aurais peut-être dû être plus patient, bien que le tout me semble déjà bien fondu même si trop vert.

La finale est plus à mon goût, avec une amertume qui peu à peu prend le pas sur l’acidité, le calme et le fumé du latakia qui tempèrent la verdeur et la fougue des virginies. Cette finale est plus anglaise et moins balkanique, pardon, écossaise, je ne saurais dire… Mais les mêmes défauts sont toujours présents : pas assez de corps, de rondeur, de richesse, de complexité. Pas mal, mais je ne suis pas convaincu par la relative typicité de ce mélange écossais fabriqué en Allemagne par K&K.

Points forts : simplicité de bon aloi, équilibre, finale évolutive et agréable, combustion, très fruité.
Points faibles : manque de corps, de rondeur, de richesse, trop vert et acide sur les deux premiers tiers

12/20

L’Ecosse nous invite à savourer ses effluves, bien que celles-ci ne soient pas vraiment nordiques : du feu de bois, de la vanille, du poivre et des fleurs. Nous voyageons, certes, mais pas qu’en Ecosse !

Pour ce mélange en particulier, je n’écrirais pas un paragraphe quand un mot suffit. Le monde des saveurs est subjectif, et prête autant aux sensations qu’aux rêves.

Ce tabac à la mode Scottish est très équilibré, onctueux, suave, doux, épicé et fumé.
La dimension fumée est secondaire, l’accent étant mis sur les épices et le boisé très doux et un sucre timide.

Je ne note aucune évolution, les saveurs sont stables et un certain manque de complexité se fait sentir, mais ce sont là ses seuls défauts.

13/20

Des commentaires de dégustations plutôt similaires. Nous notons tous deux le retrait du latakié, un sucré léger, ainsi que les épices, la douceur et l’équilibre du mélange. Charles sent également des fruits. Les reproches sont eux aussi semblables : pas assez de corps, de richesse pour Charles et trop peu de complexité pour Simon.

The Apéritif de Dunhill par Murray

The Apéritif de Dunhill

Composition : cavendish, virginies, latakia et orientaux

Un aspect de vieux tabac sombre aux nuances fondues, avec beaucoup de noir, de brun et de beige foncé. Le nez est porté par le latakia avec le typique fumé de l’herbe chypriote, opulent et riche, sur un fumé de pin, mais avec de la douceur. Les autres composants se cachent derrière maître latakia…

Voilà le latakia à son apogée, soutenu par de riches orientaux et un virginie qui reste dans l’ombre des opulences orientales. Le tout est parfaitement fondu avec une belle rondeur. Complexe. Généreux… Vraiment très riche au plan aromatique, savamment épicé. Je pourrais facilement m’arrêter là, c’est une petite merveille, l’œuvre du temps a fait son office. Mais allons-y quand même pour une dégustation un peu plus détaillée…

Pour faire un parallèle et donner une idée, c’est digne d’un grand cru ayant bien vieilli, ou d’un grand havane qui se serait sagement reposé une dizaine d’années dans sa boîte de cèdre (un Partagas ou un Punch peut-être), d’un spiritueux ayant patienté en son fût au moins deux décennies… Il y a là la magie du temps.

Empyreumatique, fumé de pin, coaltar soap, tourbe, iode et sel marin : un latakia chypriote superbement expressif et de grande qualité. Avec du cèdre, du poivre blanc et une touche minérale et acide, les orientaux apportent encore de la complexité à l’ensemble. Si le virginie apporte de la rondeur à la riche fumée de l’Apéritif, je ne sens au fumage qu’un vague et lointain arôme de pruneaux séchés. C’est dommage, car un peu de suavité n’aurait pas nui à l’ensemble, même si sur certaines bouffées, et sur certaines pipes d’avantage, la présence des virginies est plus nette. Aucune trace du cavendish…

Les seuls défauts qui me frappent sont une sécheresse des arômes malgré l’opulence aromatique et la mâche de la fumée, et parfois une acidité un peu trop marquée au détriment de l’amertume et du peu de sel et de sucre que je goûte en bouche. Surtout si je suis trop gourmand et que mon rythme de fumage s’emballe…

Si le latakia domine la ligne aromatique du premiers tiers, le côté oriental du mélange prend le dessus au début du deuxième, avec des épices plus marqués, sur le poivre noir, les baies rouges, un boisé plus sombre qu’au départ et toujours cette note minérale. Encore une fois et malheureusement je trouve qu’il y a là trop d’acidité que le temps n’a pas réussi à gommer. Le latakia chypriote est toujours aussi riche et opulent même s’il n’est plus sur le devant de la scène, très agréable. Sporadiquement, je sens une touche sucrée apportée par les virginies et le cavendish. Toujours secs, les arômes me semblent moins subtils qu’au départ, bien que toujours aussi riches.

La finale est rassasiante, fumée, tourbée, épicée, boisée et minérale. Un très agréable moment à chaque fumage, car mis à part quelques défauts mis en lumière ici, la richesse, l’équilibre et la complexité, les arômes fondus avec le temps, tout cela est propice à un moment privilégié.

Points forts : équilibre, richesse, complexité, arômes fondus, tabacs de qualité
Points faibles : acidité des orientaux trop marquée à mon goût, sécheresse des arômes

18/20

A l’ouverture de la boite, un fumé caramélisé très puissant nous remplit le nez, puis de la vanille et du chêne.

Voilà un mélange très porté sur le latakié, dont les reflets sucrés atténuent la force. Le fumé obstrue toute autre saveur. En revanche, l’épaisseur de la fumée la rend crémeuse. Une faible présence d’orientaux donne une profondeur, tapisse l’arrière-plan dégustatif.

The Apéritif est plutôt plat, peu complexe, peu évolutif, un parfait amuse-gueule pour plonger dans des discussions et déguster une bonne bouteille sans prêter garde à ce que l’on fume. C’est bon, c’est tout !

Il faut dire que les feuilles sont de bonne qualité, et il est décevant que le mélange ne soit pas à leur hauteur. Notamment, les virginies sont très discrets et le cavendish carrément absent.

Nous avons donc là un classique, selon moi de mi-saison, à réserver plutôt pour l’après repas compte tenu de sa puissance moyenne, en dépit de son nom.
Ca n’est pas exceptionnel, mais assez plaisant.

13/20

Nous avons là deux points de vue totalement différents. Charles est extasié devant la subtilité, la profondeur, la richesse de ce mélange, tandis que Simon le trouve passable, presque quelconque. Il appartient donc à chacun de se faire son opinion sur la qualité (appréciée par les deux fumeurs) de ce The Apéritif ancienne version.

Grand Oriental : Drama Reserve de McClelland

Grand Oriental : Drama Reserve de McClelland

Composition : Virginie, Drama

A l’œil, un équilibre entre le noir et le fauve, l’ensemble étant sombre. Le typique nez des virginies de chez Mcclelland est bien présent et trahi, ou plutôt confirme, vu les couleurs du mélange, une forte présence de virginies étuvés. Je décèle une note bien plus discrète de chocolat au lait en arrière-plan.

L’équilibre entre les composants est très bon, c’est la première impression que me laisse ce mélange. La deuxième, que la fumée est d’une agréable rondeur, avec un côté légèrement gras. La troisième enfin, après quelques bouffées, est que cette feuille de Drama est particulièrement intéressante et originale au plan aromatique. Ces trois impressions vont se confirmer au fil des dégustations.

Nous sommes ici en compagnie d’un mélange subtil et évolutif. Le virginie de chez McClelland s’exprime de manière classique pour un red stoved virginia de la maison, suave, rond, sur les pruneaux secs et une pointe balsamique longue en bouche. La feuille de Drama est évolutive, d’abord subtile, avec une note d’huile d’olive (impression renforcée par le gras de la fumée), un boisé léger (cèdre), puis avec l’arrivée de poivre blanc et d’une note légèrement acide en bouche dès le deuxième tiers du mélange l’herbe orientale gagne tout à la fois en caractère et en complexité, ce qui n’est pas pour me déplaire. L’ensemble reste toutefois très léger en terme de puissance. La fumée toujours ronde, presque grasse, est riche et légèrement piquante. Je sens une note de romarin, de thym et un côté légèrement minéral. Les orientaux me semblent dès lors prendre le pas sur le virginie, même si l’ensemble demeure très bien équilibré. Les arômes dégagés sont non seulement originaux mais agréables, avec encore une fois beaucoup de richesse et une belle évolution.

Le derniers tiers est très épicé et moins subtil, avec cette note particulière d’huile d’olive, le thym, le romarin, le poivre blanc (il ne manque plus que les tomates...), un peu de citron jaune (acidité en bouche qui augmente), du boisé (pin), un côté salin et minéral, et globalement une certaine fraicheur des arômes.

Voilà un mélange qui ne convient pas à tous les instants du fait de son caractère très prononcé, mais qui ravira les amateurs du genre, particulièrement les amateurs non seulement d’orientaux mais également de virginie-perique, avec beaucoup d’équilibre, d’épices, de richesse et d’évolution.

Points forts : unique en son genre, équilibre, grande richesse aromatique, subtil et évolutif, combustion, rondeur
Points faibles : manque de corps, acidité un peu trop marquée sur la finale

18,5/20

Au nez, du sucre, du sucre, du sucre !
Plus précisément, il y a des arômes de sucre d’orge, de miel, de caramel et de fleurs.

La dominance aromatique durant le fumage est tenue par les épices et les fleurs. La fumée est très suave et d’une certaine finesse. L’arôme de cerise confite est particulièrement étonnant.
Il y a un arrière-goût de caramel que l’on retrouve en bouche, avec de l’encens et du raisin. Décidément, même un pâtissier aurait le vertige !
La force, bien balancée, permet une certaine polyvalence quant aux moments de dégustation.

Une évolution lente fait entrer en scène les feuilles de Drama au second tiers, bien qu’elles soient encore trop peu expressives à mon goût.

Si l’évolution est bridée, on peut quand même noter une montée en puissance à partir du troisième tiers, roborativité qui s’accompagne d’un boisé plus profond, d’épices et d’herbes aromatiques prenant le pas sur le sucre, si imposant au départ.

Voilà un mélange qui sort du lot, dans la mesure où ses arômes lui donnent une allure d’aromatique, avec la complexité et la profondeur du naturel !

17/20

Nous sommes tous deux ravis par les saveurs et la typicité de ce mélange. Il apparait dans les deux dégustations que les orientaux montent en puissance au deuxième tiers. Malgré cela, Charles verra plus de complexité au premier tiers, de l’évolution et de l’équilibre en général, tandis que Simon décrira une palette gourmande et une évolution progressive et lente.

Royal Jersey Cavendish & Virginia de Germain’s

Royal Jersey Cavendish & Virginia

Composition : virginies, Cavendish, Maryland, orientaux (Grèce & Turquie), aromatisation

Un mélange à l’aspect terne, comme passé. Ses brins, coupés fins et typiques de la maison, sont tristes et ont l’air peu engageants… Je me rapproche sans grande conviction. Ce mélange royal pue le lakeland à plein nez à l’ouverture. Etant donné que je supporte de moins en moins cette odeur de vieille mamie anglaise (chacun ses goûts) et de savon, je refais un pas en arrière. Il y a aussi un peu de miel, preuve que le tabac a en plus été dopé en sucre. Evidemment, je laisse sécher la bête. Après deux mois et quelques essais, le nez passe mieux, sur le foin et un arôme sirupeux et passé, sucré, presque écœurant.

Bon, quand il faut y aller, il faut y aller. Pour les fidèles lecteurs des bouffardes bavardes. C’est ça aussi, le partage et la fraternité autour d’une passion commune. Et puis il y a les relances de Guillaume, très gentiment, aux dîners parisiens… Ce Royal Cavendish, cela fait quelques mois qu’il est ouvert dans ma cave, et, mauvais signe, il en reste beaucoup dans la boîte malgré les généreuses portions distribuées au compère Simon (fraternité, vraiment ?)… La bonne nouvelle, c’est qu’après cet oubli volontaire, l’aromatisation très lakeland s’est plutôt dissipée, même si elle reste présente. C’est fumable. La mauvaise, c’est que ce mélange passe de mauvais à globalement sans intérêt, ce qui dans l’absolu est mieux il est vrai, mais pas suffisant pour me réjouir.

Au fumage, j’ai la même impression qu’à cru : les feuilles sont bien ternes et n’ont rien dans le ventre. C’est du foin et un très léger soupçon de noisette qui passent sous votre nez sans même un sourire. Et puis, j’allais écrire « heureusement », il y a cette sauce écœurante pour réveiller ces notes fades : un peu de miel et surtout cet arôme savonneux qui, Dieu merci, s’est adouci avec le temps, mais qui fait la marque de ce mélange.

Les amateurs de Lakeland (de vieilles mamies anglaises ?) apprécieront ce mélange, ainsi que pour sa légèreté, son accessibilité, sa combustion facile. Les autres pourront fuir ce mélange sans intérêt, plat, fade, linéaire, ennuyeux voir écœurant. Un triste sire à la grise mine que ce Royal Cavendish.

Points forts : combustion
Points faibles : sans intérêt aucun

01/20

Je m’incline devant la "fraternité" de Charles pour ces généreuses poignées de bonheur, un cadeau plus facile à donner qu’à recevoir … mais certaines amitiés valent bien quelques épreuves. Nous nous unissons donc dans la douleur pour vous apporter ces mots, non sans quelques cicatrices. Pour ce genre de produits, exceptionnellement, je comprends l’autocollant " fumer tue".

Pour cette dégustation, nous entrons dans un univers plus chimique. Le nez n’est pas bien complexe, et pas plus surprenant : de la vanille, des pruneaux secs, du boisé, et du pot-pourri très saucé.

Il s’agit d’un mélange très estival, doux, suave, très boisé et chimique, bien que moins en bouche qu’au nez.
Après allumage, nous retrouvons des fleurs et de la vanille, deux saveurs qui maquillent tant bien que mal la piètre qualité des feuilles.

La sauce a du mal à se dissiper, mais à partir de la moitié du bol, les orientaux ajoutent une légère note poivrée, qui gagne du terrain.

L’intérêt gustatif est faible, les arômes sont simples et monotones.
Le troisième tiers est terreux, cendreux, boisé.

05/20

C’est toujours meilleur que la cigarette, mais dans le cadre d’une dégustation, d’une recherche de beauté et de savoir-faire dans la préparation d’une plante à fumer pour atteindre sa plénitude aromatique, ce genre de mélange a un intérêt limité. Charles résumera cela en trois mots : la senteur vieille mamie anglaise. La touche d’humour n’est que le reflet de notre non-inclinaison pour ce type de produits, et non un jugement objectif sur la valeur de ce mélange.